au sommaire


    Les récifs artificiels représentent un des outils de gestion intégrée des ressources littorales les plus performants, après la mise en place d'aires marines protégées.

    Des récifs colonisés. © Mark Doherty, Fotolia
    Des récifs colonisés. © Mark Doherty, Fotolia

    Cette gestion peut concerner à la fois :

    • les usages (partage de l'espace et de la ressource entre les métiers de la pêchepêche (récifs antichalutage), récifs à vocation récréative, plongée (épaves et paysagement des fonds) et pêche plaisancière) ; 
    • l'aspect halieutique (augmentation attendue des ressources exploitables et soutien à la pêche professionnelle artisanale locale aux petits métiers) ;
    • l'aspect écologique (protection d'habitats et d'espècesespèces vulnérables, outils d'aide aux aires marines protégées, restauration de milieux dégradés, diversification de substratssubstrats naturellement pauvres). 
    Plongeur scientifique inventoriant les poissons sur un récif artificiel. © Alexis Rosenfeld
    Plongeur scientifique inventoriant les poissons sur un récif artificiel. © Alexis Rosenfeld

      Les récifs artificiels enfin considérés

      Après avoir fait figure de pionnière en la matière en Europe dès les années 1970, la France a ensuite marqué le pas. Mais aujourd'hui, les récifs artificiels sont à nouveau considérés à leur juste valeur. Le dynamisme actuel de certaines collectivités territoriales dans leur volonté d'utiliser les récifs artificiels comme support à la reconstitution, au développement et à l'exploitation mieux gérée et raisonnée des ressources littorales traduit bien cette volonté d'évolution : depuis 2002, de nombreux sites ont été aménagés en récifs, notamment en Languedoc-Roussillon. Il faut préciser que les pêcheurs professionnels sont souvent à l'origine de ces récifs. Le plus vaste récif en Méditerranée a été réalisé à Marseille, avec 32.000 m3 de matériaux pour un budget global de 6 millions d'euros. Cet aménagement vise la valorisation économique et écologique de la baie du Prado, avec une exploitation halieutique prévue et une réhabilitation écologique de fonds dégradés.

      Une des conclusions de la dernière conférence mondiale sur les récifs artificiels est que nous sommes à la fin de l'ère de la pêche libre, du « free fishing », il est grand temps de mieux gérer les pêcheries et l'environnement marin, à travers la création d'aires marines protégées et le développement de récifs artificiels, outils de gestion à usages multiples.

      Les récifs artificiels, des aides efficaces

      Au total, les récifs artificiels constituent une réponse possible aux nombreux problèmes concernant les ressources vivantes côtières, comme la surpêchesurpêche (50 % des espèces sont considérées par la FAOFAO comme pleinement exploitées et 25 % comme surexploitées) et la dégradation des écosystèmesécosystèmes et des habitats. Les récifs représentent un bon outil pour la gestion et le management des ressources et peuvent contribuer au maintien des pêcheries et des pêcheurs. Néanmoins, les récifs ne constituent qu'une facette d'une gestion globale et durable, qui doit prendre en compte toutes les phases de vie des espèces exploitées, en particulier les zones de frayèresfrayères et de nurseries.

      Au même titre que les aires marines protégées, les récifs artificiels sont des outils adaptés dans le contexte actuel de changement de la politique commune des pêches (PCP) en Europe, qui vise un développement durabledéveloppement durable de l'activité en respectant la ressource et les écosystèmes, en particulier l'intégritéintégrité des habitats, condition sine qua non au maintien des ressources. « Aménager la mer tout en la ménageant » pourrait constituer le challenge des prochaines années...