La communauté scientifique étudie depuis longtemps les effets du réchauffement climatique sur les êtres vivants. Des chercheurs anglais se sont tournés vers l'une des conséquences des températures extrêmes : l'infertilité des espèces causée par les excès de chaleur. Leur étude démontre que la reproduction des espèces ou la fertilité dépendra des limites thermiques.

 


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    Publiée dans Nature Climate Change, leur étude a porté sur 43 espèces de mouches à fruit (Drosophila). D'après les scientifiques, les mouches mâles deviennent stériles lorsqu'elles sont confrontées à des températures inférieures aux températures létales d'environ quatre degrés. Soit la différence de température estivale entre le nord de l'Angleterre et le sud de la France.

    L'étude a porté sur 43 espèces de mouches à fruit (<em>Drosophila</em>). © nechaev-kon, Getty Images
    L'étude a porté sur 43 espèces de mouches à fruit (Drosophila). © nechaev-kon, Getty Images

    La reproduction des espèces menacée par l'infertilité thermique

    Les chercheurs ont ensuite modélisé ce phénomène en utilisant des prévisions de température pour 2060. Selon leurs calculs, plus de la moitié des zones seront suffisamment fraîches pour assurer la survie des mouches, mais pas pour préserver leur fertilité.

    Peut-être que la moitié des espèces seront vulnérables à l'infertilité thermique

    « Nos travaux soulignent que les infertilités thermiques pourraient constituer une menace majeure pour la biodiversité en cas d'évolution climatique. Nous disposions déjà de rapports sur les pertes de fertilité à haute température dans tous les domaines, des porcs aux autruches, en passant par les poissons, les fleurs, les abeilles et même les humains. Malheureusement, nos recherches suggèrent qu'il ne s'agit pas de cas isolés, et que peut-être la moitié des espèces seront vulnérables à l'infertilitéinfertilité thermique », souligne dans un communiqué le Dr Tom Price, auteur principal de l'étude. 

    « Ce travail aborde la biologie à son niveau le plus fondamental, en explorant un animal de laboratoire bien connu et compris. Mais il franchit ensuite une étape supplémentaire cruciale en la reliant au monde réel et à l'impact potentiel qu'elle peut avoir sur la biodiversité mondiale », ajoute le Dr Simon Kerley, responsable des écosystèmesécosystèmes terrestres au Conseil britannique de recherche sur l'environnement naturel (NERC), organisme non gouvernemental spécialisé dans le domaine des sciences environnementales, qui a financé l'étude. 

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