Une recherche novatrice montre qu’au même titre que l'âge, le sexe et la génétique, le tabagisme laisse une empreinte sur les mécanismes de défense de l'organisme.


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    Chaque individu possède son propre système immunitaire, qui diffère en matièrematière d'efficacité de réponse aux attaques microbiennes. Certains facteurs comme l'âge, le sexe et la génétique sont connus pour impacter le fonctionnement du système immunitaire. Pour la première fois, des chercheurs montrent les effets du tabagisme sur l'immunité à long terme.

    Malgré l'impact indéniable du tabagisme sur le système immunitaire, le lien entre tabac et cancer du poumon n'est pas toujours systématique. Décryptage dans notre podcast d'actu Fil de Science. © Futura

    Trois facteurs qui affectent l’immunité

    Les résultats publiés dans Nature suggèrent que même après avoir arrêté de fumer (jusqu'à 15 ans après), les anciens fumeurs conservent des effets sur certains mécanismes de défense de leur organisme acquis pendant qu'ils fumaient. Grâce à la cohorte Milieu Intérieur de 1 000 volontaires en bonne santé (de 20 à 70 ans), les scientifiques ont étudié l'exposition d'échantillons de sang à une grande variété de microbesmicrobes. Ils ont ensuite mesuré les niveaux de cytokines sécrétées, révélant un indice sur la réponse immunitaire des participants. L'équipe a étudié plusieurs variables (tabagisme, nombre d'heures de sommeil, exercice physiquephysique, environnement de vie, etc.), avant de trouver que le tabagisme, l'infection latente par le cytomégalovirus (virusvirus de la famille des HerpèsHerpès) et l'indice de masse corporelleindice de masse corporelle sont des facteurs majeurs affectant l'immunité.

    Un lien avec des changements épigénétiques

    Les chercheurs expliquent que cet impact à long terme du tabagisme sur l’immunité est lié à des changements épigénétiques dans la méthylationméthylation de l'ADNADN, qui modifient l'expression des gènesgènes impliqués dans le métabolismemétabolisme des cellules immunitaires et donc le système de défense de l'organisme.

    « Ces résultats ont des implications cliniques potentielles pour le risque de développer des infections, des cancerscancers ou des maladies auto-immunesmaladies auto-immunes », avancent les auteurs de l'étude.