Kepler a fêté, le 12 mai, six ans de chasse d’exoplanètes. La mission est un vrai succès car elle a considérablement augmenté le nombre de planètes découvertes autour d’autres étoiles et, ce faisant, agrandi notre vision du monde. Dans le cadre de sa mission K2, le télescope spatial a ainsi observé durant 70 jours Neptune et la danse de ses deux plus gros satellites naturels : Triton et Néréide.

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    Lancé le 6 mars 2009, le télescope spatialtélescope spatial Kepler entamait sa recherche d'exoplanètes exclusivement par la méthode du transit, le 12 mai de la même année. Durant quatre ans, quelque 150.000 étoiles situées en direction des constellations de la Lyre et du Cygne furent ainsi observées régulièrement. L'objectif : traquer les éventuelles baisses de luminositéluminosité de ces autres soleils (ou équivalent) provoquées par le passage d'une ou plusieurs de leurs planètes. Le photomètre de Kepler est en effet si sensible qu'à titre de comparaison, il est capable de détecter la quantité de lumière du phare d'une voiturevoiture bloquée par un moucheron qui lui passe juste devant alors que le véhicule est distant de plusieurs kilomètres...

    La moisson de Kepler reste très impressionnante puisqu'à ce jour les chercheurs ont identifié quelque 4.601 exoplanètes candidates. Parmi elles, 1.021 ont été confirmées (soit plus de la moitié de toutes les planètes extrasolairesplanètes extrasolaires découvertes en 20 ans !) et, pour l'instant, huit d'entre elles évoluent dans la zone habitable de leur étoile. Cette mission montre combien les autres mondes sont communs, du moins autour d'étoiles qui ressemblent à la nôtre et qu'en outre, rappelle le communiqué de presse de la Nasa publié à l'occasion du sixième anniversaire de sa chasse aux exoplanètes, leurs natures sont très variées.


    Cette séquence vidéo de 34 secondes résume 70 jours d’observations de Neptune par Kepler. On aperçoit Triton et, plus pâle, Néréide, ses deux plus gros satellites naturels. Les jours sont marqués en haut à droite. Au jour 24, on peut voir qu'un astéroïde passait par là. © Nasa Ames, SETI Institute, J. Rowe

    La troisième campagne de la mission K2

    Après des déboires qui ont failli le mettre en péril, le vaisseau Kepler est de retour depuis un an avec sa nouvelle mission d'observation nommée K2K2. Les objectifs sont les mêmes mais dorénavant la traque se fait en direction du plan de l'écliptiqueplan de l'écliptique, à travers certaines constellations du zodiaquezodiaque.

    Petite nouveauté cependant dans son programme, l'étude de planètes lointaines appartenant à notre Système solaireSystème solaire. Une équipe internationale de chercheurs a souhaité en effet bénéficier de sa sensibilité pour enquêter sur l'atmosphèreatmosphère de Neptune, suivre ses tempêtestempêtes et aussi sonder ses entrailles en suivant les subtiles fluctuations de sa luminosité.

    Après 70 jours d'observations ininterrompues entre novembre 2014 et janvier 2015, les astronomesastronomes ont engrangé pas moins de 101.580 images de la huitième et dernière planète du Système solaire au cours de la troisième campagne de K2. Compilées dans une vidéo de 34 secondes (voir ci-dessus), on peut suivre la danse de ses deux plus gros satellites naturels : Triton (2.707 km de diamètre) et Néréide (340 km) autour de la planète gazeuseplanète gazeuse d'un bleu profond nommée en référence au dieu romain de la Mer.

    Quatre fois plus grande que la Terre, NeptuneNeptune réfléchit beaucoup de lumière du Soleil, ce qui se traduit par des aiguillons émis de part et d'autre de l'astreastre. De temps à autre, par exemple à partir du jour 24 (marqué en haut à droite), un astéroïdeastéroïde se balade, s'invitant dans le champ du télescope. La période de rotationpériode de rotation de TritonTriton est de 5,8 jours. Quant à celle de Néréide, plus difficile à voir, elle est de 360 jours (on remarque son éclat délicat en mouvementmouvement lent en comparaison avec Triton). Ses onze autres lunes connues ne sont pas visibles sur cette séquence. Kepler n'a pas fini de nous faire découvrir d'autres mondes, proches ou lointains.