Une étude qui s’appuie sur les données du satellite Gaia révèle qu’environ 50 % des étoiles du disque de notre Galaxie seraient nées il y a 2 à 3 milliards d’années. Tout a dû commencer il y a 5 milliards d’années…


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    Grâce au satellite Gaia et à ses mesures précises de plusieurs milliards d'étoiles qui peuplent notre Galaxie, les astronomesastronomes vont de découverte en découverte quant à la structure et la longue histoire de la Voie lactée. Comme pour ses semblables, celle-ci a commencé il y a bien longtemps, quelques centaines de millions d'années après le Big BangBig Bang. Et cela a vraisemblablement commencé très fort, comme le proposent les modèles cosmologiques : par des gerbes d'étoiles fleurissant un peu partout, en même temps que se déroulaient des noces avec des petites galaxies du voisinage. Ainsi brassés, chahutés, compressés, les nuagesnuages de gaz ont bourgeonné en bouquet de milliers, pardon, de millions d'étoiles. De toutes tailles et de masses... Puis, à mesure que les réserves d'hydrogène et d'héliumhélium se sont taries, le rythme des naissances a baissé.

    Du sang frais pour la Voie lactée !

    Cela aurait pu continuer ainsi jusqu'à une pause (ou presque) dans la production de nouvelles étoiles. Mais une étude des données de GaiaGaia sur un échantillon de quelque trois millions d'étoiles dans l'entourage du SoleilSoleil, conjuguée à des simulations de la distribution des étoiles, montre que notre Galaxie a vu sa population croître brusquement il y a deux à trois milliards d'années de cela ! Et c'était bien plus qu'un « baby-boom » puisque les chercheurs qui ont mené l'enquête estiment que cet événement a donné naissance à la moitié des étoiles qui composent le disque de la Voie lactée, plus exactement la moitié de sa masse stellaire -- on parle de milliards de masses solaires. C'est énorme !

    L’infographie montre la distribution des trois millions d’étoiles étudiées pour cette enquête d’archéologie galactique. © <em>University of Barcelona</em>
    L’infographie montre la distribution des trois millions d’étoiles étudiées pour cette enquête d’archéologie galactique. © University of Barcelona

    Mais pourquoi le rythme des naissances est-il soudainement reparti à la hausse ? Pour les astrophysiciensastrophysiciens de l'Institut des sciences du cosmoscosmos de l'université de Barcelone (ICCUB, UB-IEEC) et de l'Observatoire astronomique de Besançon, cela doit sans doute être lié à une rencontre avec une galaxie nainegalaxie naine. Une parmi d'autres qui était peut-être plus riche en gaz que les autres vagabondes. Tombée dans les bras de la Voie lactée, elle s'est ainsi fait rafler ses étoiles et surtout, tout le gaz qu'elle a emmagasiné depuis ses origines. Voilà qui a redonné des couleurscouleurs et de la vigueur à notre Galaxie-vampire.

    « Les résultats obtenus correspondent à ce que les modèles cosmologiques actuels prédisent, et de plus, notre Galaxie vue à travers les yeuxyeux de Gaia est un excellent laboratoire cosmologique où nous pouvons tester et confronter des modèles à plus grande échelle dans l'universunivers », salue Santi Roca-Fàbrega, experte en modélisationmodélisation stellaire, qui a cosigné l'étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.