Le vent souffle sur la Terre. Comme le résultat des mouvements des masses d’air dans notre atmosphère. Mais une autre forme de vent souffle aussi sur notre Planète. Le vent solaire, composé de particules chargées émises par le Soleil. Et la mission Solar Orbiter vient de réussir à remonter enfin aux sources de ce vent.


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    Le vent, c'est un courant d'air. Celui qui se forme lorsque de l'air se dilate sous l'effet de la chaleur, qu'il monte alors dans l'atmosphèreatmosphère de la Terre et exerce ainsi une pression sur l'air alentour. Mais ce que les scientifiques appellent vent solaire correspond à un tout autre phénomène. À une sorte de flux de particules chargées électriquement émis par le Soleil. Un flux, les astronomesastronomes le savent, aussi variable que notre ventvent. Sa vitesse, sa densité ou sa composition - en électronsélectrons et en protonsprotons surtout - peuvent changer dans le temps et en fonction de la région du Soleil d'où il vient.

    Ce que les astronomes savent moins, c'est justement d'où vient réellement ce vent solairevent solaire. Plus exactement, d'où vient le vent solaire dit lent. Parce que les chercheurs en distinguent deux types. Celui dit rapide est composé de particules se déplaçant à plus de 500 km/s. Il jaillit des trous coronaux, des régions où les lignes de champ magnétiquechamp magnétique ne sont reliées au Soleil que par une extrémité. Le vent solaire lent, lui, ne dépasse pas les 500 km/s. Et les astronomes supposent qu'il est en lien avec les régions actives de notre ÉtoileÉtoile. Ces régions dans lesquelles naissent les taches solairestaches solaires où les champs magnétiques se tordent et se concentrent. Se brisent et se reconnectent aussi parfois. Mais les détails du processus échappent encore à la science.

    L’importance de comprendre le mécanisme qui se cache derrière le vent solaire

    Pourtant, mieux comprendre où se forme le vent solaire est important. Parce que dans son voyage dans notre Système solaireSystème solaire, il interagit avec les corps célestes - comme la Terre - et avec les engins spatiaux. Le vent solaire est ainsi tout aussi bien la cause des merveilleuses aurores boréales qui peuvent illuminer notre ciel que des dommages qui peuvent survenir sur nos systèmes électriques, sondes ou satellites.

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    La mission Solar OrbiterSolar Orbiter, lancée en 2020, a très exactement cet objectif. Confirmer l'origine du vent solaire. Et dans la revue Nature Astronomy, les chercheurs rapportent que les données recueillies lors de son tout premier passage rapproché auprès du Soleil, au début du mois de mars 2022, viennent de rendre leur verdict. La mission Solar Orbiter ne se trouvait alors qu'à environ 75 millions de kilomètres de l'étoile (la moitié de la distance Terre-Soleil).

    Pour traquer les sources du vent solaire, la mission Solar Orbiter a pu compter sur une batterie d’instruments. © ESA
    Pour traquer les sources du vent solaire, la mission Solar Orbiter a pu compter sur une batterie d’instruments. © ESA

    Solar Orbiter, les bons instruments pour traquer le vent solaire

    Le principal atout de Solar Orbiter pour mener à bien sa mission, c'est qu'il peut à la fois mesurer le vent solaire et le champ magnétique juste autour de lui et enregistrer, à distance, des images de notre Soleil et d'autres données. En rapprochant ces deux ensembles de données, les astronomes ont la possibilité de positionner la mission de manière à ce qu'elle capte le vent solaire issu de régions spécifiques du Soleil. À savoir, un trou coronal et une région active.

    Ainsi, les chercheurs ont pu observer la façon dont le vent solaire change de vitesse - de rapide à lent ou vice versa - ainsi que de composition, de température et de densité lorsqu'il est enregistré au-dessus d'une région ou de l'autre. De quoi confirmer que, comme attendu, les trous coronaux expulsent des flux de particules qui filent dans l'espace à une vitesse folle de plus de 1,8 million de kilomètres par heure. Et que les amas de taches solaires émettent bien un type de vent solaire plus lent. Comme si le vent solaire était marqué des « empreintes » transmises par ses différentes régions sources.