Panne sèche pour le télescope spatial Kepler ! La Nasa vient d’annoncer la fin de sa mission qui aura duré plus de neuf ans et permis de débusquer des milliers d’exoplanètes. Un songe qui a pris forme il y a 35 ans et qui est devenu réalité.

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    Reprenant le nom de l'illustre Johannes KeplerJohannes Kepler, le télescope spatialtélescope spatial Kepler tire sa révérence après neuf ans et demi de fructueuses découvertes d'exoplanètes. Lancé en 2009, il fut imaginé bien avant que la première planète gravitant autour d'une autre étoile que le soleil ne soit détectée par des Terriens.

    « Lorsque nous avons commencé à concevoir cette mission, il y a 35 ans, nous ne connaissions aucune planète en dehors de notre Système solaire, déclarait William Borucki, principal initiateur de la mission. Maintenant que nous savons que les planètes sont omniprésentes, Kepler nous a ouvert une nouvelle voie, pleine de promesses pour les générations futures, pour explorer notre galaxie ».

    C'est peu dire qu'en moins d'une décennie, Kepler a changé notre vision du monde, en multipliant les observations de systèmes planétaires (montrant leur variété) et en débusquant d'autres Terres habitables, pour certaines, et peut-être habitées.

    Affiche de Fresip, acronyme de <em>FRequency of Earth-size Inner Planets</em>, nom donné à la mission avant celui de Kepler. © Nasa, Dominic Hart

    Affiche de Fresip, acronyme de FRequency of Earth-size Inner Planets, nom donné à la mission avant celui de Kepler. © Nasa, Dominic Hart

    Deux phases de traque d’exoplanètes

    La mission de Kepler s'est déroulée en deux phases. D'abord, il y en a eu une première de quatre ans où le satellite se concentrait sur quelque 150.000 étoiles, toutes situées dans une seule direction du ciel : la Lyre et le Cygne. Puis, après quelques problèmes avec ses roues de réaction, une seconde s'ouvrit baptisée sobrement K2K2. Cette-fois, le télescope spatial balayait les constellationsconstellations du zodiaquezodiaque.

    Dans les deux cas, son objectif principal était surtout la traque d'exoplanètes. Pour ce faire, Kepler surveillait des étoiles à l'affut de leurs variations de luminositéluminosité. Une toute petite baisse de leur lumièrelumière pouvant signifier que l'étoile a soit des sautes d'humeur, soit qu'elle a un ou des petits compagnons, trahis par leur(s) passage(s) devant leur soleil. Ainsi, via cette méthode de transittransit, le télescope spatial a épinglé plusieurs milliers de planètes. Oui, des milliers... Si bien que le nombre total de découvertes d'exoplanètes est passé de quelques centaines en 2009 à 3.826 fin octobre 2018, après l'annonce par la NasaNasa de la fin de sa mission. Et il ne s'agit, là, que de celles qui ont été confirmées -- 2.662 confirmées actuellement -- car il en reste encore beaucoup à vérifier dans la besace du satellite (2.426). Au total, Kepler a amassé 678 Gb de données et épié pas moins de 530.506 étoiles. Parmi elles, autre de ses faits d'armes, 61 supernovæ que les astronomesastronomes ont eu plaisir de décortiquer. Chapeau, Kepler ! Et encore bravo à tous celles et ceux qui ont permis le succès de cette mission pionnière !

    La Nasa savait la fin de cette mission imminente, voyant sa jauge de carburant au plus bas ces dernières semaines. Bien sûr, le retrait de Kepler ne va pas pour autant stopper ni freiner la recherche d'autres mondes dans la Galaxie. Présenté comme son successeur, TessTess est d'ores et déjà en chasse, se focalisant, pour sa part, exclusivement sur des étoiles relativement proches de nous. Un télescope, et bien d'autres encore à venir (spatiaux et terrestres), qui nous ouvrent de multiples horizons. Il ne fait aucun doute que cette quête ne fait que commencer.

    Illustration de <a href="//www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-kepler-186f-exoterre-zone-habitable-son-etoile-53313/" title="Kepler-186f, une exoterre dans la zone habitable de son étoile">Kepler-186f</a>, première exoterre découverte dans la zone habitable d’une étoile. © Nasa, Ames, JPL-Caltech, T. Pyle

    Illustration de Kepler-186f, première exoterre découverte dans la zone habitable d’une étoile. © Nasa, Ames, JPL-Caltech, T. Pyle

    Les grandes découvertes de Kepler

    Parmi les nombreuses exoplanètes débusquées et autres découvertes qu'il a permises, citons notamment :