Si les actions politiques à grande échelle se font attendre des communautés, des organisations et des groupes industriels ont été récompensés par les Nations unies pour leurs actions de lutte contre les changements climatiques. 


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    Plusieurs actions différentes ont donc obtenu un prix lauréat pour encourager leur initiative de lutte contre le changement climatiquechangement climatique. Quelles sont-elles ? Sont-elles vraiment si bénéfiques que cela et sont-elles réalisables à grand échelle ? 

    Les actions prometteuses 

    C'est une petite ville du nord de la Belgique qui est la première à se lancer dans une aventure comme celle-ci. On ne peut que féliciter ce type d'action. En effet, réfléchir au niveau local et s'alimenter le plus possible avec des produits régionaux contribue à limiter les émissionsémissions de CO2 dues aux transports incessants de marchandises. Sans tomber dans le diktat du « tout local », ces produits sont à privilégier, à condition que leur production émette moins de CO2 que si ils étaient importés. 

    Une chaîne de fast food des pays nordiques vient de créer un label « empreinte CO2 » et l'a affiché sur tous les menus afin de mieux sensibiliser les gens au fait que ce qu'ils mangent peut avoir un impact considérable sur le climat. Une bonne initiative à encourager. 

    La société Eco Wave Power vient de mettre sur pied une technologie innovante qui permettrait de produire de l'énergieénergie à partir des vagues et des océans. Une énergie renouvelable en plus dont il faudra mesurer l'empreinte pollution. 

    Ces actions contribuent à la lutte contre le changement climatiques. © Nicola, Fotolia
    Ces actions contribuent à la lutte contre le changement climatiques. © Nicola, Fotolia

    Les actions à surveiller 

    À Singapour, une société crée des produits de remplacement de la viande à base de végétaux. Si l'action paraît louable de prime abord, il faut être vigilant. En effet, dans certaines régions du monde où l'on en consomme trop, nous devons ingérer moins de produits carnés. Néanmoins, l'hyper industrialisation que nécessitent ces « fake food » consomme énormément d'énergie et produit son lot d'emballages alimentaires. Il serait plus judicieux de revenir à une consommation de produits bruts en étant soucieux du mode d'élevage ou d'agriculture, et réserver ces produits pour de rares occasions.

    Les arbres sont des capteurscapteurs de CO2. Ils permettent donc d'en réduire la teneur locale dans l'atmosphère. Une applicationapplication chinoise replante des arbres pour accroître la neutralité carboneneutralité carbone de son entreprise. Cependant, il persiste un problème de qualité et de localité. Ces arbres sont-ils réellement robustes pour résister aux diverses conditions climatiques extrêmes ? Souvenons-nous des plantations de monoculturesmonocultures d'acacias qui asséchaient le sol et qui augmentaient le risque d'incendie en Indonésie... Enfin, où sont-ils plantés ? Si les régions touchées par la déforestationdéforestation ne sont pas concernées par ces plantations, cela n'est pas d'une grande utilité. Cette méthode est en vogue mais, souvent, les règles de l'art ne sont pas respectées, selon certains scientifiques.

    AppleApple croque les énergies renouvelables. La multinationale utilise actuellement 100 % d'énergies renouvelables au sein de ses bureaux, ses magasins et ses centres de donnéescentres de données pour la production électrique. Tout cela dans 43 pays du monde. Sa chaîne d'approvisionnement est en cours de transformation pour passer également au tout renouvelable. Nous n'oublierons tout de même pas que les énergies renouvelables entraînent une pollution matérielle, visuelle et parfois sonore considérable. Aucune énergie n'est totalement propre. Néanmoins, l'initiative est louable. 

    Il faut prendre garde à vérifier le bilan climatique globale de ces actions afin de s'assurer qu'elles ne soient pas qu'une façade de marketing vert. © Robert Kneschke, Fotolia
    Il faut prendre garde à vérifier le bilan climatique globale de ces actions afin de s'assurer qu'elles ne soient pas qu'une façade de marketing vert. © Robert Kneschke, Fotolia

    Les autres actions 

    En République dominicaine, Electricité sans frontières a misé sur les panneaux photovoltaïques autonomes pour alimenter six centrales électriques en cas de catastrophes naturellescatastrophes naturelles.

    Le plus grand fabriquant de cosmétique du Brésil, l'entreprise Natura, a décidé de mesurer et de réduire les émissions sur toute la production de ces produits, de l'extraction à la distribution.

    La deuxième plus grosse société d'information et de technologie en Inde, Infosys, s'est engagée récemment à la neutralité carbone dans ses activités mondiale.

    En Afrique subsaharienne, la campagne pour l'éducation des femmes (CAMFED) conduite par l'association The Young women's grassroots action on climate change forme de jeunes femmes marginalisées et issues des communautés agricoles aux bons gestes techniques, à des pratiques climato-intelligentes abordables et adaptées aux conditions locales. Une action louable, certes, même si l'on compte plus sur les grandes multinationales pour montrer l'exemple et agir que sur des communautés pauvres ayant peu de moyen. 

    Plus de 24.000 mamans œuvrent chaque jour en manifestant ou en s'intégrant dans la vie politique pour protéger leur enfant du changement climatique.

    L'ONG indienne Mahila Housing Sewa Trust s'est donné pour mission de responsabiliser les femmes appartenant à des milieux défavorisés afin d'accroître leur résiliencerésilience aux impacts du changement climatique. Ici encore, l'action est louable mais il est attendu bien plus des grands décideurs et des multinationales. Leurs impact sont les plus colossaux.

    Le Fonds « Beyond the grid fund for Zambia »  travaille avec le gouvernement de la Zambie et d'autres acteurs afin de créer un environnement réglementaire favorable aux entreprises.

    La série « Women's Livelihood Bond » a généré un capital de 150 millions de dollars américains qui permettra à plus de deux millions de femmes en Asie de devenir autonomes. Cette initiative les aidera à accéder à des crédits abordables, à la micro-épargne ainsi qu'à une assurance, aux intrantsintrants agricoles ainsi qu'à une énergie propre et abordable.

    En 2016, la province canadienne du Québec a mis en place son programme international de coopération sur le climat qui fournit un financement et une aide liés au climat aux pays en développement. Il s'agit de l'un des premiers systèmes de financement pour le climat financé uniquement par le marché du carbone de la province.

    Si certaines actions semblent prometteuses et doivent être encouragées, d'autres sont à surveiller en raison de leur aspect « green washing ». Enfin, concernant certaines actions, les efforts sont plus attendus du côté des grands groupes industriels que des communautés pauvres qui ont certainement d'autres priorités.