« Plus gros mammifèremammifère d'eau douceeau douce d'Europe, le castor fait souvent preuve de curiosité face au plongeur. Le rencontrer sous l'eau demande cependant du temps car il ne sort qu'à la tombée de la nuit et sait se faire discret. »

Tomber neznez à nez avec un castor, c'est faire connaissance avec un hyper actif du BTP, un ingénieur, à la fois infatigable bûcheron et architectearchitecte. Castor fiber est capable de construire des digues et des barrages avec des branchages entrelacés, défiant l'imagination. Chaque famille de castor possède son grand lac artificiel dont les parois restent parfaitement étanches. Son habitat, à proprement parler, est composé de deux niveaux : le premier pour se sécher, le second étant sa couche, est maintenu au sec avec des copeaux qu'il renouvelle régulièrement. Cependant, l'entrée de son terrier est immergée et maintenue sous le niveau de l'eau. Les siphonssiphons souterrains peuvent atteindre 10 mètres de long.

Prévoyant, il veille à ce qu'elle ne soit pas obstruée par la glace en période de grands froids. Raison aussi pour laquelle, cet herbivoreherbivore entrepose très en profondeur ses stocks de boisbois et de branchages pour les préserver du froid. Ses dents de rongeur lui permettent de débiter un tronc d'arbrearbre d'un diamètre de 30 à 40 cm, en une nuit ! Par ces actions incessantes et les micro-canaux qu'il creuse, le castor contribue à maintenir et développer une biodiversitébiodiversité aquatique. Il ne faut pas confondre ce rongeur  avec le ragondinragondin ou le rat musqué, ni avec le castor du Canada. Il peut vivre plus de quinze ans et quand un couple se forme, c'est pour la vie. Il se montre protecteur en famille et vit en groupe. Son mode de communication est très élaboré : odeurs et postures, petits cris, claquements de dents et de queue.

Avec l'Allemagne, la France est le seul pays de l'Europe de l'Ouest à avoir conservé sa population naturelle de castor. Classée espèce à surveiller, le castor, avait quasiment disparu de France jusqu'au XIXe siècle, pourchassé pour sa fourrure et sa chair (le ragoût de castor est toujours un plat lithuanien et au XVIIIe siècle, les moines rhônalpins fabriquaient du saucisson de castor !). Au début du XXe, les opérations de réintroduction se sont succédé et ont permis une lente recolonisation sur les bassins d'origine. Sur les rives du Rhône, le castor a pu se maintenir, profitant des bras morts du fleuve et d'une végétation fournie.

© Rémi MassonRémi Masson, tous droits réservés, Futura