L’Esa vient de lancer son satellite Gaia ce matin à 10 h 12, heure de Métropole. Un véritable concentré de technologie qui est en route pour une mission de cinq ans à 1,5 million de km de la Terre. Futura-Sciences vous propose les chiffres clés sur cette mission exceptionnelle.

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    C'était ce matin, en direct sur Futura-Sciences. La fuséefusée SoyouzSoyouz, avec à son bord le satellite Gaiasatellite Gaia, a décollé de Sinnamary à 10 h 12, heure de Paris. Le satellite de l'Esa a été lancé sans encombre et a entamé une mission de cinq ans, qui l'amènera à photographier de nombreuses étoiles de la Voie lactée. Retour en chiffres sur cette mission inédite par son ampleur.

    3 : le nombre de ses missions

    Gaia a été envoyé pour remplir trois missions précises. D'abord l'astrométrie, afin de déterminer la position des étoiles de la Voie lactée et leur distance par rapport à la Terre. Ensuite, la photométrie, à savoir l'étude de la luminositéluminosité des astres, permettant par exemple de déterminer la présence ou non de planètes qui gravitent autour. Et la spectrométrie, qui donne une idée de la couleur et la vitessevitesse des étoiles.


    Gaia a décollé ce jeudi 19 décembre à 10 h 12, heure de Paris. Revivez le décollage comme si vous étiez en Guyane. © Esa

    2.035 : la masse en kilogrammes de Gaia au décollage

    Le satellite européen se décompose en plusieurs blocs. D'abord, sa plateforme atteint 920 kgkg, avec à son bord 720 kg de charge utile. À cela, il faut rajouter les 335 kg d'ergolsergols, le carburant de Gaia, qui se consument au cours du voyage. Manquent encore 60 kg, représentés par des gazgaz froids servant à rééquilibrer la trajectoire du satellite une fois en orbiteorbite.

    30 : le nombre de jours nécessaires pour atteindre son orbite

    À partir de son décollage, il faudra 30 jours à Gaia pour atteindre le point de Lagrange L2point de Lagrange L2, situé à 1,5 million de km de la Terre, où il se positionnera en orbite autour du Soleil. Une fois sur place, il faudra encore attendre six mois avant de s'assurer que tout fonctionne correctement.

    6 : le temps en heures pour faire un tour sur lui-même

    Là où la Terre met 24 heures (environ) pour faire un tour sur elle-même, Gaia le fera en quatre fois moins de temps. Ce qui n'est pas vraiment rapide pour un objet de cette taille. Mais cette lenteur lui permettra de photographier l'espace plus précisément.

    2 : le nombre de télescopes à bord

    Gaia emporte à son bord deux télescopes, qui ne regardent pas tout à fait dans la même direction, lui permettant de balayer un échantillon plus large de la voûte céleste. Grâce au mouvementmouvement de rotation du satellite sur lui-même, chaque télescopetélescope regardera une même image à 106 mn 30 s d'intervalle, ce qui lui permettra de regarder l'objet sous un autre angle et obtenir ainsi des données plus précises.

    6 : le nombre de mois pour visualiser l’ensemble de la voûte céleste

    Par ses mouvements rotatoires, penché à 45° par rapport au plan elliptique, Gaia balaiera l'ensemble de la voûte céleste deux fois par an.

    12,8 : la surface, en mètres carrés, des panneaux solaires

    Pour alimenter tout l'équipement électronique, Gaia dispose en tout d'une surface de 12,8 m2 de panneaux solaires, produisant une puissance de 1,91 kW. La plateforme elle-même en comporte 7,3 m2, les 5,5 m2 restants correspondent à six panneaux solaires placés sur la collerette du satellite.

    Cette infographie résume un certain nombre de données liées au télescope spatial Gaia, lancé ce 19 décembre. © Idé

    Cette infographie résume un certain nombre de données liées au télescope spatial Gaia, lancé ce 19 décembre. © Idé

    7 : la précision en microsecondes d'arc

    Cette unité est difficile à maîtriser et à conceptualiser. Approximativement donc, Gaia pourra détecter un objet du diamètre d'un cheveu à une distance de 1.000 km. Plutôt très performant.

    1 milliard : le nombre d’étoiles observées et la définition en pixels

    Gaia, qui prend la suite de la mission HipparcosHipparcos, doit observer un milliard d'étoiles, contre les 100.000 de son prédécesseur. Un progrès certain.

    D'autre part, le satellite peut prendre des images d'une définition d'un milliard de pixelspixels. C'est énorme, et même trop par rapport à ce qu'il peut envoyer vers la Terre, puisque le débitdébit est lui limité à 5 Mbit/s. Mauvais calculs des scientifiques ? Pas du tout. Gaia va traiter les données à bord, avant de ne sélectionner que la région utile de l'image et de la fournir aux spécialistes au sol. En tout, le satellite transmettra l'équivalent d'un pétaoctet de données (soit un million de Go).

    70 : le nombre moyen d’observations de chaque région du ciel en cinq ans

    Sur l'ensemble de son voyage, prévu pour cinq ans, Gaia focalisera ses observations en moyenne à 70 reprises pour chacune des régions d'intérêt de la voûte céleste. Mais avec une certaine disparité : certaines seront épiées 240 fois, quand d'autres ne le seront qu'à une cinquantaine de reprises.

    800 : en Go, la taille de sa mémoire de masse

    Petit bijou technologique, Gaia n'a pas amené avec lui une mémoire de massemémoire de masse colossale, puisqu'il dispose de performances que l'on trouve facilement dans le commerce. Sa mémoire vivemémoire vive n'est, quant à elle, que de 4 Go. Ce qui ne l'empêchera pas de tourner à plein régime.

    0 : le nombre de pièces mobiles

    Sur Gaia, tous les objets sont fixes. Pourquoi ? Pour éviter que les vibrationsvibrations des composants altèrent les mesures. Alors il a fallu imaginer des solutions ingénieuses pour assurer le bon fonctionnement des instruments. Même le gyroscopegyroscope est fixe et fonctionne grâce à la fibre optiquefibre optique. Quant à l'antenne, censée envoyer les informations jusqu'à un point fixe de la Terre, il a fallu là encore trouver une parade. Les ingénieurs de l'Esa ont mis au point un système complexe qui permet d'assurer les transmissions à tout moment.