Le vapotage provoquerait-il de sévères maladies pulmonaires ? Après l’alerte lancée aux États-Unis et l’interdiction de la cigarette électronique dans certains pays, les autorités sanitaires françaises réagissent et renforcent le dispositif de surveillance des cas suspects de pneumopathies sévères liées à l'utilisation de la cigarette électronique.


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    Les autorités sanitaires françaises vont mettre en place un dispositif pour surveiller si l'usage des cigarettes électroniques s'accompagne ou non d'une épidémie de maladies pulmonaires sévères, comme cela semble être le cas aux États-Unis. Santé publique France élabore, en lien avec la Direction générale de la santé (DGS, ministère), « un dispositif de signalement des cas de pneumopathies sévères survenues chez des utilisateurs de dispositifs électroniques de vapotage (cigarette électroniquecigarette électronique, vaporisateurs) ou pratiquant le "dabbing" », a expliqué l'organisme public à l'AFP, confirmant une information du Parisien-Aujourd'hui en France.

    Le saviez-vous ?

    Le dabbing est une pratique qui se développe chez les consommateurs de cannabis et qui consiste à inhaler au moyen d'une pipe à eau de la vapeur issue d'une forme concentrée de cette drogue, chauffée avec un petit chalumeau.

    Ce dispositif de surveillance fait suite à l'alerte sur la survenue en août dernier de pathologies pulmonaires sévères chez des utilisateurs de cigarettes électroniques lancée par les Centers for Diseases ControlCenters for Diseases Control (CDC), les centres de contrôle sanitaires américains. « À ce jour, ni les CDC, ni la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA) n'ont avancé d'explication certaine quant à l'origine de ces pneumopathies sévères », souligne Santé publique France. Aux États-Unis, plus de 380 vapoteurs ont présenté récemment de sérieux problèmes pulmonaires et sept sont décédés.

    Aux États-Unis, plus de 380 vapoteurs ont présenté récemment de sérieux problèmes pulmonaires et sept sont décédés

    Le dispositif français, conçu avec l'appui de la Société de pneumologie de langue française, de la Société de réanimation de langue française et de la Société française de médecine d'urgence, « s'appuie sur les signalements de pathologies pulmonaires graves prises en charge dans les hôpitaux ».

    Le dispositif français renforcer la surveillance des cas suspects de pneumopathies sévères liées à l'utilisation de la e-cigarette. © 6okean / Istock.com
    Le dispositif français renforcer la surveillance des cas suspects de pneumopathies sévères liées à l'utilisation de la e-cigarette. © 6okean / Istock.com

    Surveiller les cas suspects de maladies pulmonaires 

    « Cette veille spécifique n'a pas pour objectif de surveiller les risques potentiels liés au vapotage mais de détecter l'émergenceémergence d'une éventuelle épidémie de pneumopathies sévères en lien avec l'utilisation de dispositifs électroniques de vapotage, semblable à celle observée aux États-Unis », précise Santé publique France. Le dispositif permettra aussi de « décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et toxicologiques des cas, si possible de la composition des produits consommés, afin d'identifier la ou les causes de ces cas de pneumopathies sévères ».

    Aux États-Unis, la plupart des malades avaient acheté des liquidesliquides au THC, la substance psychoactive du cannabis, mais on ignore encore quel ingrédient, parmi les nombreux additifs, pourrait avoir endommagé les poumonspoumons. Une huile de vitamine Evitamine E a été citée comme cause possible par l'État de New York, mais les autorités sanitaires fédérales n'ont pas confirmé que cette moléculemolécule était la coupable.


    Cigarettes électroniques : le vapotage entraînerait plus de maladies cardiaques et de dépression

    Article de Futura avec AFP-Relaxnews, publié le 11 mars 2019

    On connaît les dangers du tabac mais qu'en est-il des cigarettes électroniques ? Selon une grande étude préliminaire dévoilée jeudi aux États-Unis, qui n'établit pas de lien de cause à effet, les vapoteurs souffrent plus souvent de maladies cardiaques que les non vapoteurs.

    L'étude des effets des cigarettes électroniques est relativement récente, car elles sont apparues dans la dernière décennie. Aux États-Unis, leur essor rapide a déclenché la panique chez les autorités sanitaires. Dans les lycées, le nombre d'élèves vapotant a augmenté de 78 % en 2018 par rapport à 2017.

    Les e-cigarettes ne contiennent pas de nombreuses substances cancérigènes des cigarettes, mais des chercheurs et experts de santé publique s'interrogent sur les éventuelles conséquences du chauffage à haute température des produits contenus dans les cartouches liquides, au-delà des pouvoirs addictifs connus de la nicotinenicotine.

    Dans cette étude, qui sera présentée la semaine prochaine à une réunion du Collège américain de cardiologie, les chercheurs ont exploité les questionnaires de près de 100.000 personnes auprès des Centres de contrôle et de préventionprévention des maladies (CDC) en 2014, 2016 et 2017.

    Le vapotage comme le tabac peut créer une addiction. © pixarno, Fotolia
    Le vapotage comme le tabac peut créer une addiction. © pixarno, Fotolia

    Le vapotage, un risque accru pour la santé ?

    Le taux de crises cardiaques était supérieur de 34 % chez les vapoteurs, comparé aux non vapoteurs, en corrigeant par les facteurs de risquefacteurs de risque de l'âge, du sexe, de l'indice de masse corporelleindice de masse corporelle, du cholestérol, de la tension artérielletension artérielle et de l'historique de tabagisme. Pour les maladies artérielles, la hausse était de 25 %, et pour la dépression et l'anxiété de 55 %.

    « Jusqu'à présent, nous savions peu de choses sur les évènements cardiovasculaires liés à l'utilisation des cigarettes électroniques, dit le médecin Mohinder Vindhyal, professeur à l'université du Kansas et auteur principal de l'étude. Ces données doivent être un signal d'alarme et déclencher des actes et une prise de conscience sur le danger des cigarettes électroniques ».

    Les données montrent aussi que le risque chez les fumeurs de tabac, comparé aux non fumeurs, était encore plus élevé.

    Ce genre d'études sont purement d'observation et ne prouvent pas que le vapotage déclenche les maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires ; les chercheurs n'avancent d'ailleurs pas de mécanisme biologique. D'autres études, suivant des vapoteurs sur une longue duréedurée, seront nécessaires pour y parvenir.