Ne manquez pas cet après-midi, le décollage de deux satellites Galileo depuis le Centre spatial guyanais. Avec ce lancement débute le déploiement des premiers modèles opérationnels de ce système de navigation européen, concurrent du GPS américain.

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    Activité dense au Centre spatial guyanais. En effet, après l'ATV-5 Georges Lemaître fin juillet, ArianespaceArianespace devrait envoyer cet après-midi, au moyen d'un lanceur SoyouzSoyouz, deux satellites Galileosatellites Galileo, le GPSGPS européen. Ce sera le neuvième tir de la fuséefusée russe depuis le CSG (le précédent s'était déroulé le 10 juillet dernier avec les quatre satellites de la constellation O3B). Celle-ci s'est fait une place sur le marché de sorte qu'Arianespace en a récemment commandé sept de plus qui seront utilisés à partir de 2019.

    L'événement est à suivre en direct sur le site InternetInternet d'Arianespace. Si les conditions météorologiques sont favorables, le décollage est prévu à 14 h 31 mn 14 s, heure de Paris. La performance demandée au lanceur est de 1.607 kgkg dont environ 1.460 kg représentent la masse des deux Galileo qui seront séparés sur une orbite MEO (Medium Earth Orbit) circulaire à 23.522 km d'altitude et inclinés à 55.040 degrés. La mission doit durer 3 heures et 47 minutes, du décollage à la séparationséparation des satellites sur l'orbite visée.

    La coiffe du lanceur Soyouz avec à l'intérieur les deux satellites Galileo. © Esa, Cnes, Arianespace

    La coiffe du lanceur Soyouz avec à l'intérieur les deux satellites Galileo. © Esa, Cnes, Arianespace

    Les deux satellites, d'une masse de 730 kg chacun, ont été construits par la firme allemande OHB. Concernant la charge utile qu'il embarque, elle a été fournie par SSTL (Surrey Satelitte Technology Ltd, UK), filiale d'Airbus Espace. Il s'agit des deux premiers modèles de la phase opérationnelle dite FOC, pour capacité opérationnelle complète (Full Operational Capability). Bien que six satellites Galileo soient déjà en orbite, ce seront les premiers à être entièrement opérationnels. Au nombre total de 26, ils seront lancés par des Soyouz et des Ariane 5 jusqu'à la fin 2016. Pour cette année en cours, deux satellites FOC supplémentaires sont prévus (toujours par un lanceur Soyouz) et huit autres seront envoyés en 2015, au moyen de deux Soyouz ST et d'une Ariane 5 qui en transportera quatre en même temps.

    La constellation se déploie

    Les deux Galileo lancés aujourd'hui rejoindront en orbite les quatre satellites de la phase dite de développement et de validation en orbite (IOV, In-Orbit Validation), réalisés sous la maîtrise d'œuvre d'Astrium. Ils ont été lancés par paire depuis le Centre spatial guyanais de Kourou en octobre 2011, lors du premier tir d'un Soyouz, puis en octobre 2012. Ils avaient pour but de valider le segment spatial de base de Galileo et le segment sol associé, lequel doit s'assurer du bon fonctionnement du système.

    L'étage Fregat, le dispenseur et les deux satellites Galileo qui s'en séparent. © Esa, J. Huart

    L'étage Fregat, le dispenseur et les deux satellites Galileo qui s'en séparent. © Esa, J. Huart

    Ils ont également été utilisés pour réaliser les premiers tests et calculs de position dans plusieurs endroits en Europe en mars 2013 de façon à donner les premiers signaux de positionnement. L'Esa (Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne), qui pilote le programme pour la Commission européenne, s'est dite « extrêmement satisfaite de la qualité et de la stabilité ». Ce que nous avait expliqué Paul Flament, responsable du programme Galileo à la Commission européenne, que nous avions interrogé en juin 2013 sur les futurs services de Galileo.

    À noter que deux autres satellites Galileo sont en orbite. Il s'agit de Giove-A (2005) et Giove-B (2008), conçus pour garantir les fréquences réservées pour le système auprès de l'International Telecommunication UnionInternational Telecommunication Union (ITU) et tester les technologies Galileo.