Parmi d'autres expériences, le blob a débarqué le 12 août dans la Station spatiale internationale. Il est accueilli par Thomas Pesquet qui va étudier son comportement dans l'espace pendant que des élèves français feront de même sur Terre.


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    Ce mardi 10 août, un vaisseau Cygnus a décollé des États-Unis vers la Station spatiale internationale (ISS) y amenant des réapprovisionnements. Parmi eux, une expérience de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) qui étudie le blobblob. Lors de ce projet, mené en collaboration avec le Centre national d'études spatiales (Cnes) et Audrey Dussutour, chercheuse au Centre national de la Recherche Scientifique (CNRS), des élèves français et Thomas PesquetThomas Pesquet prévoient de conduire parallèlement les mêmes expériences sur Terre et dans l'espace. 

    Le blob est bien arrivé à destination le jeudi 12 août, à 12 h 07 (heure de Paris). 

    Quelles expérimentations seront faites sur le blob ?

    Dans le cadre de cette étude, les scientifiques, petits et les grands, observeront dans un premier temps le comportement et les déplacements du blob. Il sera laissé dans sa boîte, vide, où il se mouvra en quête de nourriture. 

    Dans un second temps, les acteurs de l'expérience regarderont comment le blob agit avec quatre sources de nourriture. Sur Terre, il peut toutes les connecter à l'aide de son système veineux, mais pourra-t-il faire de même dans les laboratoires de l'ISS ?

    Le but du projet est de sensibiliser les élèves, du primaire au lycée et de tous les niveaux, à la science, mais aussi de voir quels sont les effets de la micropesanteur sur cette créature étonnante. 

    Un cours de biologie au lycée Berthelot de Toulouse impliquant l'étude du blob. © F. Quignaux, Cnes
    Un cours de biologie au lycée Berthelot de Toulouse impliquant l'étude du blob. © F. Quignaux, Cnes

    Mais c’est quoi, un blob ?

    Le blob, de son vrai nom Physarum polycephalum, est un myxomycète. Cette classe d'êtres vivants pourrait être confondue avec les champignonschampignons, mais à la différence de ces derniers, elle ne possède pas de mycélium et se nourrit non pas par absorptionabsorption, mais par phagocytose. L'être unicellulaire est facile à vivre : il peut manger plein de choses et peut croître in vitroin vitro sans problèmes, jusqu'à doubler de taille en un jour.

    Étonnant à première vue, mais Physarum polycephalum peut se déplacer. Pour ce faire, il contracte son système veineux, poussant ainsi avec son liquide intracellulaire contre la membrane cellulairemembrane cellulaire, ce qui la fait bouger.

    Le myxomycète <em>Physarum polycephalum</em>, ou « blob », proliférant dans du gel d'agarose. © Dussutour, CNRS, Nasa
    Le myxomycète Physarum polycephalum, ou « blob », proliférant dans du gel d'agarose. © Dussutour, CNRS, Nasa

    Les capacités d’apprentissage du myxomycète (qui n'a pas de cerveaucerveau !) sont tout autant extraordinaires. En fait, l'espèceespèce n'apprécie pas certaines substances chimiques comme le sel, mais elle peut apprendre à les tolérer si elle s'y trouve confrontée plusieurs fois. C'est ce qui s'est passé lors d'une expérience avec un pont de sel, que les blobs « expérimentés » traversaient rapidement à l'inverse des blobs « naïfs ». Encore plus impressionnant, l'information peut se transmettre entre les individus s'ils se touchent.

    Dans la nature, il préfère les milieux frais et humides, comme le lit des forêts ou des bouts de boisbois mort. Dans le cas où les conditions environnantes ne lui conviennent pas, le blob peut se protéger en adoptant un état de dormance hyper résistant à toutes les intempéries. C'est d'ailleurs sous cette forme qu'il a voyagé vers l'ISS. 

    C'est sous cette forme desséchée, ou en dormance, que le blob voyage vers l'espace. © Nasa/CBI/CRCA/Cnes/CNRS Photothèque/David Villa / <em>ScienceImage</em>, 2021
    C'est sous cette forme desséchée, ou en dormance, que le blob voyage vers l'espace. © Nasa/CBI/CRCA/Cnes/CNRS Photothèque/David Villa / ScienceImage, 2021