L'attractivité d'une personne dépend-elle de la bonne santé de son système immunitaire ? Ou bien, à l'inverse, un mauvais système immunitaire rend-il un visage moins beau ? La question peut sembler incongrue, vaguement inquiétante, et pourtant, une équipe de chercheurs a mené une étude sur la relation entre la fonction immunitaire et l'attractivité faciale perçue. Voilà de quoi rebattre les cartes des canons de la beauté.


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    Stoppez tout ! Si vous pensiez que la beauté était une histoire de subjectivité, de diktats, ou d'injonctions, vous aviez tout faux. Elle serait en réalité directement liée à la bonne santé -- ou pas -- de votre système immunitaire, comme le révèle une équipe de chercheurs américains. Incroyable, mais (potentiellement) vrai !

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    Les dessous de la séduction

    Qui a dit que tout n'était pas une question de physiquephysique ? Pas cette équipe de scientifiques de la Texas Christian University, aux États-Unis, qui s'est intéressée au lien potentiel entre attraction physique et aptitude du système immunitaire à combattre toutes sortes d'infections. L'idée semble totalement loufoque, mais les chercheurs estiment que l'on pourrait être attiré par une certaine forme de beauté parce que nous sommes tout simplement biologiquement programmés pour rechercher un partenaire en bonne santé. Phénomène qu'ils ont tenté de démontrer à travers une étude publiée dans le journal Proceedings of the Royal Society B.

    L'étude porteporte sur 159 participants, hommes et femmes, étudiants à la Texas Christian University ou membres de la communauté voisine, qui ont été photographiés sans maquillage et avec des expressions neutres du visage, et qui ont réalisé des analyses de sang. Pour la deuxième phase de l'enquête, les scientifiques ont demandé à 492 personnes participant à une enquête en ligne d'évaluer leur attractivité physique sur la base de chaque cliché.

    T'as de belles cellules, tu sais…

    Le résultat est surprenant, puisque les femmes et les hommes jugés les plus séduisants étaient également celles et ceux qui avaient les taux de phagocytose les plus élevés, un processus qui joue un rôle central dans la destruction de certaines bactéries responsables de maladies. En d'autres termes, plus vous êtes considéré comme beau, plus vous avez de chances d'avoir un bon système immunitaire -- ou le contraire.

    L'attraction physique ne serait finalement qu'une question de bon fonctionnement du système immunitaire, révèle cette nouvelle étude scientifique. © Kitja, Adobe Stock
    L'attraction physique ne serait finalement qu'une question de bon fonctionnement du système immunitaire, révèle cette nouvelle étude scientifique. © Kitja, Adobe Stock

    Les chercheurs ont toutefois observé des disparités entre les sexes. Les hommes jugés comme les plus séduisants étaient plus susceptibles d'avoir de « bonnes cellules » naturelles destinées à éliminer les infections virales de l'organisme. La beauté des femmes était, quant à elle, associée à une croissance plus lente dans leur plasmaplasma d'une bactérie responsable d'intoxications alimentaires et d'infections localisées.

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    Il y aurait donc bel et bien un lien entre l'intérêt que vous portez aux traits d'une personne et le bon fonctionnement de son système immunitaire ; le tout se jouant sur l'attrait que vous portez finalement à la bonne santé potentielle d'un futur partenaire de vie. Reste qu'il s'agit de la première étude du genre, et que ces résultats méritent encore d'être confirmés dans le futur, d'autant plus que cela demanderait d'affirmer que la beauté est... objective au-delà de toutes considérations culturelles et sociétales, mais également sans lien avec la personnalité des principaux intéressés.

    En conclusion de leurs recherches, les scientifiques estiment que les progrès de la médecine moderne pourraient redistribuer les cartes en matièrematière de préférences physiques. « Grâce à la médecine moderne, les infections ne sont plus aussi mortelles qu'avant, alors il se pourrait que les gens revoient leurs critères à la baisse, et commencent à donner une chance aux personnes moins attrayantes », a déclaré la principale auteure de l'étude.