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Certains astéroïdes, dans leur course spatiale, s'approchent parfois de l'orbite terrestre. Ces géocroiseurs sont-ils une menace réelle pour la Terre ? Quels sont les moyens de prévention des risques de collision ?
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Certains astéroïdes, dans leur course spatiale, s'approchent parfois de l'orbite terrestre. Ces géocroiseurs sont-ils une menace réelle pour la Terre ? Quels sont les moyens de prévention des risques de collision ?
Un intérêt majeur de l'étude des petits corps réside dans leur potentiel économique. Les ressources sur Terre ne sont pas inépuisables, et l'on envisage d'exploiter, dans un futur proche, les richesses minières des astéroïdes.
La société Planetary Resources Inc, à laquelle se sont associés de richissimes investisseurs - rien moins que le cinéaste James Cameron et Larry Page, le P-DG de Google, entre autres - s'est donnée pour mission de « rendre disponibles pour l'humanité les ressources naturelles quasi illimitées de l'espace », en commençant par mettre sur orbite des télescopes spatiaux destinés à repérer les astéroïdes les plus prometteurs.
Nous assistons actuellement à la naissance d'un immense marché, qui dépassera les 100 milliards de dollars dès le milieu du siècle. La cible ultime est constituée des quelque 10.000 astéroïdes identifiés à ce jour dans la ceinture flottant entre Mars et Jupiter.
Un grand nombre de ces astéroïdes sont des blocs de métaux purs, des roches où la concentration en or, platine, cobalt et autres métaux rares est de dix à cent fois supérieure à celle des mines terrestres. Les minéralogistes ont calculé qu'un kilomètre cube d'astéroïde de type métallique contient 7 milliards de tonnes de fer, 10 milliards de tonnes de nickel, et suffisamment de cobalt pour satisfaire la consommation mondiale pendant 3.000 ans. Son exploitation pourrait rapporter 5 mille milliards de dollars.
Les astéroïdes pourraient par ailleurs constituer d'avantageuses bases spatiales de précolonisation du Système solaire.
En effet, grâce à leurs ressources minières, ils peuvent pourvoir les colons en matériaux de construction et satisfaire leurs besoins en eau, carbone et azote. Les premières missions commerciales d'exploitation des ressources spatiales viseront probablement des astéroïdes-icebergs. On pourra faire fondre la glace qu'ils recèlent pour obtenir de l'eau. Et à partir de l'hydrogène et de l'oxygène obtenus, fabriquer le carburant qui fournira de l'énergie aux vaisseaux en partance pour Mars et au-delà. Vue leur faible gravité, l'énergie requise pour les quitter est beaucoup plus faible que celle qui est nécessaire pour se libérer de l'attraction terrestre.
Steven Ostro, chercheur au Jet Propulsion Laboratory, a proposé à la Nasa d'étudier pour 2015 une mission d'extraction de l'eau qui abonde sur l'astéroïde 1998 KY 26, boule de glace qui pourrait servir de station-service sur la route de Mars.
Quant aux comètes, elles constituent d'énormes réserves d'hydrocarbures congelés qui pourraient servir de combustible. Le noyau de la comète de Halley qui revient tous les 76 ans dans les parages de la Terre, contient l'équivalent de 1.000 ans de consommation de pétrole.