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    Le plus grand glacierglacier de France, le troisième d'Europe, mesure 11 kilomètres de longueur. Il appartient au vaste ensemble glaciaire du massif du Mont-Blanc et prend naissance à 3.500 mètres d'altitude au pied de la face sud de l'aiguille du Midi et des contrefortscontreforts du Mt-blanc du Tacul.

    Mer de Glace, Chamonix. © Sylenius, <em>Wikimedia commons,</em> DP
    Mer de Glace, Chamonix. © Sylenius, Wikimedia commons, DP

    La mer de Glace, un site incontournable de la vallée de Chamonix 

    La mer de Glace comprend :

    • la vallée Blanche ;
    • le glacier du Géant ;
    • le glacier du Tacul.

    Elle ne prend le nom de mer de Glace qu'à la jonction avec le glacier de Leschaux et descend en dessous du Montenvers.

    Au pied des grandes parois se trouve la zone d'accumulation. Les bandes de Forbes - stries noires (été) et blanches (hiverhiver) visibles sur un glacier - nous montrent l'avancée du glacier. La forme arquée des bandes montre que le milieu du glacier avance plus vite que les bords ralentis par les parois. 

    Le glacier du Géant a, par endroits, une épaisseur de glace de 400 mètres, sa vitesse d'écoulement est de 950 mètres par an. Il comporte une morainemoraine médiane qui matérialise la jonction de deux glaciers plus petits.

    Moulin glaciaire.
    Moulin glaciaire.

    Les bédières sont les torrentstorrents de fonte de surface qui se déversent dans les moulins qui, eux, sont de grands puits verticaux par lesquels l'eau descend dans le glacier, elle y creuse des galeries et finit par se trouver sous le glacier pour former le torrent sous-glaciaire.

    Schéma de glacier, « anatomie » et fonctionnement.
    Schéma de glacier, « anatomie » et fonctionnement.

    Les altérations climatiques sont une préoccupation majeure du XXIe siècle. Les différents éléments de la cryosphèrecryosphère, glace de mer, lacs gelés, étendue de neige continentale, calottes polairescalottes polaires, glaciers continentaux sont des éléments du système :

    • hydrologique, par le stock d'eau qu'ils représentent ;
    • climatique, par leur albédo élevé.

    En fonction de la saisonsaison, la couverture de ces éléments varie de 7 à 15 % de la surface du globe. Les glaciers de montagne, sont eux des témoins climatiques sensibles. Pour connaître l'impact d'un changement climatiquechangement climatique sur le glacier et le distinguer de l'effet de sa dynamique normale, il faut une modélisation de l'ensemble du glacier. Les crues de glaciers ont lieu lors de climatclimat froid et de chutes de neige importantes et les décrues lors de réchauffement et de précipitationsprécipitations moindres. La plupart des glaciers ont reculé depuis la fin du Petit Âge glaciaire (vers 1850) et ils reculent de plus en plus vite depuis 1990. Au cours du XXe siècle, il y a eu une crue entre 1953 et 1981 et deux fortes décrues (1942-1953 et celle de 1981 qui se poursuit actuellement). Mais ils n'évoluent pas tous au même rythme (d'après le site la.climatologie.free.fr/réchauffement.

    Les glaciers des Alpes occidentales ont diminué de 30 et 35 % en un siècle. Les glaciers suisses ont perdu près de 40 % en 150 ans. Mais pendant que les glaciers alpins reculent, les glaciers scandinaves avancent.

    Lors du Petit Âge de glace, entre 1643 et 1700, l'avancée du glacier de la mer de Glace a réduit à l'état de ruines deux villages implantés à son pied. Mais depuis ce glacier a beaucoup reculé. De 1842 à 1820, il a reculé de 370 mètres environ et depuis le front actuel se situe environ 1.500 mètres en deçà de celui de 1842.

    Argentière en 1860.
    Argentière en 1860.

    Un peu d’histoire

    Résumé de l'article : F. Rémy, L. Testut, C. R. Geoscience 338 (2006).

    Autant l'observation de la neige et de la glace a pu mettre les physiciensphysiciens sur la voie de nombreuses découvertes scientifiques, autant l'évidence du mouvement des glaciers a été très longue à concevoir et à expliquer. C'est d'ailleurs seulement au début du XIXe siècle, durant l'ultime phase d'avancée des glaciers alpins, que les naturalistes se sont intéressés aux glaciers. Après avoir admis que ceux-ci s'écoulaient et qu'il ne pouvait en être autrement, il fallait comprendre comment un glacier constitué de glace « solide » puisse se mettre en mouvement. Ce n'est qu'en 1840, l'année de la découverte de l'AntarctiqueAntarctique par Dumont d'Urville, que deux mémoires, l'un d'Agassiz sur l'étude des glaciers et les grandes glaciations, l'autre du chanoine Rendu sur la théorie des glaciers de la Savoie, posent les bases de ce qui, un siècle plus tard, allait devenir la glaciologie. Cependant, la théorie défendue par les plus grands naturalistes et physiciens durant le XIXe siècle était fondée sur des mécanismes de fonte et de regel, et même si le mot « fluide » fut employé pour la première fois en 1773 pour désigner la glace, il faut attendre 130 ans plus tard pour que les lois de la mécanique des fluides visqueux soient appliquées à l'écoulement des glaciers. La paramétrisation de la loi formulée par Glen en 1955 est si peu contrainte que l'on ne peut pas affirmer, encore de nos jours, l'existence d'une loi d'écoulement des glaciers.