Paradoxe. Alors que qu’en 30 ans la proportion de fumeurs a régressé globalement à l’échelle de la planète, il y a malgré tout beaucoup plus de consommateurs de tabac dans le monde en 2012 qu’en 1980. La faute à l’accroissement démographique.

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    De 721 millions à 967 millions. Entre 1980 et 2012, le nombre de fumeurs a très nettement augmenté d'après les conclusions d'une étude publiée dans une édition spéciale de la revue Jama, qui célèbre les 50 ans de la parution du premier rapport aux États-Unis critiquant les effets du tabac sur la santé. Des chiffres alarmants ? Oui, évidemment. Mais qu'il est nécessaire de pondérer.

    En effet, durant les trois dernières décennies, la population mondiale a continué à exploser et a été gonflée de plus de 2,5 milliards d'êtres humains. Cette hausse du nombre d'accros au tabac correspond en réalité à une baisse de la proportion des fumeurs. Cette recherche, menée dans 187 pays, révèle que le pourcentage de femmes dépendantes à la nicotinenicotine a reculé de 42 %, contre une diminution de 25 % pour les hommes.

    Cependant, on observe toujours de larges disparités selon les territoires. Le Canada, l'Islande, le Mexique et la Norvège figurent parmi les pays où le recul est le plus marqué. En revanche, la Chine, la Russie, l'Irlande, l'Italie ou la Suisse comptent parmi les contrées les plus à risques. L'Indonésie constitue le territoire où l'on retrouve le plus grand nombre d'hommes fumeurs, puisqu'ils représentent 57 % de la population masculine. Pour les femmes, la Grèce atteint des sommets avec 34,7 % de fumeuses. À ce classement, la France se distingue en figurant parmi les taux les plus élevés, avec 27,7 %.

    Jusqu’à 8 millions de morts par an en 2030

    En 30 ans, le nombre de cigarettes consommées annuellement a augmenté de 6.000 milliards. En Mauritanie, un fumeur grille en moyenne 41 cigarettes par jour, soit deux paquetspaquets. Derrière, l'Arabie Saoudite (35) et Taïwan (32) complètent le podium. Dans 75 pays, les personnes dépendantes au tabac vident quotidiennement l'équivalent d'au moins un paquet.

    Les conséquences sanitaires sont désastreuses. D'après les auteurs, affiliésaffiliés à l'université de Washington (Seattle, États-Unis), si rien n'est fait, on court droit à la catastrophe. Si aujourd'hui, 5,7 millions de personnes meurent à cause du tabac chaque année dans le monde, ce chiffre pourrait s'élever à 8 millions en 2030.