Les astronautes de la Station spatiale internationale se préparent à recevoir le 12 août un énième cargo de livraison, amenant plus de 3.000 kilogrammes de matériel en grande partie destiné à de nouvelles expériences.


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    Northrop Grumman, conglomératconglomérat dont les activités tournent autour de l’aéronautique et de la défense, s'apprête à lancer sa 16e mission de réapprovisionnement vers la Station spatiale internationale. Le mardi 10 août à 17 h 56 EDT (21 h 56 à Paris), le lanceur Antares enverra le cargo spatial Cygnus depuis Wallops, la seule base de lancement appartenant à la Nasa et exploitée par elle, située sur la côte est de la Virginie. Prochain arrêt, la Station spatiale internationale ! Ce sont Megan McArthurMegan McArthur et Thomas PesquetThomas Pesquet qui accueilleront la livraison, prévue pour le 12 août à 6 h 10 EDT (12 h 10 à Paris).

    La mission apporte entre autres du matériel scientifique pour des dizaines d'expériences, comme l'explique la Nasa. Voici quelques exemples des projets de recherche qui arriveront bientôt sur la station.

    Des constructions à base de ressources extra-planétaires 

    Dans le cadre de l'étude Redwire Regolith Print (RRP), les scientifiques testeront l’impression 3D dans l’espace en utilisant des matériaux simulant ceux trouvés au sol lunaire ou martien. Ils détermineront ainsi s'il est possible d'utiliser les ressources trouvées à la surface des planètes, par exemple pour des constructionsconstructions. Dans le futur, ce processus pourrait permettre de bâtir des structures utiles pour de futures explorations, telles que des habitations sur certaines planètes. En évitant d'avoir à transporter les ressources terrestres à travers l'espace, les résultats de cette recherche pourraient alléger et simplifier le futur de la colonisation spatiale.

    Howie Schulman, chef du projet <em>Redwire</em>, emballe le matériel pour sa livraison vers l'espace. © Redwire Space, Nasa
    Howie Schulman, chef du projet Redwire, emballe le matériel pour sa livraison vers l'espace. © Redwire Space, Nasa

    Une expérience éducationnelle

    Lors du projet BlobBlob, en collaboration avec le Centre national d'études spatiales (Cnes) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Thomas Pesquet et des élèves français mèneront parallèlement les mêmes expériences. Elles se feront sur un « blob » ou Physarum polycephalum, une créature intrigante, qui est en fait un myxomycète, une classe d'eucaryoteseucaryotes unicellulaires très primitifs. Grâce à ce projet pédagogique, les astronautes et les élèves pourront être témoins des façons dont la microgravité affecte le comportement de l'organisme, sa vitessevitesse, sa forme, ou sa croissance.

    Le myxomycète <em>Physarum polycephalum</em>, ou « blob », proliférant dans du gel d'agarose. © Dussutour, CNRS, Nasa
    Le myxomycète Physarum polycephalum, ou « blob », proliférant dans du gel d'agarose. © Dussutour, CNRS, Nasa

    Garder la forme

    Dans le cadre de l'étude Cardinal Muscle, les astronautes utiliseront des cellules musculairescellules musculaires cultivées en microgravité pour tester des médicaments thérapeutiques dont le but serait de diminuer la perte de masse musculaire. Même si celle-ci se produit aussi sur Terre, le processus est dangereusement accéléré dans l'espace, et c'est pour cela que les astronautes dédient beaucoup de temps à l'exercice lors des séjours spatiaux prolongés.

    Le saviez-vous ?

    Même sur Terre, avec l'avancée de l'âge, la masse et la force musculaires diminuent considérablement. Le phénomène est connu sous le nom de sarcopénie, et impacte la vie des personnes vieillissantes.

    Gare à la surchauffe !

    Lors du Flow Boiling and CondensationCondensation Experiment (FBCE), ou de l'expérience d'ébullition et de condensation, les scientifiques cherchent à transiter vers un système de gestion thermique à deux phases, au lieu d'une seule comme c'est le cas actuellement. Ceci le rendra plus compact et efficace, caractéristiques nécessaires pour les futures missions spatiales qui produiront encore plus d’énergie et de chaleurchaleur.

    Pour la qualité de l'air dans l'espace

    L'étude Four Bed CO2 Scrubber, ou l'épurateur de CO2 à quatre lits, présente une technologie d'épuration du dioxyde de carbonedioxyde de carbone dans les vaisseaux spatiaux, basée sur celle utilisée actuellement. Elle présente néanmoins plusieurs améliorations mécaniques qui réduisent l'érosion et la formation de poussière. La filtration de l'air est très importante pour le bien-être des astronautes dans la station, et conséquemment pour le succès des missions.

    Le nouvel épurateur de CO<sub>2</sub> à quatre lits qui sera envoyé sur l'ISS. © Fred Deaton, Nasa
    Le nouvel épurateur de CO2 à quatre lits qui sera envoyé sur l'ISS. © Fred Deaton, Nasa