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    Espadon - Narval : le spectropolarimètre stellaire de nouvelle génération

    Espadon - Narval : le spectropolarimètre stellaire de nouvelle génération

    Détection du champ magnétique au coeur du disque d'accrétion d'une protoétoile (d'après des articles du CNRS et de l'INSU).

    Le Soleil, les étoiles et les planètes qui les entourent, se forment à partir de l'effondrementeffondrement d'un nuagenuage de gazgaz et de poussières cosmiques, effondrement au cours duquel naît un "disque d'accrétion". Les observations indiquent que ces disques émettent souvent des jets de matièrematière, suivant un mécanisme physiquephysique qui pourrait avoir un impact important, encore mal connu, dans la formation de l'étoile et des planètes. Les modèles théoriques suggèrent que le champ magnétique joue un rôle primordial dans ce processus.

    Schéma de mise en forme du disque d’accrétion

    Schéma de mise en forme du disque d’accrétion

    Une équipe de chercheurs français du CNRS : JF Donati et F Paletou du LATT, ainsi que J Bouvier et J Ferreira du LAOG, a observé les régions centrales du disque d'accrétion de la protoétoile FU Orionis, avec le spectropolarimètre ESPaDOnSESPaDOnS installé au TélescopeTélescope Canada-France-Hawaii.

    ESPaDOnS est un projet financé dans le cadre d'un partenariat entre la France (CNRS/INSU, Ministère de la Recherche, LATT - Observatoire Midi Pyrénées, Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en AstrophysiqueAstrophysique - Observatoire de Paris), le Canada (NSERC), le Télescope Canada-France-Hawaii et l'ESAESA (ESTECESTEC/RSSD).

    Camera d’Espadon

    Camera d’Espadon

    Les chercheurs ont pu mettre en évidence, pour la première fois, la présence au coeur du disque d'un fort champ magnétique, compatible avec les modèles. Ces observations font l'objet d'une publication dans Nature du 24/11/2005.

    L'hypothèse formulée il y a 200 ans par le mathématicienmathématicien français Pierre Simon Laplace semble donc se vérifier. Comprendre en détail la physique des disques d'accrétion, c'est dévoiler le secret de la naissance du Soleil.

    Laplace

    Laplace

    Ce qui n'a pas été prévu par Laplace, ce sont les faisceaux de matière très fins qui semblent s'échapper du centre des disques, dans une direction perpendiculaire à leur plan. Ces jets sont observés aussi bien au voisinage des étoiles en formation que des galaxiesgalaxies actives, et s'étendent sur des distances considérables, atteignant parfois plusieurs années-lumièreannées-lumière dans le cas des étoiles en formation. On pense aujourd'hui que c'est grâce à ces jets que le disque parvient à évacuer une grande partie de sa massemasse et de son moment cinétiquemoment cinétique, avant de former les planètes. Pour produire de tels jets, les modèles invoquent un champ magnétique, qui jouerait le rôle principal.

    Accrétion et éjection

    Accrétion et éjection

    Explication de l'image : Accrétion et éjection (Casse & Keppens 2004). La rotation du disque (au centre de l'image) torsade le champ magnétique (représenté ici en jaune) initialement vertical, ce qui conduit à l'expulsion de matière perpendiculairement au disque (cylindre bleu sur l'image) et à la formation d'un jet collimaté. Ce résultat a été obtenu par simulation numériquesimulation numérique.

    La technique de spectropolarimétrie consiste à mesurer la polarisation de la lumière émise par un objet astrophysique, et sa variation à travers les raies spectralesraies spectrales de l'objet observé. Cette technique, utilisée couramment en physique solaire est relativement nouvelle dans les autres domaines de l'astrophysique. ESPaDOnS est aujourd'hui l'instrument le plus performant au monde pour ce genre d'étude, et le seul capable de détecter les signaux polarimétriques très faibles émis par les disques d'accrétion.

    Télescope Bernard Lyot

    Télescope Bernard Lyot

    Les scientifiques français de l'équipe de Toulouse, se sont forgés une solidesolide place de leader mondial dans le domaine de la spectropolarimétrie stellaire, tant au niveau scientifique que technique. Une copie d'ESPaDOnS, baptisée NARVALNARVAL, est installée au Télescope Bernard LyotBernard Lyot du Pic du Midi et utilisée en conjonctionconjonction avec ESPaDOnS. Un partenariat industriel pour la fabrication de copies supplémentaires pour la Chine et l'Inde est également en cours de négociation.