Le changement climatique est en train de causer une accélération du cycle de l'eau au niveau planétaire, en modifiant la salinité des océans, des lacs et des rivières. À chaque degré de réchauffement gagné, les risques de sécheresses et de précipitations diluviennes sont démultipliés.


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    Les données satellites révèlent un changement inquiétant dans le cycle de l'eau global de la Terre. Le cycle de l'eau est le parcours qui s'effectue naturellement entre les grands réservoirs d'eau de notre Planète. L'énergieénergie du SoleilSoleil et la chaleurchaleur sont à l'origine de ce parcours, en favorisant l'évaporation de l'eau et son déplacement dans l'atmosphère.

    L'eau douce devient de plus en plus douce et l'eau salée devient de plus en plus salée, c'est le constat d'une étude de chercheurs espagnols de l'Institut des Sciences marines publiée dans Nature. Les modèles de prévision de climat avaient déjà envisagé ce phénomène, mais pas de manière aussi rapide. Plus les températures mondiales augmentent, plus grande est l'évaporation à la surface des océans, ce qui laisse les eaux de surface plus salées et ajoute de l'humidité supplémentaire dans l'atmosphère.

    Plus de sécheresses ou plus d'inondations selon les régions

    Cette humidité va renforcer les précipitations dans certaines régions du monde, et diluer l'eau douce des rivières et lacs, les rendant encore moins salés. Cette évolution pourrait également suralimenter les épisodes de précipitations diluviennes. Les zones humideszones humides seront donc encore plus humides, avec des précipitations plus intenses et plus fréquentes entraînant davantage d'inondationsinondations, et les zones sèches souffriront encore plus de la sécheressesécheresse. Un quart de l'humanité souffre déjà du manque d'eau, et la perspective de sécheresses plus fréquentes et plus fortes pourrait mener à une crise planétaire sans précédent, selon les Nations unies. Dans les régions polaires, le changement climatiquechangement climatique a déjà eu pour conséquence une augmentation des pluies au printemps, faisant fondre la neige encore plus rapidement.

    L'accélération du cycle de l'eau pourrait suralimenter les épisodes de précipitations, les rendant plus extrêmes. © UNSW
    L'accélération du cycle de l'eau pourrait suralimenter les épisodes de précipitations, les rendant plus extrêmes. © UNSW

    Le cycle de l'eau s'accélère de 7 % pour chaque degré de plus

    Le changement climatique a également pour conséquence un affaiblissement général des ventsvents. Ces vents moins forts permettent aux eaux de surface de se réchauffer, sans laisser se mélanger l'eau chaude de surface avec celle plus fraîche du dessous : les eaux de surface s'évaporent et le sel reste donc piégé à l'étage supérieur. Les modèles de prévision climatique les plus récents estiment que pour chaque degré de réchauffement gagné, le cycle de l'eau s'accélère de 7 %. Concrètement, cela veut dire que les zones humides seront 7 % plus humides, et les zones sèches seront 7 % plus sèches. Des estimations qui s'accordent avec les dernières prévisions du Giec sur les conséquences envisagées du changement climatique : si l'humanité arrive à limiter la hausse des températures à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels (sachant que nous sommes déjà à 1,2 °C), les phénomènes météo extrêmes seront de toute manière 14 fois plus forts comparés à ce qu'ils étaient au début de la révolution industrielle.