L'Inde a réalisé le premier essai clinique d'un vaccin à ADN. ZyCoV-D est destiné à lutter contre la Covid-19 avec une approche qui diffère de celles déjà disponibles.


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    La famille des vaccins anti-Covid-19 s'agrandit. ZyCov-D est un peu un Ovni parmi ceux déjà disponibles. Son principe de base et son mode d'injection sont différents des autres. Il ne s'agit pas d'un vaccin à ARNm (comme Moderna, PfizerPfizer) ou à vecteur viral (comme AstraZeneca et J&J). Le nouveau venu est un vaccin à ADN, une technologie étudiée depuis longtemps mais pas encore testée sur les humains. Il a été développé en Inde par la société Zydus Calida et a reçu son autorisation d'utilisation d'urgence du Drugs Controller General of India, la branche gouvernementale en charge du contrôle des médicaments. Le vaccin sera administré aux adultes et aux adolescents de 12 à 18 ans.

    Voir aussi

    Le gène, de l'ADN aux protéines

    Un vaccin à ADN injecté sans aiguille

    ZyCoV-D est composé d'un ADN circulaire, appelé plasmide. Le plasmide pVax1 plus précisément, un vecteur conçu spécialement pour les vaccins à ADN et vendu par des sociétés de biotechnologiesbiotechnologies. Pour le rendre spécifique au SARS-CoV-2, les scientifiques de Zydus Calida y ont intégré une séquence artificielle d'ADN qui code pour une partie de la protéineprotéine S de la souche de Wuhan. Une fois dans le noyau, le plasmide peut être transcrit et traduit pour produire la protéine S et ainsi stimuler le système immunitairesystème immunitaire. Le plasmide ne s'intègre pas dans notre propre génomegénome, il reste en périphérie de celui-ci.

    La voie d'administration choisie par Zydus Calida diffère de l'habituelle seringue piquée dans le muscle deltoïde. Ici, pas besoin d'aiguille. Le vaccin ZyCoV-D est injecté par voie intradermique grâce à un dispositif appelé PharmaJet®. L'injecteur ne traverse pas le dermederme jusqu'au muscle. Chaque flacon de vaccin de 0,5 ml contient 5 mg d'ADN plasmidique nu en suspension dans un tampon salin. Aucun adjuvantadjuvant n'est ajouté au mélange.

    ZyCov-D a été pensé pour agir au bout de trois doses, une à J-0, puis à J-28 et à J-56. Aucune publication sur son efficacité n'est parue dans des revues scientifiques à comité de lecture à ce jour, mais un communiqué de presse de Zydus Calida affirme que leur vaccin est efficace à 66,6 %. Cet essai de phase 3 a été mené auprès de 28.000 personnes de 50 centres de tests différents à travers l'Inde.

    Le ZyCoV-D de Zydus Calida, une société de biotechnologie indienne. © Zydus Calida
    Le ZyCoV-D de Zydus Calida, une société de biotechnologie indienne. © Zydus Calida

    Un essai clinique pionnier

    Les résultats de la première phase des essais cliniquesessais cliniques ont, quant à eux, été publiés dans EClinicalMedicine. Ces tests menés auprès de 126 personnes ont montré que le vaccin ZyCoV-D est bien toléré. Parmi les participants, 25 % ont déclaré un effet secondaire léger, et aucun évènement sérieux ou inattendu ne s'est produit. Différentes doses vaccinales ont été également testées. La dose de 2 mg est la plus immunogène avec 80 % et 100 % de séroconversion lors d'une injection par voie intradermique et par voie intramusculaire respectivement.

    Tout comme les vaccins à ARNmARNm, les vaccins à ADN font l'objet de recherches depuis le début des années 1990. Pour fonctionner, l'ADN vaccinal doit atteindre le noyau de la cellule. Pour cela, il doit franchir la membrane cellulairemembrane cellulaire et la membrane nucléaire, alors que l'ARNm est actif dans le cytoplasmecytoplasme. Les vaccins à ADN sont déjà utilisés en médecine vétérinairevétérinaire mais celui de Zydus Calida est le premier à être testé lors d'un essai clinique mené sur l'humain. Grâce à sa plateforme de production, la société indienne espère produire 100 à 120 millions de doses par an et, selon ses dires, pourra s'adapter rapidement aux variants et aux autres mutations du coronaviruscoronavirus.