Que recouvre le terme de « biodiversité » inventé au milieu des années 1980 ? S'il traduit bien la notion de vie sur Terre, il n'en saisit pas son principe essentiel, à savoir cette interdépendance des formes de vie. À l'heure où nombres de menaces pèsent sur la Planète, deux scientifiques nous exposent pourquoi il nous faut mieux repenser la valeur de la nature dans notre système économique pour mieux affronter et résoudre la crise écologique.
[EN VIDÉO] Biodiversité et économie sont-elles compatibles ? Certains prônent la croissance verte, d’autres s’orientent vers une stagnation ou une décroissance de l’économie… Si la solution pour réconcilier l’économie avec le respect de la nature ne semble pas claire, il reste évident que notre modèle doit évoluer. Il faut innover. Et quelle meilleure source d’inspiration que la seule entreprise qui innove tous les jours depuis l’aube de son existence ?
À quelques semaines de l’ouverture de la COP26, il faut rappeler que l'année 2021 n'est pas seulement un moment de vérité pour la réponse globale au dérèglement climatique. Elle l'est tout autant pour la préservation de la biodiversité mondiale, qui menace de s'effondrer alors même qu'elle sous-tend le bien-être humain.
Si un consensus large se dégage désormais sur la nécessité de réformer en profondeur des systèmes économiques devenus autodestructeurs, car visiblement occupés à saper leurs fondations écosystémiques, deux approches s'opposent quant au chemin à suivre.
Or, il faut rapidement pouvoir y voir clair pour espérer faire les bons choix, dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et plus précisément de la COP15, qui se déroulera en deux temps, en ligne en ce mois d'octobre, puis en avril 2022.
L’approche séparatiste
L'approche aujourd'hui dominante, que nous qualifions ici d'approche séparatiste, ne vise pas seulement à ériger une frontière étanche entre systèmes sociaux et naturels mais à fractionner et isoler les systèmes naturels eux-mêmes en les instrumentalisant, en les réifiant et en les monétisant afin de les mettre à contribution pour nourrir une nouvelle forme de croissance économique, parfois qualifiée de « croissance verte », mais qu'il paraît plus juste de nommer « bio-croissance » : la croissance du produit intérieur brut (PIB) tirée de l'exploitation du vivant. Cette approche, qui a sa cohérence, répond à deux logiques imbriquées.
D'une part, il s'agit de prendre acte de la domination des impératifs économiques (revenu, profit, croissance) sur les dynamiques naturelles et sociales pour les généraliser à toutes les interactions humaines, y compris les transactions non marchandes, de loin les plus nombreuses. D'autre part, dans ce cadre, il importe de chercher des solutions pratiques au problème censé être la clé de voûte de la crise de la biodiversité : la valeur de la nature.
L'approche séparatiste repose ainsi sur un triptyque : séparer le monde vivant du monde social en faisant de la croissance économique une boussole, pétrifier le monde vivant au moyen du « capital naturel » et le fragmenter en tarifiant les espèces non humaines sous prétexte de les préserver (en traitant le vivant comme une externalité).
Le rapport Dasgupta
Cette option a imprimé sa marque sur le débat public ces derniers mois avec la publication coup sur coup du rapport Dasgupta sur « l’économie de la biodiversité » et du nouveau cadre de comptabilité « économique et écologique » adopté sous l'égide des Nations unies.
Le rapport Dasgupta (2021) proclame ainsi sans détour dès ses premières pages que la crise de la biodiversité résulte d'un défaut d'optimalité dans la « gestion de portefeuille des actifs naturels » dont l'humanité a la charge. « Les trois caractéristiques omniprésentes du monde naturel - mobilité, silence et invisibilité - empêchent les marchés d'enregistrer de manière adéquate l'utilisation que nous faisons des biens et services de la nature ».
Vidéo portant sur le rapport Dasgupta en présence de l’auteur. © GreenAllianceUK, Youtube, 2020
Il faut donc, selon le rapport, y remédier à l'aide des instruments économiques qui peuvent aboutir à figer par les prix l'information économique que les marchés vont ensuite rendre publique. La nature, rendue à sa vocation économique, sera alors immobile, bruyante et tangible.
L'approche séparatiste qui irrigue le rapport Dasgupta débouche logiquement sur le projet de bio-croissance, explicité par Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni, qui fut le commanditaire de ce travail quand celui-ci lui fut remis : « La biodiversité n'est pas seulement un idéal, c'est un élément essentiel de notre croissance économique ».
Le System of Environmental-Economic Accounting – Ecosystem Accounting (2021) rend, quant à lui, explicite le lien entre fragmentation et monétarisation, en proposant de généraliser cinq comptes nationaux principaux en complément du PIB.
Un second chemin
Le second chemin que nous proposons, avec de nombreux autres, de suivre ici diverge radicalement de cette approche séparatiste. Il consiste en une approche holistique des systèmes sociaux et naturels qui remet l'économie à sa juste place et repose sur une notion intuitive : la bio-solidarité. Car, si le terme de biodiversité, inventée au milieu des années 1980, saisit bien la variabilité de la vie sur Terre, il traduit mal son principe essentiel : l'interdépendance des formes de vie. Le monde vivant est non seulement un agrégat de flux, mais plus encore un ensemble de liens - c'est un réseau dynamique de relations naturelles et sociales - aujourd'hui en danger.
La bio-solidarité désigne ainsi l’interdépendance des différentes formes du monde vivant, dont les humains, et se mesure par la vitalité des liens qui unissent à la fois les espèces non humaines entre elles et ces espèces à l'espèce humaine.
L'indicateur clé de la vitalité n'est pas la variété mais la solidarité. La bio-solidarité vise donc, non pas à comptabiliser ou inventorier des espèces mais à reconnaître et identifier des liens, naturels et sociaux. L'approche holistique de la préservation de la biodiversité fait donc de la santé la grande médiation entre espèces et souligne le rôle des liens sociaux dans cette « pleine santé », liens patiemment tissés depuis des siècles par les communautés indigènes du monde entier.
À nos yeux, la raison essentielle de la destruction de ces liens n'est pas la valeur de la nature ou son défaut supposé mais la nature de la valeur, étroitement économique, et ses excès.
Les écosystèmes et la biodiversité qui les sous-tend ne souffrent pas d'un manque de valorisation mais d'un conflit de valeurs qui tourne aujourd'hui à l'avantage de la valeur économique au détriment de toutes les autres. Car l'hypothèse de la valeur manquante est aussi douteuse que contestable et peut aisément être renversée.
La valeur économique des ressources naturelles est en réalité très bien comprise et assimilée par celles et ceux qui en bénéficient, c'est précisément la raison des asymétries de pouvoir qui s'exercent pour se l'approprier ; il est utile de consulter sur ce point l’article fondateur de l’économiste James Boyce paru en 1994.
Une confrontation nécessaire
La confrontation de l'approche séparatiste et holistique de la biodiversité est à notre sens inévitable et même souhaitable : ces deux paradigmes s'opposent radicalement et depuis longtemps au demeurant sous des formes diverses (on pense ici à la controverse Buffon-Linné par exemple).
Cette opposition prend pour l'heure la forme d'une contradiction manifeste entre deux textes de la Convention sur la diversité biologique (CDB), l'un d'avril 2021, l'autre de juillet 2021.
Dans le premier texte, la CDB annonce la mise en chantier d'une nouvelle stratégie santé-environnement qui repose sur des bases conceptuelles très différentes conduisant à des politiques publiques informées par la santé humaine, le droit et la justice sociale. Mais, en juillet 2021, la même CDB promeut « un cadre global pour la biodiversité post-2020 », dans lequel la comptabilité économique du vivant fait figure d'objectifs prioritaires.
Il faut aujourd'hui trancher cette contradiction en faveur de l'approche holistique plutôt que de prolonger l'improbable compromis actuel, par lequel on proclame vouloir favoriser l'approche holistique pour dans les faits donner toujours plus la priorité à l'approche séparatiste.
Les prairies, savanes et brousses : des biomes peu gourmands en eau Dans les régions tropicales et subtropicales chaudes où les précipitations ne sont pas suffisantes à maintenir un couvert arboré étendu, ce sont des prairies, des savanes et des terres arbustives qui se développent.Lorsqu’elles sont parsemées d’arbres, on parle de savane. Lorsque l’on y trouve plutôt des arbustes, c’est le terme de brousse qui est préféré. Et lorsque ces paysages sont entièrement dominés par les herbes, on parle de prairie.Ce biome est présent sur presque tous les continents, mais essentiellement tout de même, du côté de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Ici, il est joliment sublimé par la lumière irréelle d'un ciel menaçant. © AndreasGoellner, Pixabay, DP
La toundra sous la menace du réchauffement climatique La toundra - ici, celle du Groenland, quelques touches de verdure et de chaleur au milieu de la froideur glacée des icebergs - s’épanouit essentiellement sous le climat froid qui règne autour des pôles. Quelques arbres comme le bouleau, des arbustes, mais surtout, des pelouses, des lichens et des mousses. Et des fleurs. Près de 200 espèces qui ont appris à résister au froid. Côté faune, uniquement des animaux adaptés aux conditions de vie difficiles : le harfang des neiges ou le tétras, de grands ruminants comme le renne ou encore des carnivores que sont l’ours blanc, le loup ou le renard polaire.La toundra, puits de carbone naturel, est en train de perdre cette propriété sous l’effet du réchauffement climatique. © Hannes Grobe, Wikimedia Commons, CC 2.5
Le Deadvlei, un marais mort au cœur du désert Des précipitations quasi inexistantes, un écart thermique important entre le jour et la nuit, un sol pauvre, une végétation et une faune rares. Ce sont les caractéristiques des déserts et terres arbustives. Le plus grand d’entre eux, le Sahara, est en pleine expansion. Il aurait pris 10 % de surface ce dernier siècle. En cause, le réchauffement climatique, mais aussi d’autres phénomènes plus naturels comme des variations de température de l’océan qui surviennent selon des cycles de 50 à 70 ans.Ici, le Deadvlei, un paysage au-delà du réel. Autrefois marais, il est aujourd’hui entouré de dunes et peuplé d’acacias multicentenaires… séchés ! Un immense cimetière façonné par la nature. Une beauté spectrale, qui fait froid dans le dos, sous la chaleur du Soleil de Namibie. © TonW, Pixabay, DP
Le Pantanal, la plus grande prairie humide de la Planète Une humidité très élevée, un climat chaud et des sols riches en nutriments. Ce sont les ingrédients nécessaires à l’établissement de prairies ou de savanes inondées. Un biome que l’on trouve habituellement aux latitudes tropicales ou subtropicales.Le Pantanal est un bel exemple de ce type de biome. Pendant quatre mois de l’année, durant la saison humide, c’est 80 % d’une superficie de prairie comprise entre 150.000 et 200.000 km2 qui est inondée. L'eau dessine alors le paysage de ses courbes bleues au coeur desquelles se reflète le soleil. On y trouve la plus riche biodiversité de plantes aquatiques. Ainsi que la plus grande concentration d’animaux sauvages du continent sud-américain. Mais cette biodiversité est aujourd’hui en danger, menacée par la déforestation et l’érosion des sols, l’usage des pesticides, la surpêche, les barrages, l’extraction minière, la pollution, le braconnage et même le tourisme. © Dmytro Balkhovitin, Wikimedia Commons, CC 4.0
Dans les forêts des basses terres de Madagascar, une précieuse biodiversité Un climat chaud et humide. Une végétation arborée haute — présentant une canopée à plus de 30 mètres — et dense. Ce sont les principales caractéristiques de ce biome que les scientifiques appellent la forêt décidue humide tropicale et subtropicale. Par « décidue », comprenez, à feuilles caduques. Et les forêts des basses terres de Madagascar en sont un bel exemple. Elles s’étendent sur plus de 110.000 km2 de la côte est de l’île. Un paysage dans lequel le ciel devient presque vert. Comme un appel au retour à l'état sauvage.Comme toutes les autres forêts de ce type, elles abritent une grande diversité de mammifères. On y retrouve presque tous les mammifères endémiques de Madagascar. Parmi lesquels, les cinq familles de lémuriens. Une biodiversité unique que l’île doit à son histoire géologique et à sa séparation d’avec les autres masses terrestres, il y a plus de 60 millions d’années.Mais les chercheurs estiment que seulement un tiers des forêts des basses terres de l’île restent aujourd’hui intactes. Ailleurs, des brûlis à répétition ont appauvri les sols et limité les habitats disponibles à la biodiversité. © Frank Vassen, Wikimedia Commons, CC 2.0
Des prairies, des savanes et des brousses, il y en a aussi dans les régions tempérées Le biome que les scientifiques qualifient de prairies, savanes et terres arbustives tempérées couvre de vastes superficies des régions où la pluviométrie est faible à modérée. C’est, par exemple, la steppe qui part de la Hongrie pour rejoindre la Sibérie occidentale et le Kazakhstan en passant par l’Ukraine avant de reprendre du côté de l’Asie. Ici, du côté de la Russie, un paysage apaisant, de verdure tachetée de rouge à perte de vue.On y trouve surtout des plantes herbacées. Quelques arbres ou arbustes, le long des cours d’eau notamment. De quoi plaire aux oiseaux et aux insectes qui les peuplent en abondance. Autrefois, on y trouvait aussi de grands troupeaux d’herbivores. C’est d’ailleurs au cœur de ce biome que le cheval a été domestiqué par les Hommes.Si les activités des Hommes ont mené à la disparition des praires et des steppes naturelles au profit de terres agricoles, d’autres terres, se sont transformées en steppes et prairies tempérées à la suite notamment de la dégradation des forêts. © Dmytro Balkhovitin, Wikimedia Commons, CC 4.0
Les forêts de conifères du Mexique, abris pour les papillons monarques Les forêts de conifères tropicales et subtropicales constituent un type particulier de biome qui prospère dans les régions connaissant une saison sèche marquée. Elles sont denses et se composent essentiellement d’arbres à épines. Leur sol est ainsi peu ensoleillé et riche en fougères, champignons et plantes succulentes.Reptiles, amphibiens, mammifères mais surtout oiseaux et papillons peuplent ce type de forêts. Des forêts de conifères que l’on retrouve du côté de l’Asie du sud-est et de l’Himalaya. Mais aussi dans les Grandes Antilles et du Nicaragua au Mexique.Ici, des Abies religiosa, des conifères impressionnants de la famille des Pinacées qui poussent dans les montagnes du Mexique. Une essence sur laquelle les papillons monarques migrateurs aiment à passer l’hiver. D'ailleurs, en se laissant un peu aller à contempler cette photo, on pourrait presque en deviner quelques uns, battant les airs de leurs ailes écaillées. © Tim & Annette, Wikimedia Commons, DP
Au Canada, il y a aussi des forêts tempérées Un été chaud, un hiver doux et des précipitations suffisantes à faire vivre une forêt. Ce sont des conditions pour que puisse apparaître une forêt de conifères tempérée. Un biome dans lequel s’épanouissent de nombreuses espèces d’arbres : cèdres, cyprès, sapin, pin, épicéa, etc. À ce jour, le biome le plus vaste au monde.Dans les régions les plus humides, ces forêts atteignent un niveau de biomasse étonnant et offrent un abri à des arbres de taille impressionnante comme les séquoias géants. Mais ces forêts-là sont aujourd’hui rares.Au Canada, la plus grande partie de la forêt se trouve dans les régions boréales. Mais le pays abrite aussi quelques forêts tempérées comme celle-ci. Le climat maritime de la Colombie-Britannique, par exemple, plaît beaucoup aux conifères. et cette couverture nuageuse qui laisse à peine filtrer quelques rayons de soleil donne au paysage des allures fantastiques. © Free-Photos, Pixabay, DP
Les forêts sèches de Nouvelle-Calédonie en grand danger Celles que les scientifiques classent parmi les forêts décidues sèches tropicales et subtropicales s’épanouissent sous un climat chaud qui alterne saison sèche et saison des pluies. C’est l’un des biomes qui a le plus souffert de la transformation sous l’action des Hommes. Car ces forêts constituent un réservoir de terres agricoles et des ressources en bois facilement accessibles.Les forêts sèches de Nouvelle-Calédonie (France) - ici dans toute leur splendeur de couleurs un peu dures et arides - s’étendent sur la côte ouest et le nord de la Grande Terre. Elles n’occupent aujourd’hui plus que 2 % de leur surface d’origine. En cause : les feux de brousse, le défrichement et les espèces invasives. Elles présentent toutefois toujours un fort taux d’endémisme. On y trouve notamment une grande variété de lianes, d’arbres et d’arbustes remarquables. Côté faune, ce sont surtout des oiseaux et des insectes qui s’y cachent. On y trouve la moitié des papillons diurnes de Nouvelle-Calédonie et 20 % des papillons nocturnes. © Barsamuphe, Wikimedia Commons, CC 3.0
Les belles couleurs automnales des forêts tempérées d’Autriche Les forêts tempérées décidues — comprenez qu’elles sont composées d’arbres à feuilles caduques — et mixtes constituent un vaste biome qui adore les climats tempérés suffisamment arrosés. Ces forêts se décomposent en quatre strates : une canopée d’arbres de grande taille, des arbres en phase de croissance, des arbustes et des herbes.L’agriculture, l’exploitation du bois, la sédentarisation et l’explosion démographique ont grandement contribué à sa destruction depuis plusieurs millénaires. Mais cette forêt recouvre toujours, entre autres, l’Europe de l’Ouest et l’Europe centrale jusqu’à l’est de la Russie. Ici, un exemple de forêt tempérée du côté de l’ouest de l’Autriche. Une forêt composée de hêtres, d’érables, de frênes, de peupliers, d’épicéas et bien d’autres. Illuminée comme on l'aime par les magnifiques couleurs que seul l'automne sait donner aux arbres. © böhringer friedrich, Wikimedia Commons, CC 2.5
La Corse, au cœur de l’environnement méditerranéen Pour s’établir dans l’environnement méditerranéen, la végétation a dû s’adapter. Une courte saison sèche, des précipitations irrégulières et beaucoup de vents ainsi que des feux de forêt. Résultat, une végétation bas de plafond, peu dense et peu verte qui vit au rythme ralenti de la région. C’est la description de ce biome que l’on qualifie de forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes. Et qui se divise en plusieurs environnements comme le maquis, la garrigue ou la pinède.La Corse est l’un de ces territoires où s’épanouit ce biome particulier. Ici, des pins qui semblent prendre racine à même la roche. Pour un tableau aux couleurs fortes de la vie. © Jackmac34, Pixabay, DP
Dans le monde, une cinquantaine de pelouses alpines Les prairies et les terres arbustives de montagne constituent ce biome que l’on nomme aussi les pelouses alpines. Il en existe une cinquantaine dans le monde. Plutôt préservées grâce à la pauvreté de leur sol, à leur climat rude et à leur isolement. Mais le réchauffement climatique, susceptible de modifier à la fois les régimes de précipitations et les températures, pourrait les menacer.Pour exemple de milieu préservé, la toundra alpine des monts Ogilvie, une chaîne de montagne de l’ouest canadien. Des arbres peuvent pousser à faible altitude, des sapins, des pins ou encore des bouleaux notamment. Mais, en altitude, la végétation est dominée par le lichen et des plantes herbacées. Comme si elle voulait reconnaître à la montagne toute sa majesté. © Rick McCharles, Wikimedia Commons, CC 2.0
La taïga en proie aux flammes La taïga, c’est un terme qui nous vient du russe. Il est employé pour désigner la forêt boréale, cette forêt qui s’accommode à merveille du climat subarctique. Ici, au Canada, du côté de l’Ivvavik National Park. Un paysage tout en rondeur, qui inspire la sérénité.La particularité de ce biome : il représente la plus vaste continuité boisée du monde et occupe 10 % des terres. On y trouve des conifères, mais aussi des feuillus. Et de nombreuses espèces d’oiseaux. Peu de mammifères, mais tout de même le tigre de Sibérie, le loup ou encore l’élan et l’ours brun.Pour la taïga, la forêt boréale, les feux sont à la fois une importante menace et un élément essentiel à leurs cycles naturels. Sous l’effet de la chaleur, certaines espèces libèrent en effet leurs graines. Qui, de plus, germent mieux dans un sol dégagé par les flammes et enrichi par les cendres. Mais lorsque les feux surviennent trop fréquemment, la régénération est compromise. Il faut à l’épinette noire, par exemple, environ 50 ans pour produire des graines viables. © Daniel Case, Wikimedia Commons, CC 3.0