Envisat est toujours en perdition mais des satellites l'ont approché, et même photographié tout comme des radars depuis le sol. Répondant à Futura-Sciences, Simonetta Cheli, de l'Esa, se veut rassurante : il reste un espoir de reprendre le contrôle du satellite environnemental.
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Plus d'une semaine après la perte de contrôle du satellite Envisat, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne n'arrive toujours pas à s'expliquer les raisons de cette panne. Une commission d'enquête a été mise en place avec l'industriel Astrium, qui a construit le satellite, pour en déterminer les causes et voir comment il serait possible de récupérer son contrôle.
Malgré l'absence d'explication sur l'origine de la panne, l'Agence spatiale européenne « reste optimiste quant à ses chances de reprendre le contrôle d'Envisat », nous confie Simonetta Cheli, chef de cabinet du directeur des programmes d'observation de la Terreobservation de la Terre à l'Esa. Les images d'Envisat, acquises par Spot-5, passé 90 kilomètres au-dessus, et par Pléiades 1A, à 120 kilomètres en dessous, « montrent que le satellite est en un seul morceau, excluant toute casse mécanique ». Une conclusion confortée par d'autres observations, réalisées depuis le sol à l'aide de radars, qui indiquent également qu'Envisat tourne autour de la Terre sur une orbite stable. Le satellite « n'a pas changé d'altitude et n'est pas passé en mode de sécurité », ce qui aurait consisté pour lui à orienter ses panneaux solaires vers le Soleil.
Enfin, ce n'est pas la première fois que l'Esa perd le contrôle d'un de ses satellites. Il y a quelque temps, GoceGoce, un satellite d’étude de la gravité terrestre, a été perdu pendant plus d'un mois avant que « nous en reprenions le contrôle en abaissant sa température ».
Pour expliquer cette panne, les responsables de la mission ont émis deux hypothèses, celle d'une « perte subite de la puissance de la plateforme » pour une raison inconnue, et celle d'un « mauvais fonctionnement du rechargement des batteries », lesquelles prennent le relais des panneaux solaires lorsque le satellite se trouve dans l'ombre de la Terre.
Malgré sa panne, l'imposant Envisat est resté sur son orbite polaire. © Esa
Quant au risque de collision qu'Envisat peut représenter pour les autres satellites, en raison de la perte de toute capacité de pilotage, ou si lui-même se trouvait sous la menace d'un débris spatial, « il est minime », explique Simonetta Cheli. Pour ce que l'on sait de la trajectoire des satellites en place et des débris qui évoluent sur les orbites proches de celle d'Envisat, à proprement parler « il n'y a pas de risque de cette nature identifié pour ces prochaines années ». Cela dit, avant cette panne, la question de sa désorbitation « a été abordée » au sein de l'Agence spatiale européenne
Assurer la continuité des données
Pour les utilisateurs d'Envisat, si cette interruption de service devait perdurer, elle pourrait devenir problématique. En effet, de nombreux services de secours, de surveillance et de prévision dépendent fortement des données fournies par Envisat. Dans certains cas, comme les catastrophes naturellescatastrophes naturelles, l'absence des données fournies par Envisat pourrait poser problème à certains services GMES (Global Monitoring for Environment and SecurityGlobal Monitoring for Environment and Security)). C'est pourquoi l'Agence spatiale européenne s'est mise en relation avec celle du Canada pour étudier la possibilité d'utiliser les données radar des satellites Radarsat. Quant aux services d'altimétriealtimétrie, certains besoins pourraient être couverts par l'altimètre radar de CryosatCryosat, son satellite d'observation des glaces.
Reste que cette panne montre l'urgence à lancer les satellites de la famille Sentinel destinés à remplacer Envisat. Le premier d'entre eux, Sentinel-1 doit être lancé vers la mi-2013 mais l'Esa pourrait être contrainte de reporter son lancement pour des raisons financières, la Commission européenne tardant à débloquer les fonds nécessaires.
Telle qu'elle était planifiée avant la panne d'Envisat, la mission du satellite devrait s'achever courant 2014 après quelques mois de travail en tandem avec Sentinel-1 pour calibrer les instruments du successeur.