Les gouvernements de l’Union Européenne se sont réunis pour la première fois à Bruxelles afin de débattre du plan approuvé le 23 janvier dernier. Les réactions et objections en tous sens n’ont pas tardé à fuser…

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    La mince pellicule de l'atmosphère terrestre, si fragile... Crédit : Nasa

    La mince pellicule de l'atmosphère terrestre, si fragile... Crédit : Nasa

    Y arrivera-t-on un jour ? L'ambitieux plan européen de lutte contre le changement climatique rencontre pourtant, en apparence, les souhaits exprimés par tous les gouvernements lorsqu'il s'agit d'aligner des solutions... ou de les promettre lors des campagnes électorales. Les positions arrêtées dans ce plan sont claires : réduction de 21 % des émissionsémissions à l'horizon 2020 par rapport à 2005, attribution de quotas d'émission afin d'assurer aux installations industrielles des conditions équitables sur le marché unique européen (dont les entreprises produisant moins de 10.000 tonnes/an sont dispensées), établissement d'un cadre juridique régissant le piégeage et le stockage du carbonecarbone, augmentation substantielle de la part des énergies renouvelables, l'avenir semblait radieux, et même présenté comme susceptible d'influencer les futures décisions de la Chine, de l'Inde ou des Etats-Unis, tous pays très chatouilleux lorsqu'on feint d'égratigner leur compétitivité...

    Bémols en cascades

    Mais jeudi 28 février le ton a été donné dès l'ouverture de la réunion par les ministres délégués qui en appellent à une vigilance accrue sur la compétitivité de l'industrie et surtout émettent de nombreux desiderata nationaux très ciblés.

    Le calendrier est toutefois très serré, et le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, estime indispensable l'obtention d'un accord définitif avant Copenhague. Mais il rappelle « qu'il faut absolument protéger l'industrie européenne contre la concurrence déloyale de pays moins vertueux et donner de la visibilité aux entreprises qui ont des plans industriels à cinq ans ».

    Le ministre luxembourgeois de l'Economie, Jeannot Krecké, estime pour sa part que les objectifs sont nobles, mais que l'on ne pourra pas atteindre le taux de production de 20 % par énergies renouvelables visé pour 2020 sans apport important d'argentargent public, et réclame un cadre d'investissements clair. A ce sujet, le secrétaire d'Etat allemand à l'Economie, Peter Hintze, souhaite de meilleures incitations au développement de ces énergies renouvelables. On pourrait se croire revenu à la case départ...

    Il est temps de décider !

    « L'Europe doit passer aux actes », conclut Connie Hedegaard, ministre danoise, qui n'hésite pourtant pas à rappeler que la réalisation des objectifs évoqués pour 2020 au plus tard a été calculée en fonction de la richesse de chaque pays concerné, mentionnant que « ceux qui ont les épaules les plus larges devront supporter un fardeau plus large », mais que leur effort serait récompensé par certaines compensations.

    Néanmoins l'espoir demeure de réaliser un accord définitif entre les 27 pays avant la fin de l'année, auquel cas celui-ci pourrait encore être entériné en première lecture en juin 2009, soit avant les élections européennes.