Les tablettes graphiques permettent au dessinateur amateur ou professionnel de mixer les atouts du dessin traditionnel au crayon avec les puissants outils des logiciels dédiés à l'image. Pour se lancer, il faut choisir un modèle adapté pour ne pas se décourager.
Mixer les options de détourage, d'effets et de colorisation, avec la souplesse d'utilisation d'un crayon sur une surface s'apparentant à une feuille de papier, c'est ce que proposent depuis longtemps les tablettes graphiques et leur stylet.
Outre quelques variantes exotiques et une catégorie à part représentée par l'iPad Pro, il n'existe que deux principaux types de tablettes : avec ou sans écran. Les premières sont constituées d'une simple dalle en plastique reliée à l'ordinateur par câble ou sans-fil. En utilisant le stylet fourni, vous pouvez aussi contrôler le curseur de la souris et la pression exercée dessus est également reconnue.
Souvent économiques, ces tablettes imposent en revanche une grosse contrainte au dessinateur : il faut apprendre à dissocier la main et le dessin sur la tablette graphique du regard. Le résultat s'affiche, en effet, directement sur l'écran de l'ordinateur. Même si elles sont le meilleur compagnon des illustrateurs professionnels, elles peuvent décourager de nombreux dessinateurs au début de leur utilisation. Elle servent aussi de souris améliorée et sont également appréciées dans le domaine de l'éducation en ligne.
La tablette graphique à écran : idéale pour ne pas se décourager
C'est avec les tablettes à écran que l'on retrouve les sensations du dessin sur papier. Attention, il ne s'agit pas d'un iPad ou d'une tablette Android. Ces appareils ne sont pas suffisamment précis et spécialisés pour donner de bons résultats. Avec une tablette graphique dédiée, on dispose d'un stylet, d'un écran couleur sur lequel on le déplace et, en général, de boutons programmables pour retrouver les fonctions les plus utilisées des logiciels graphiques. La tablette graphique se branche d'ailleurs à l'ordinateur pour les exploiter.
Pour se lancer sans se décourager, mieux vaut opter pour un produit à vocation professionnelle à un prix abordable, plutôt que de choisir pour un modèle d'entrée de gamme. Il y a quelques marques très connues sur ce marché comme, par exemple, Wacom. Très plébiscitée, elle n'est cependant pas la seule. D'autres marques moins connues savent également tirer leur épingle du jeu en proposant des modèles très performants à un prix contenu. C'est le cas de la gamme XP-Pen et notamment de l'Artist 15.6 Pro.
La tablette permettra au dessinateur averti de développer son talent de façon numérique. L'intérêt, c'est son prix contenu (entre 400 et 700 euros) tout en conservant des caractéristiques que l'on trouve généralement sur des modèles plus onéreux. Elle est dotée d'un stylet passif P05R autorisant 8.192 niveaux de sensibilité à la pression et 60 degrés d'inclinaison. Le stylet dispose de deux boutons programmables. Il est accompagné d'un kit de mines.
L'écran IPS de la tablette dispose d'une diagonale amplement suffisante de 15,6 pouces avec une définition de 1.920 x 1.080 pixels. L'appareil est compatible avec Photoshop, Adobe Illustrator, Clip Studio Paint... Il faut connecter l'Artist 15.6 Pro à l'ordinateur pour les exploiter. La tablette dispose de huit boutons programmables en tant que raccourcis pour utiliser les outils de ces logiciels graphiques. Une molette est aussi disponible, elle est également programmable et permet, par exemple, de régler le niveau de zoom.
Toujours avec la même marque, la XP-Pen Artist 22R Pro est un modèle de tablette graphique avec écran intégré qui se destine un peu plus aux professionnels qu'aux amateurs. C'est pourquoi elle est dotée d'un vaste écran LCD IPS de 21,5 pouces doté d'une définition de 1.920 x 1.080 pixels. Elle peut être inclinée à la façon d'une planche à dessin. Alors qu'en général, la colorimétrie est l'un des points faibles de ce type de tablette, ce modèle restitue très correctement les teintes.
La tablette dispose d'une vingtaine de boutons préprogrammables pour activer les options des logiciels que l'on préfère et également deux molettes tournantes. Le stylet est identique dans ses fonctionnalités que sur l'Artist 15.6 Pro. Pour les deux modèles, il n'y a d'ailleurs pas de souci de parallaxe, comme c'est souvent le cas, et la surface de l'écran est traitée antireflet.
Bien entendu, si l'idéal consiste donc à jouer la carte de la durabilité en optant pour une tablette graphique avec écran, certes un peu plus chère, un bon matériel ne fait pas tout. Le reste appartient au dessinateur.
Aston Martin DB5 : vue frontale de l’H1PP0, en forme d'hippopotame C’est une simple lampe pour chambre d’enfants qui a sonné le top départ de cette série « Ride of the wild ». Aperçue dans un catalogue d’articles d’occasion, sa forme de tête d’hippopotame ressemblait au capot d’une voiture. Un « je ne sais quoi » qui a inspiré ses autres créations, toutes formulées à base de « Et si c’était vrai… ».Voici donc l’Aston Martin DB5 de 1963, la célèbre et mythique voiture toujours présente au casting de James Bond, revisitée selon l’imagination de Frédérique Müller : une certaine idée de l’opulence à la mesure des moyens financiers de son possesseur. Tout en courbes voluptueuses, qui inspire la douceur d’une vie matériellement confortable mais de couleur gris acier, suggérant un tempérament du même acabit. Et toujours la paire d’oreilles bien reconnaissable du grand mammifère et des phares aux paupières lourdes…© Frédéric Müller, tous droits réservés
Aston Martin : monsieur H1PP0 se joue de la jungle urbaine Sur cette image, l’atmosphère est moins ludique et plus lourde, eu égard à la position sociale du personnage qu’on devine être un homme d’affaires. Le pas est lent, le poids des responsabilités pèse ce conducteur incarné par un hippopotame massif, l’archétype du cadre supérieur d’une grande entreprise, et visiblement amateur de voitures de collection, peut-être la seule fantaisie qu’il s’accorde.L’artiste ici recrée le décor d’une jungle urbaine dépeinte avec minutie l’asphalte et si l’on observe bien la lumière du jour, assez verticale, on en déduit que la scène se passe en été et que la chaleur accable ce personnage. Ce que viennent étayer les détails comme le feuillage de l’arbre encore verdoyant, malgré quelques feuilles mordorées, qui se reflètent dans les grandes vitres de l’immeuble. Quel tour de force : notez également la perspective idoine du bâtiment d’ailleurs qui lui aussi s’y reflète.© Frédéric Müller, tous droits réservés
La Ford F-250 ou le félin baroudeur : vue frontale de la L10N En route pour une randonnée sauvage. Rien à craindre avec ce pick-up, dont la ligne carrée inspire robustesse et puissance, une grille en forme de nez de lion, prêt pour l’aventure la truffe au vent, oreille de lion en alerte sur la cabine, le tout colorisé jaune fauve, siglé « ROAR », comme le rugissement du roi de la savane. Une réalisation qui ne néglige aucun détail, pas même l’ombre qui projette au sol le moteur de cette Ford F-250, immatriculée, cela va sans dire, « L10N ».© Frédéric Müller, tous droits réservés
La Ford F-250 : le pick-up idéal pour rugir de plaisir Pour ceux qui ont l’âme d’un baroudeur, voici le pick-up en version idéale selon Frédéric Müller. Partons à l’aventure au volant de cette Ford F-250, quelque peu revisitée en véhicule tout-terrain, le lion incarnant l’esprit conquérant des pionniers américains, prêts à sillonner la Route 66 avec leur camping-car. On appréciera le jeu d’ombre portée, les reflets sur la carlingue, les aspérités du béton et la texture de la chemise (à carreaux, bien sûr). Grâce au logiciel Autodesk Maya xGen, souple et intuitif, et beaucoup plus rapide, le graphiste a perfectionné les matières jusqu’à reproduire parfaitement les textures dont le pelage du félin avec sa crinière en forme de banane gominée. L’artiste s’était déjà entraîné sur ce type de texture, complexe et longue à générer en centaines de points, avec la fourrure de son mouton. Avec la position des bras et des épaules du conducteur, l’illusion est bluffante. Et toujours la plaque d’immatriculation « LN10 ».© Frédéric Müller, tous droits réservés
Vue frontale de la P4ND4 et de sa bonne bouille Voici la P4ND4, l’autre version de la Fiat Panda à laquelle le célèbre constructeur italien n’avait sans doute pas pensé. Frédéric Müller s’en est inspiré pour créer sa propre version idéalisée de la Fiat 600S de 1977. Sa construction s’est arrêtée en 1969, pourtant elle a été produite à la cadence de 1.000 exemplaires par jour alors que sa rivale, la 4L, ne dépassait pas les 450 ! Icône du miracle économique italien, elle succéda à la Fiat 500, tellement mythique que Fiat en a ressorti une version avec le succès que l‘on connaît.Avec cette bonne bouille, sa grille en forme de truffe, ces oreilles rondes et ses barreaux de bois en guise de galerie sur le toit, elle inspire la solidité et la sécurité. Le graphiste, quant à lui, semble avoir succombé à la nostalgie comme d’autres constructeurs automobiles qui surfent sur la vague du vintage, avec la mini Cooper, la Coccinelle, mais les puristes ne jurent que par l’authentique Combi VW.© Frédéric Müller, tous droits réservés
Fiat 600 : des pandas globe-trotteurs Si vous aussi, vous êtes atteint de nostalgie aigüe, voici le transport de vos rêves, loin de l’engin de course, et en parfait accord avec la vague du slow tourisme. Et qui mieux qu’un panda, animal réputé pour son flegme, pour incarner l’adage italien « Chi va piano, va sano », quoique notre panda, muni de sa carte routière, sans GPS, en rase campagne et pleine détox numérique, n’est peut-être pas près d’être arrivé… Cette image parle d’un temps où le voyage signifiait cheminer et non, arriver. Un temps plus lent qu’aujourd’hui, et que les jeunes générations veulent se réapproprier en dénonçant les transports polluants tels que l’avion au travers du mouvement « La honte du vol ».Là aussi, on admire le rendu des bagages sur le toit dont les formats ne sont pas très conformes aux normes actuelles, la boîte à chapeau aux couleurs et textures reconnaissables d’un célèbre malletier, coincée entre de vieilles valises qui, au vu des branches de bambou débordantes, ont vu du pays. Notez la discrète présence de la passagère et de son coquet ruban sur la tête en accord avec sa tenue vestimentaire, qui patiente et tente de lire des panneaux d’indication illisibles, érodés par le temps. Ce couple de pandas ne semble pas être au bout de son voyage…© Frédéric Müller, tous droits réservés
Chevrolet Corvette Stingray : vue de la G4T0R, en forme de reptile La vue frontale de la G4T0R, réplique de la Chevrolet Corvette Stingray de 1968, avec des lignes tout en angles vifs qui rappellent les écailles du reptile, mimétisme parfait de cette carapace version tank, avec cette couleur vert émeraude, des phares toujours prompts à s’allumer et à visualiser la proie, et… les petites dents acérées devant la grille dévoilant un sourire carnassier, le même qu’arbore son conducteur qui prend le temps d’envoyer un joyeux et victorieux coucou au public.Et toujours cette perfection recherchée jusque dans le dessin des pneus et les visses qui maintiennent la plaque d’immatriculation. « Il faut beaucoup de temps pour intégrer les innombrables détails : la série "Rides of the Wild" a duré près de trois ans, » explique Frédérique Müller sur son blog.© Frédéric Müller, tous droits réservés
Chevrolet Corvette Stingray : un alligator sur les chapeaux de roue de sa G4T0R À l’opposé, arrive en trombe la G4T0R conduite par un alligator tout feu tout flammes, heureux au volant d’une Chevrolet Corvette Stingray de 1968. Il semble reprendre sa tenue de route après un virage sur les chapeaux de roue, ce qui n’a pas oublié de simuler l’artiste numérique en ajoutant ce nuage de poussière à la suite des roues arrière. Tout juste si l’on n’entend pas les pneus crissés ! Max Büsser, fondateur de MB & F et de MADGallery qui expose l’artiste s’étonne de ce travail qui « restitue un sentiment de fantaisie et d’enfance auquel nous devons nous accrocher ».Là aussi, qui mieux qu’un alligator, féroce, inspirant de fortes sensations, pour s’harmoniser avec ce bolide rugissant, affublé des multiples autocollants, témoins de ses participations aux courses de rallyes endiablées.À cette composition, l’artiste a inséré un décor de photos prises au cours de voyages routiers aventureux en Europe. Lui-même, adepte de la reconversion de véhicules, partage son temps entre un vrai bureau et sa camionnette de pompier transformé en bureau sur roue (« atelier on wheels ») qui fonctionne avec une grosse batterie alimentée à l’énergie solaire.© Frédéric Müller, tous droits réservés