Au moins deux planètes gravitent autour d’une étoile située à seulement 12 années-lumière. Détectées par l’instrument Carmenes, spécialisé dans la recherche d’exoterres autour des naines rouges, elles ressemblent à la Terre et en plus, figurent toutes deux dans la zone habitable.


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    Deux exoplanètes un peu plus massives que la Terre ont récemment été débusquées dans notre voisinage, à quelque 12,5 années-lumière. Leurs masses inférées est de 1,25 fois et 1,33 fois celle de la Terre. Une année dure pour elles 4,9 et 11,4 jours. Elles ont été détectées autour de l'« étoile de Teegarden » -- l'une des plus petites naines rouges connues des astronomesastronomes -- via la méthode de vitesse radiale par le spectrographespectrographe spécialisé Carmenes (Calar Alto high-Resolution search for M dwarfs with Exoearths with Near-infrared and optical Echelle Spectrographs) installé sur le télescopetélescope de 3,5 mètres de l'observatoire de Calar Alto, en Espagne, qui l'a observée durant trois ans.

    Très proches de leur soleilsoleil, lequel au passage est dix fois plus petit que le nôtre et deux fois moins chauds, Teegarden b et Teegarden c baignent dans la zone « tempérée », la région dite « habitable » où il ne fait ni trop chaud ni trop froid, de sorte que, si elles sont couvertes d'eau à leur surface, celle-ci pourrait être à l'état liquideétat liquide. Ce qui est une bonne nouvelle !

    En vidéo, voyage jusqu’au système de l’étoile Teegarden, la 24e étoile la plus proche de la Terre, et comparaison avec le nôtre et la zone d’habitabilité. © Universität Göttingen, CC by-sa 4.0

    Un système planétaire presque deux fois plus vieux que le nôtre

    La mauvaise est que leur étoile-hôte, à l'instar de Proxima Centauri toute proche de nous, peut s'énerver brusquement et foudroyer d'éruptions violentes l'atmosphèreatmosphère de ces deux mondes, si toutefois ils en possèdent une. Déjà âgée de huit milliards d'années, il est possible néanmoins qu'elles soient plus rares et moins intenses actuellement. Mais qu'en était-il dans le passé ? Ont-elles perdu leurs atmosphères ? La vie a-t-elle pu se développer et survivre à la surface de ces terres ? Il est trop tôt encore pour le savoir mais les chercheurs ont bon espoir que d'ici 10 ans, avec l'arrivée de plusieurs télescopes géantstélescopes géants, terrestres et spatiaux, nous puissions entrevoir si elles sont enveloppées de gazgaz ou non, et ce qu'elles cachent sous leurs nuagesnuages.

    Il a pu s'en passer des choses là-bas en huit milliards d'années... D'ailleurs, peut-être qu'aujourd'hui, plus « personne » n'y habite. En tout cas, si l'une des deux planètes, ou les deux, sont habitées, sachons qu'ils auront des chances de nous voir, si bien sûr ce n'est pas déjà fait, entre 2044 et 2096. Cela dépend de leurs moyens d'observation... Aussi, s'ils utilisent les mêmes techniques que nous, ils pourront apercevoir la silhouette de la Terre passer devant le Soleil (cette méthode du transittransit a permis aux astronomes de découvrir des milliers d’exoplanètes en 25 ans) à plusieurs reprises entre ces deux dates. Que verront-ils ? À quoi ressemblera notre monde dans la deuxième moitié du XXIe siècle ?

    Au centre et à droite, le coucher de la naine rouge Teegarden si nous étions à la surface de Teegarden b et de Teegarden c. © A. Mendez (PHL)
    Au centre et à droite, le coucher de la naine rouge Teegarden si nous étions à la surface de Teegarden b et de Teegarden c. © A. Mendez (PHL)

    Voir aussi

    Exolunes : des Pandora habitables, comme dans Avatar, autour de 121 exoplanètes ?