L'année 2023 est véritablement l'année de tous les extrêmes en France. Entre la chaleur record, les intensités de pluie hors norme, les sols asséchés puis saturés d'eau tour à tour… L'année qui s'achève aura presque fait perdre la tête aux météorologues.


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    2023 va toucher à sa fin dans quelques semaines et, à cette échéance, il est déjà possible de faire un pré-bilan météométéo des grands événements qui ont marqué l'année. Météo France vient de mettre en ligne son rapport climatique et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'année 2023 a été marquée par de nombreux rebondissements météo !  

    L'année la plus chaude enregistrée en France

    2022 a été l'année la plus chaude enregistrée en France, avec son hiver doux et ses 4 vagues de chaleurchaleur au cours de l'été. Il est quasiment certain que 2023 se placera juste derrière le record de l'année 2022 concernant la chaleur, avec une température moyenne de 14,2 °C (à confirmer et préciser après le 31 décembre. Météo France explique que « l'anomalieanomalie thermique sur l'ensemble de l'année devrait se situer probablement autour de + 1,3 °C (par rapport aux normales 1991-2020) ». 2023 s'inscrit donc dans la continuité des précédentes années : 9 des 10 années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle ont eu lieu après 2010. Les 3 années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle sont postérieures à 2020.

    L'été 2023 s'est classé au 4e rang des étés les plus chauds et les températures sont restées ensuite encore au-dessus des normales jusqu'au 25 novembre. Juin 2023 est le 2e mois le plus chaud depuis 1900 (avec une anomalie moyenneanomalie moyenne de +2,6 °C),  septembre 2023 le mois de septembre le plus chaud avec une vague de chaleur tardive, et octobre 2023 le 2e mois d'octobre le plus chaud. L'automne météorologique (septembre, octobre, novembre) est de loin l'automne le plus chaud enregistré en France.

    Une pluviométrie normale à l'échelle du pays, mais avec de forts contrastes

    Malgré des pluies extrêmes à l'automne, ayant engendré des inondations catastrophiques dans les Hauts-de-France et les Alpes, la pluviométrie annuelle de 2023 devrait finalement s'équilibrer et être, contre toutes attentes, plutôt normale. « Cette année est marquée par une alternance de périodes d'assèchement et de ré-humidification des sols de façon opposée entre le nord et le sud de la France » avec néanmoins de forts contrastescontrastes, ajoute Météo France. « Le retour des pluies abondantes sur la façade ouest et la moitié nord du pays en cette fin d'automne laisse entrevoir la fin de la sécheresse des sols sur ces régions. En revanche, le littoral languedocien et les Pyrénées-Orientales restent concernés en 2023 par un déficit pluviométrique prononcé. »

    Rappelons déjà que l'hiver météorologique (décembre 2022 à fin février 2023) a présenté une pluviométrie déficitaire de 25 % sur la France. Il a été marqué par une séquence de 32 jours consécutifs sans précipitationsprécipitations (cumul quotidien inférieur à 1 millimètre) entre le 21 janvier et le 21 février, du jamais vu depuis 1959, toutes saisonssaisons confondues. « Cette séquence record a contribué au déficit pluviométrique exceptionnel du mois de février, au déficit d'enneigement sur l'ensemble des massifs de l'Hexagone et à l'assèchement précoce des sols ». Le printemps 2023 a ensuite été conforme aux normales au niveau des précipitations, avec de forts contrastes chaque mois : précipitations excédentaires de 40 % en mars, puis déficitaires de 10 % et 20 % en avril et mai.

    La séquence pluvieuse interminable de l'automne est exceptionnelle : « Ce n'est que la deuxième fois qu'il pleut sans discontinuer pendant 32 jours et jamais de telles quantités de pluie n'avaient été mesurées en 30 jours consécutifs à l'échelle du pays » : quasiment 900 millimètres dans le Massif central, 800 millimètres dans les Vosges, 500 millimètres dans le Pas-de-Calais, 400 millimètres sur Poitou-Charentes alors qu'ils n'ont pas dépassé 25 millimètres à Perpignan.

    Des sols saturés d'eau après avoir été asséchés

    Météo France insiste sur le fait que les sols ont subi « une alternance de périodes d'assèchement et d'humidification opposées sur les moitiés nord et sud. En moyenne, à l'échelle de la France, l'assèchement des sols est proche de la normale au cours de l'été ». L'enchaînement des perturbations pluvieuses à partir de mi-octobre a changé la donne : « Les sols sont actuellement plus humides que la normale sur la quasi-totalité de la France, voire saturés par endroits, à l'exception du pourtour méditerranéen où ils restent plus secs qu'habituellement à cette période de l'année ».

    En plus de la pluie, l'automne a été marqué par un défilé de tempêtestempêtes ayant donné lieu à des rafales de ventvent record : Ciarán, Domingos, Frederico.  Ciarán est la tempête la plus sévère sur la Bretagne depuis « l'ouraganouragan » de 1987.

    Dans quelle mesure le réchauffement climatiqueréchauffement climatique a-t-il impacté la météo de 2023 ? « L'allongement de la saison estivale du mois de juin à la mi-octobre ainsi que les épisodes de chaleur plus tardifs sont en cohérence avec les projections du GiecGiec. Sans le changement climatique, il aurait été moins probable d'atteindre en France des températures de 42 °C fin août, de 35 °C en septembre ou de 30 °C en octobre », annonce Météo France. De même, l'assèchement continu de la Méditerranée est en accord avec les prévisions des derniers rapports du Giec.