Une récente méta-analyse suggère que la carence en magnésium serait un facteur de risque de naissance prématurée. Est-ce vraiment le cas ? Et quelle est l'importance de cette carence vis-à-vis des autres facteurs pouvant conduire à une arrivée de l'enfant avant le terme ? 


au sommaire


    Chaque année en France, 50.000 enfants naissent de façon prématurée, c'est-à-dire, à moins de huit mois et demi de grossesse. Les naissances prématurées sont en augmentation ces dernières années selon l'Institut national de la recherche scientifique et médicale (Inserm) et les causes sont multiples et mal connues. Parmi la longue liste des causes probables, la carence en magnésiummagnésium.

    Des facteurs de risque nombreux

    Selon le National Health Institut (NIH), voici la liste des facteurs de risque connus concernant la prématurité : avoir déjà accouché avant terme, être enceinte de jumeaux ou plus, l'utilisation de technique de reproduction assistée, des anomalies au niveau des organes reproducteurs, les infections des voies urinaires, les infections sexuellement transmissiblesinfections sexuellement transmissibles, certaines infections vaginales, l'hypertension artérielle, des saignements anormaux du vaginvagin, des anomalies au niveau du développement du fœtusfœtus, une grossesse résultant d'une fécondation in vitro, un poids insuffisant ou trop important avant la grossesse, des périodes courtes entre plusieurs grossesses, un diabètediabète et des problèmes de coagulationcoagulation sanguine. On peut aussi citer l'ethnie, l'âge de la mère, des soins de santé tardifs pendant la grossesse, la consommation de tabac, d'alcoolalcool ou de droguesdrogues, les violences domestiques (physiquesphysiques, sexuelles ou émotionnelles), le stressstress, le travail en station débout et certain polluants environnementaux.

    On comprend donc aisément que nous ne réglerons pas le problème de la prématurité juste en se concentrant sur le magnésium. Néanmoins, une récente méta-analyse publiée dans Nutrition Reviews a trouvé une corrélation nette entre la carence en magnésium et le risque de prématurité. Pour ce faire, la méta-analyseméta-analyse en question s'est basée sur des études d'observations (on regarde le niveau de carence des femmes enceintes), cliniques (on mène un essai cliniqueessai clinique pour voir si la supplémentation a un effet sur la prématurité, et écologiques (on mesure le taux de magnésium dans les sols environnants).

    Les données d'observations trouvent une relation inverse entre la concentration en magnésium sérique et le risque de prématurité. Les études randomiséesétudes randomisées constatent une réduction du risque de 4 à 65 % chez des femmes âgées de 20 à 35 ans avec une supplémentation en magnésium. Quant aux études écologiques, elles mettent en évidence une relation inverse entre la concentration en magnésium dans le sol et la prématurité aux États-Unis. C'est un faisceau de preuves assez robuste qui devrait sensibiliser les professionnels de santé à faire attention au statut en magnésium de leurs patientes enceintes.

    Chaque année en France 50.000 enfants naissent de façon prématurée. © dechevm, Adobe Stock
    Chaque année en France 50.000 enfants naissent de façon prématurée. © dechevm, Adobe Stock

    L'importance d'une bonne alimentation 

    L'autorité européenne pour la sécurité alimentaire (EFSAEFSA) recommande 250 mg/jour de magnésium pour les femmes non enceintes, enceintes et allaitantes. L'Agence nationale de la sécurité, environnement, travail et alimentation (AnsesAnses) recommande, quant à elle, 360 mg/jour de magnésium pour les femmes enceintes. Que faut-il privilégier pour être sûr de ne pas être carencée ? Faire la part belle aux légumineuseslégumineuses et autres céréalescéréales complètes, aux végétaux, au chocolat noir (avec modération) est déjà un bon début. On peut éventuellement consommer des eaux riches en magnésium si on pense être à risque de carence. Surveillez son taux de magnésium sérique et prendre des compléments sur avis médical, si cela s'avère nécessaire, peut éventuellement s'envisager.