Au tout début de la pandémie, seul le paracétamol était proposé aux patients atteints d’une forme légère à modérée du SARS-CoV-2. Depuis, la recherche a bien avancé et des traitements sont maintenant disponibles pour les patients non hospitalisés. Tour d’horizon.


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    Fort heureusement, tous les patients contaminés par le SARS-CoV-2 et symptomatiques ne sont pas hospitalisés. Pour ceux qui sont convalescents à la maison, il existe maintenant des traitements, à condition de les prendre assez tôt après la date supposée d'infection. En effet, dans les premiers jours de la contamination par le virus, la réplication virale est intense. C'est une fenêtrefenêtre thérapeutique stratégique : stopper la propagation du virus à ce stade peut permettre d'éviter une hospitalisation, voire un décès. Dans les traitements existants, plusieurs cibles thérapeutiques :

    • les anticorps monoclonaux : ils empêchent l'entrée du virus dans les cellules humaines ;
    • les inhibiteurs de protéaseinhibiteurs de protéase : ils stoppent la réplication virale en empêchant le découpage de protéinesprotéines ;
    • les inhibiteurs de la réplication de l'ARNARN viral : ils induisent des mutations dans la réplication du virus.

    Des chercheurs ont fait une synthèse des traitements actuellement disponibles pour les patients non hospitalisés dans un article publié dans le JAMA.

    Un anticorps monoclonal efficace contre Omicron

    Le sotrovimab est un anticorps monoclonalmonoclonal dirigé contre la protéine Spike du virus. C'est le seul anticorps monoclonal qui demeure efficace contre le variant OmicronOmicron, s'il est administré dans les 10 jours après le début des symptômessymptômes. Il est indiqué dans les formes légères à modérées de la maladie. Il peut être utilisé chez la femme enceinte.

    Un inhibiteur de protéase efficace mais à utiliser avec précaution

    Le ritonavir et le nirmatrelvir sont utilisés en association. Le ritonavir est utilisé depuis de nombreuses années dans le traitement du VIH. Ils sont capables d'inhiber la principale protéase du SARS-CoV-2, en charge du découpage de protéines, étape nécessaire à la réplication virale. Il est indiqué chez les patients à risque de faire une forme grave de la maladie et doit être administré dans les cinq premiers jours. Dans ce contexte, il a montré une très bonne efficacité sur le risque d'hospitalisation et de décès, dans un essai incluant 2.246 patients. C'est souvent le traitement choisi en premier du fait de son efficacité et de sa facilité d'utilisation (voie orale).

    Cependant, ce médicament nécessite des précautions d'emploi. En effet, il a la capacité d'inhiber le CYP3A, un cytochromecytochrome capable de métaboliser certaines moléculesmolécules. Il interagit donc avec de nombreux autres médicaments comme l'amiodarone, la rifampicine, le rivaroxaban, les statinesstatines... Problème : il est indiqué chez les patients à risque, c'est-à-dire ceux qui ont justement déjà des traitements médicamenteux pour leur pathologiepathologie au long courslong cours.

    Le Remdésivir est injecté par voie intraveineuse. © Tobias Arhelger, Adobe Stock
    Le Remdésivir est injecté par voie intraveineuse. © Tobias Arhelger, Adobe Stock

    Un analogue de nucléoside pour produire des mutations dans le virus

    Le remdesivir empêche la réplication virale en produisant des mutations dans sa séquence génétiquegénétique : il s'intercale à la place d'un autre nucléosidenucléoside. Initialement prévu pour les patients hospitalisés, il semblerait avoir aussi un intérêt chez les patients non hospitalisés à haut risque de faire une forme grave de la maladie. Il doit être pris dans les sept premiers jours après la contamination et s'administre par voie intraveineuse sur trois jours. Il peut être utilisé chez la femme enceinte.

    Un inhibiteur de la polymérase virale qui nécessite plus d’investigations

    Le molnupiravirmolnupiravir semble avoir une efficacité sur la préventionprévention du risque d'hospitalisation chez les patients présentant une forme légère à modérée et à risque de faire une forme grave s'il est administré dans les cinq premiers jours. Néanmoins, cette molécule est fortement suspectée d'être mutagènemutagène : elle pourrait favoriser l’émergence de nouveaux variants du virus. Elle ne doit être utilisée que si aucun autre traitement n'est disponible. Elle ne doit pas être utilisée chez la femme enceinte ou chez l'enfant.