Les spécialistes de la météo spatiale avaient d’abord annoncé pour ce week-end une tempête géomagnétique de faible ampleur. Puis, au fil des heures, ils ont été obligés de revoir leurs estimations à la hausse. Finalement, c’est une puissante tempête qui a frappé la Terre. De quoi embraser le ciel d'Europe de merveilleuses aurores boréales. Revivez ce spectacle exceptionnel en images.


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    Il y a quelques jours, des chercheurs annonçaient que notre Soleil était plus proche du maximum de son activité qu'ils ne l'avaient pensé jusqu'ici. Et comme pour leur donner raison, notre étoile semble vouloir se déchaîner. Ce week-end, non pas une, mais bel et bien deux éjections de masse coronale (EMC) ont frappé notre Terre, déclenchant une forte tempêtetempête géomagnétique. Une tempête solaire, comme on les appelle aussi. Une tempête de niveau G3. Il s'en produit tout de même en moyenne environ 200 par cycle solaire.

    Une éjection de masse coronale, c'est le nom que les astronomesastronomes donnent à une gigantesque bulle de plasma que notre Soleil éjecte de sa couronne. Généralement en lien avec une éruption solaire ou la formation d'une protubérance. Lorsqu'une EMC arrive jusqu'à notre Terre, les particules solaires qu'elle transporte perturbent notre champ magnétique. Les conséquences peuvent être dramatiques pour nos systèmes électroniques et nos réseaux électriques.

    Une éruption solaire complexe et des aurores boréales en France

    Cette fois, c'est une éruption complexe de filaments magnétiques solaires qui a été à l'origine de la formation de ce que les astronomes appellent un halo CME complet. Un halo qui a projeté vers notre Terre, des particules qui ont déclenché une série impressionnante d'aurores plus si boréales que ça. Ce week-end, elles ont été observées un peu partout en France

    Y compris dans le sud du pays.

    Et jusqu'en Italie.

    Notez que lorsque des aurores boréales se déclenchent dans notre hémisphère nordhémisphère nord, leurs jumelles apparaissent généralement aussi dans l'hémisphère sudhémisphère sud. On parle alors d'aurores australesaurores australes. Une question de relative symétrie du champ magnétique de notre Terre. Alors, juste pour le plaisir des yeux...

    De rares aurores boréales observées ce week-end

    Dans le nord de l'Europe, le spectacle était encore plus impressionnant. De rares aurores polaires rouges ont pu être observées à l'œilœil nu. Rares parce que l'œil humain n'est que peu sensible à cette couleurcouleur. Pour pouvoir les admirer, nous avons donc besoin du coup de pouce d'une puissante tempête géomagnétique.

    Parlant de rareté de certaines aurores boréales, c'est sans doute l'occasion de revenir brièvement sur un épisode survenu en France le 25 septembre dernier. Des aurores boréales rouges avaient pu être observées jusqu'en Bourgogne.

    Et fait encore plus rare, des aurores boréales bleues avaient aussi été immortalisées par les photographes. Alors même que cette couleur n'apparaît quasiment jamais. Même dans les régions polaires. Mais les astronomes expliquent aujourd'hui que la LuneLune, presque pleine cette nuit-là, a beaucoup aidé. En effet, si les moléculesmolécules d'azoteazote présentes dans notre atmosphèreatmosphère peuvent produire de la lumière bleuelumière bleue, c'est toujours en faible quantité. Généralement trop faible pour être vue. Toutefois, lorsque les ionsions flirtent avec le clair de Lune, ils peuvent capturer et réémettre des photonsphotons bleus.

    Des aurores boréales, mais pas seulement…

    Concernant la tempête d'aurores boréales de ce week-end, les scientifiques soulignent aussi que toutes les lueurs - parfois très vives - qui ont dansé dans le ciel n'étaient pas des aurores boréales. Certains ont goûté aux plaisirs d'admirer le phénomène mystérieux que les astronomes surnomment Steve.

    Une lueur violette qui ressemble à une aurore boréale, mais qui résulte en réalité de la circulation de rivières de gaz chauds - quelque 3 000 °C - à travers la magnétosphèremagnétosphère de notre Terre. Le tout à une vitessevitesse supérieure à 6 km/s. Des rivières, en revanche, tout comme les aurores boréales, alimentées par de fortes tempêtes géomagnétiques.