Des cyclones tropicaux, il ne s’en forme… que sous les tropiques ! C’est une évidence qui pourrait changer avec le réchauffement climatique anthropique. Les chercheurs estiment que ce type de systèmes dépressionnaires pourrait bientôt apparaître aux moyennes latitudes. Et toucher des régions fortement peuplées comme New York, Pékin ou Tokyo.


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    Les cyclones tropicaux -- ceux que l'on appelle aussi les ouragans ou les typhons -- tirent leur nom du fait qu'ils se forment aux basses latitudes -- soit à moins de 30° nord ou sud. Au-dessus des eaux chaudes des océans tropicaux. Mais avec le réchauffement climatique anthropique, ils pourraient bientôt ne plus si bien mériter cette dénomination. Selon de chercheurs de l’université de Yale (États-Unis), ces systèmes dépressionnaires vont migrer vers le nord et vers le sud, respectivement dans l'hémisphère nord et dans l'hémisphère sud.

    Les chercheurs mettent même déjà en avant que les événements qui pourraient constituer des signes avant-coureurs d'une situation appelée à devenir bien plus classique sous l'effet du réchauffement dû à nos émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre. La tempête Alpha qui a frappé les côtes du Portugal en septembre 2020. Ou encore l'ouraganouragan Henri qui, en août 2021, a touché le Connecticut (États-Unis).

    Avec le réchauffement climatique, en effet, les différences de température entre l'équateuréquateur et les pôles se réduisent. De quoi provoquer un affaiblissement du courant-jetcourant-jet. Et ouvrir la porteporte des latitudes moyennes aux cyclones tropicaux. Les simulations numériquessimulations numériques de climatsclimats chauds passés basées sur la physiquephysique de la convection atmosphériqueconvection atmosphérique montrent par exemple que cela s'est déjà produit à l'Éocène -- il y a entre 56 et 34 millions d'années -- et au PliocènePliocène - il y a entre 5,3 et 2,6 millions d'années.

    Les impacts négligés du réchauffement sur les cyclones

    Jusqu'alors, les projections climatiques ne présentaient pas une résolutionrésolution suffisante pour simuler des cyclones tropicaux réalistes. Les approches indirectes utilisées semblaient même « déformer la physique sous-jacente de la formation et du développement des cyclones tropicaux. » Résultat : un certain nombre de méthodes concluaient à des prévisions contradictoires. Mais les travaux des chercheurs de l'université de Yale examinent, eux, les liens entre la physique des ouragans à des échelles bien plus petites -- trop pour être représentées dans les modèles climatiques actuels -- et la dynamique mieux simulée des courants-jets terrestres et de la circulation de l'airair nord-sud.

    « Nos travaux montrent que les cyclones tropicaux du XXIe siècle se produiront probablement sur une plus large gamme de latitudes que ce n'a été le cas sur TerreTerre au cours de ces trois derniers millions d'années. Cela représente un risque important et sous-estimé du changement climatique », précise Joshua Studholme, physicienphysicien, dans un communiqué de l’université de Yale. Car des régions où sont établies des villes importantes comme New York, Boston, Pékin ou Tokyo pourraient être touchées.

    Voir aussi

    Pourquoi les ouragans se feront plus intenses et plus longs ?

    Le tout alors que voici maintenant depuis les années 1980 déjà que les chercheurs prévoient une augmentation de l'intensité des tempêtestempêtes liée au réchauffement climatique. Reposant sur des concepts de la thermodynamiquethermodynamique. Et les observations ayant tendance à confirmer la théorie. Une mauvaise nouvelle pour les tropiquestropiques. Qui le devient donc aussi aujourd'hui pour des latitudes plus moyennes. Car même si la fréquence des systèmes dépressionnaires ne devait pas aller en augmentant -- le débat à ce sujet se poursuit encore dans la communauté --, les risques dus aux cyclones tropicaux devraient globalement augmenter dans le contexte de réchauffement climatique.