Le CNRS lance une expérience de science participative, ouverte à 10.000 apprentis scientifiques, pour étudier l’effet du changement climatique sur le blob, ce fascinant organisme unicellulaire.


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    Alors que débutera bientôt la COP26, le CNRS propose une expérience originale, menée par le grand public : étudier l'effet du changement climatiquechangement climatique sur ce drôle d'organisme unicellulaire qu'est le blob (Physarum polycephalum). Dans la nature, on le trouve en milieu humide, dans les sous-bois. Il vit à l'abri de la lumièrelumière et ne supporte pas la chaleurchaleur. La question à laquelle vise à répondre l'expérience est : quels seront les effets du changement climatique sur cet organisme essentiel à l'équilibre des écosystèmes dont il enrichit le sol en minérauxminéraux, indispensables aux plantes ?

    Ni animal, ni champignon, ni végétal, cet être visqueux qui ressemble à une omelette va-t-il encore surprendre par ses capacités ? Biologiquement immortel, dépourvu de cerveaucerveau et de système nerveux, il grandit en divisant ses noyaux, se déplace à la vitessevitesse d'un centimètre par heure et a déjà montré qu'il était capable d'apprendre, de se souvenir ou encore de transmettre des informations à ses congénères.

     Ni animal, ni champignon, ni végétal, le blob peut aussi dormir pendant des décennies. Le blob serait-il immortel ? © Stéphane de Sakutin, AFP 
     Ni animal, ni champignon, ni végétal, le blob peut aussi dormir pendant des décennies. Le blob serait-il immortel ? © Stéphane de Sakutin, AFP 

    Le blob, cette drôle d'énigme du vivant

    C'est Audrey Dussutour, biologiste du CNRS au Centre de recherches sur la cognitioncognition animale (CNRS/Université de Toulouse III - Paul Sabatier), lauréate de la médaille de la médiation scientifique du CNRS en 2021, qui lance cette expérience de grande ampleur dans le but de faire découvrir le métier de chercheur, de sensibiliser à la démarche scientifique et... si les expériences sont bien menées, de publier les résultats.

    Découvrez l'incroyable intelligence du blob dans le podcast Bêtes de Science. © Futura

    Et elle déborde d'idées ! Il faut dire que le blob s'y prête particulièrement bien. Ce myxomycète, qui appartient au règne des amibozoaires, est facile à élever, sans danger et réagit rapidement puisqu'il double, voire triple, de taille tous les jours lorsqu'il est dans de bonnes conditions. Il peut aussi dormir quelques décennies si besoin.

    Depuis juillet dernier, quatre blobs font l’expérience de l’apesanteur dans la station spatiale internationalestation spatiale internationale, dans le cadre de la mission Alpha de Thomas PesquetThomas Pesquet alors que 5.000 établissements scolaires font, en parallèle, les mêmes expériences notamment d'exploration en quête de nourriture.

    À bord de l'ISS, Thomas Pesquet va étudier le comportement du blob en situation d'apesanteur. © CNES/QuiSproduction

    Blob cherche famille d’accueil pour expérience scientifique !

    Cette fois, ce sont 10.000 apprentis scientifiques qui sont attendus pour mener des expériences entre mars et mai 2022, à partir de 8 ans (accompagné d'un adulte) : des particuliers, scolaires, pensionnaires de maisons de retraites, prisonniers... L'expérience demandera une heure de manipulation par jour, à horaire fixe. Il faut a minima s'engager pour cinq jours et s'équiper de quelques boîtes de Petri, d'une ampoule chauffante et d'un petit thermomètre (une trentaine d'euros au total).

    Chaque participant recevra quatre sclérotes, des blobs endormis, qu'il faudra réveiller en les humidifiant, nourrir (avec des flocons d'avoineavoine) et changer de milieu (de la gélose d'agar) tous les 1 ou 2 jours, tutorielstutoriels à l'appui comme celui-ci, proposé ci-dessous.

    Avec son tutoriel, Audrey Dussutour vous montre comment faire rire et gambader votre blob ! © Ghostposterz, YouTube

    Une photo devra être prise chaque jour pour déterminer la croissance du blob dans les conditions expérimentales qui seront indiquées - l'idée étant de faire varier la température chaque jour plus ou moins rapidement, en approchant ou en éloignant l'ampoule chauffante de la boîte de Petri. Les volontaires pourront aussi participer à l'interprétation des données et à la rédaction de l'article qui sera, si tout va bien, soumis à une revue scientifique.

    Inscription jusqu'au 12 novembre !