Le variant BA.2 est désormais majoritaire en France. Il est réputé plus contagieux mais pas plus dangereux. Que va-t-il se passer à présent avec la levée des restrictions ? L’Institut Pasteur a réalisé des projections statistiques.


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    L'Institut Pasteur réalise des modélisationsmodélisations de la propagation du virus SARS-CoV-2 en France depuis le début de la pandémie. La dernière note publiée date du 10 mars 2022 et tente de prévoir l'évolution de la situation épidémique française après le relâchement des mesures mis en place par le gouvernement ce lundi 14 mars. Le rapport s'intéresse particulièrement à la propagation du sous-variant BA.2 du variant Omicron.

    BA.2 devenu majoritaire en France

    Le variant Omicronvariant Omicron représente la quasi-totalité des cas de coronavirus en France. Il existe quatre sous-lignages : BA.1, BA.1.1 (sous-lignage de BA.1), BA.2 et BA.3. Après avoir longuement circulé à bas bruit, le variant BA.2 a pris de l'ampleur en France ces derniers temps et est devenu majoritaire en quelques semaines. Selon les données de Santé Publique France, le variant BA.2 représentait :

    • au 14 février : 25 % des cas ;
    • au 21 février : 43 % des cas ;
    • au 28 février : 52 % des cas.

    Au 21 février, 22 % et 34 % des cas étaient liés respectivement aux sous-variants BA.1 et BA.1.1. Des cas du sous-variant BA.3 sont ponctuellement identifiés.

    La levée des gestes barrières va favoriser la transmission du virus. © franck29052515, Adobe stock
    La levée des gestes barrières va favoriser la transmission du virus. © franck29052515, Adobe stock

    Une hausse des taux de transmission

    L'Institut Pasteur prévoit sans surprise que « le relâchement des mesures de contrôle le 14 mars devrait pousser à la hausse des taux de transmission ». Une hausse qui s'est amorcée avant même la date du 14 mars, suggérant que les Français ont de façon compréhensible un peu anticipé cette date. En effet, le R effectif a augmenté et est passé à 0,81 fin février. Pour mémoire, le R effectif correspond au nombre de personnes qu'une personne infectée peut contaminer à son tour. Il témoigne d'une accélération de l'épidémie lorsqu'il dépasse 1.

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    Quiz : appliquez-vous les bons gestes barrières ?

    L'Institut Pasteur présente plusieurs scénarios, du plus pessimiste au plus optimiste. Dans toutes les situations, le nombre de nouveaux cas quotidien devrait toujours être bien inférieur à ceux du mois de janvier, au plus fort de la 5e vaguevague. Pour rappel, le nombre de nouveaux cas quotidien avait atteint un pic de 500.000 cas fin janvier.  Toutefois, il serait possible que cet indicateur dépasse les 100.000 cas par jour au cours du mois de mars.

    Les auteurs de ce document font l'hypothèse que les personnes infectées par Omicron ne peuvent pas se réinfecter par Omicron. De plus, le déclin progressif de l'immunitéimmunité n'est pas pris en compte dans les modélisations. Dès le début du document, les scientifiques alertent : « Ces scénarios sont faits sur la base de donnéesbase de données incomplètes et d'hypothèses incertaines. La propagation du virus SARS-CoV-2 est difficile à anticiper ; et la dynamique de l'épidémie peut changer rapidement. » La vigilance et le suivi de près des indicateurs sont donc de mise.