Jusqu'au 5 septembre prochain, des documents secrets du Royaume-Uni sur les Ovnis sont gratuitement disponibles sur un site Internet. On y trouve surtout des témoignages mais aussi des rapports confidentiels. Et l'on apprend que Winston Churchill a eu peur de provoquer une panique en diffusant des informations.

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    Un des dessins figurant dans les témoignages diffusés par les Archives nationales britanniques. Pour une fois, la soucoupe est triangulaire.

    Un des dessins figurant dans les témoignages diffusés par les Archives nationales britanniques. Pour une fois, la soucoupe est triangulaire.

    Comme elles l'avaient fait déjà en 2008 et comme le Cnes en 2007, les Archives nationales britanniques ont mis en ligne une série de documents concernant des observations d'ovnis (Objets volants non identifiés), dont les témoignages datent de 1995 à 2003.

    Jusqu'au 3 septembre prochain, la consultation en est gratuite. Ensuite il faudra payer (quelques livres sterling). Rassemblés en 18 fichiers PDF, ces nouveaux documents (5.000 en tout) sont le plus souvent des lettres manuscrites de témoins expliquant ce qu'ils ont vu ou cru voir. On y trouve aussi des rapports secrets. Dans le document DEFE 24/1992/1, par exemple, on remarque page 238 le célèbre document baptisé Majestic 12 papers, classé Top secret - For eyes only, remis en 1952 au président des Etats-Unis de l'époque, Dwight Eisenhower, expliquant l'événement qui se serait déroulé sur la base US de Roswell en 1947, en l'occurrence le crash d'une « soucoupe volante » (flying saucer). Une note des archives précise qu'une enquête du FBI en 1988 a conclu que ce document est « totalement bidon » (« completely bogus »).

    Un dessin d'un ovni, vu en janvier 1995, au-dessus de Manchester, réalisé par un témoin. L'engin avait « <em>20 fois la taille d'un terrain de football</em> ».
    Un dessin d'un ovni, vu en janvier 1995, au-dessus de Manchester, réalisé par un témoin. L'engin avait « 20 fois la taille d'un terrain de football ».

    Churchill a-t-il eu peur qu'on ait peur ?

    L'information la plus commentée est celle d'un avis de Winston Churchill, après la Seconde guerre mondiale, alors qu'il était Premier ministre du Royaume-Uni. Le document en question (dans le fichier DEFE 24/2013, pages 205 à 209 et pages 272 à 277) est une lettre adressée en 1999 au ministère de la Défense. L'expéditeur est un britannique (un scientifique de Leicester dont le nom a été camouflé) qui aimerait obtenir la confirmation d'une affirmation de son grand-père, lequel a un jour assisté à une réunion entre Churchill et Eisenhower (alors chef des armées US). Ce jour-là, les deux hommes d'Etat auraient discuté d'un étrange événement rapporté par un équipage de la Royal Air Force.

    Durant la guerre, alors que ces aviateurs rentraient d'une mission de reconnaissance, un « objet métallique » aurait suivi leur avion avant d'accélérer brusquement et de disparaître. Des photos auraient été prises. Au cours de la discussion, Churchill aurait alors décidé de classifier le document pour 50 ans (voir pages 208 et 209). Dans sa réponse, le ministère de la défense explique n'avoir aucune trace de cette réunion.

    On peut s'amuser à consulter ces très nombreux documents parfois agrémentés de dessins. Pour la plupart, comme dans toutes les affaires d'ovnis, ces observations s'expliquent par des phénomènes naturels ou humains, comme la rentrée d'engins ou de débris spatiaux, et par les illusions d'optique sur les distances et les vitessesvitesses (voir l'affaire de la météorite de Bourges, en réalité carbonisée loin au-dessus de Béziers). Mais, comme dans toutes les affaires d'ovnis également, un petit nombre échappent aux explications, laissant ouverte l'hypothèse de vaisseaux venus d'ailleurs et pilotés par des visiteurs curieux mais discrets, voire farceurs.