Les nuages d’acide sulfurique qui entourent Vénus sont encore plus inhospitaliers que ce que les astronomes l’imaginaient. Pauvres en eau et riches en acide, la vie n’a aucune chance de s’y maintenir. Mais, du côté de Jupiter, la donne pourrait être différente…


au sommaire


    Un peu partout dans l'Univers et plus encore dans notre Système solaire, les scientifiques sont en quête de traces de vie. Notamment là où ils soupçonnent que de l'eau liquide a pu couler. Ou coule encore... En la matière, des chercheurs de la Queen’s University de Belfast (Irlande) attirent aujourd'hui notre attention sur le fait que, ce qui compte réellement, ce n'est pas simplement la quantité d'eau présente, mais bien la concentration effective en molécules d'eau disponible pour une utilisation biologique.

    Ces travaux ont été motivés par l'annonce, en septembre dernier, de la découverte de phosphine dans l’atmosphère de Vénus. Rappelons que la phosphine est une molécule associée sur Terre à l'activité de bactériesbactéries anaérobies. Et que la découverte -- remise en question depuis -- avait donc laissé penser qu'une forme de vie microscopique pouvait exister sur la planète la plus chaude de notre Système solaire.

    Voir aussi

    Vie sur Vénus : du dioxyde de soufre ordinaire aurait-il été confondu avec la phosphine ?

    Mais, se basant sur des expériences en laboratoire et des observations renvoyées par des sondes, les chercheurs de la Queen's University l'affirment : le niveau d'eau dans les nuagesnuages de VénusVénus est cent fois inférieur à celui qui serait nécessaire à soutenir la vie telle que nous la connaissons. Même les microbesmicrobes les plus extrêmophilesextrêmophiles qui vivent sur Terre, les plus tolérants à la sécheressesécheresse et aux acidesacides, n'auraient aucune chance de survivre sur Vénus.

    L’activité de l’eau comme donnée essentielle

    Les chercheurs ont travaillé sur ce qu'ils appellent l'activité de l'eau dans les nuages. Une mesure comparable à l'humidité. Ainsi, l'eau liquide aurait une activité de 1 et la sécheresse, une activité de 0. Pour exister, la vie aurait besoin d'une activité de l'eau d'au moins 0,585. Dans les nuages de Vénus, l'activité de l'eau ne serait pas supérieure à... 0,004 ! Selon les chercheurs, c'est cent fois plus sec que dans le désert de l’Atacama. L'une des régions les plus arides au monde. En partie parce que la présence d'acide diminue l'activité de l'eau.

    Dans la quête du Graal de la vie, voilà donc un nouvel espoir déçu. Pourtant, alors que cette porteporte semble définitivement se fermer -- au moins pour une forme de vie ressemblant à celles que nous connaissons sur Terre, une autre pourrait bien s'ouvrir. « Nous avons découvert que les conditions d'eau -- avec une activité de tout juste 0,585 -- et de température dans les nuages ​​de JupiterJupiter pourraient permettre à une vie de type microbien de subsister », dévoile John Hallsworth, chercheur, dans un communiqué.

    Voir aussi

    Pourquoi les extraterrestres ne se montrent-ils pas ?

    La découverte, toutefois, ne suggère pas que la vie existe effectivement sur Jupiter. « Elle aurait besoin de nutrimentsnutriments et nous ne pouvons pas être sûrs qu'il y en a », précise le chercheur. Pour le vérifier, il faudra que d'autres études se penchent sur les nuages de Jupiter. Peut-être pendant que trois missions -- deux de la NasaNasa et une de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) -- partiront tout de même en apprendre plus sur Vénus. Pour, peut-être, dans les conditions non uniformes de son atmosphèreatmosphère, découvrir un endroit moins hostile à la vie.