Vous êtes un scientifique mais personne ne parle de vos recherches ? Et si vous vous lanciez sur YouTube ? Dans cet article, nous allons énumérer cinq bonnes raisons d'adopter cette plateforme.


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    Découvrez notre nouveau podcast Bêtes de Science, mis en voix par Marie, créatrice de la chaîne YouTube de vulgarisation scientifique La Boîte à Curiosités. © Futura

    Vous êtes un scientifique mais vous discutez uniquement de vos recherches entre les quatre mursmurs de votre laboratoire ? Il est peut-être temps de changer cela. La communication scientifique est un aspect très important de la recherche dans de nombreux domaines, pour que les citoyens puissent mieux comprendre des sujets complexes qui les concernent, tels que le changement climatique. Dans cet article, nous allons vous expliquer pourquoi il serait bon de partager votre activité scientifique sur YouTubeYouTube. Pour cela, nous nous basons sur un récent article associé à une vidéo YouTube du docteur Eric Brennan, chercheur en horticulture au département d'agricultureagriculture des États-Unis. 

    Bambou, huile et crème glacée

    Dans sa vidéo, le docteur Eric Brennan nous concocte de jolies métaphores pour nous parler des bonnes raisons d'être sur YouTube en tant que scientifique en utilisant du bambou, de l'huile et de la crème glacée. 

    Raison numéro 1 : partagez vos recherches 

    Les vidéos YouTube permettent de vous connecter à la population et à un environnement autre que celui de votre unité de recherche ou de votre laboratoire. Dans la métaphore du Dr Brennan, la syllabe « Tube » de YouTube renvoie aux tiges tubulaires incroyablement solides du bambou. Cette structure tubulaire lui permet de se développer plus rapidement que toutes les autres plantes. Il en va de même, selon le Dr Brennan, concernant la communication scientifique à l'aide de YouTube. Le bambou est considéré comme étant le « boisbois des pauvres » car il est accessible à de nombreuses personnes ayant peu de ressources. Là encore, il en va « presque » de même, en tout cas dans les pays développés, concernant l'accès à YouTube. Enfin, le bambou est flexible. Ces tiges ont d'innombrables fonctions, de l'alimentation à l'ustensile de cuisine en passant par le textile, la constructionconstruction et la musique. De manière analogue, YouTube est un outil extrêmement polyvalent pour communiquer de façon diverse et variée les résultats de la recherche scientifique. 

    Raison numéro 2 : améliorez la portée de vos recherches 

    Grâce à YouTube, vous pouvez concentrer et diffuser une quantité phénoménale de savoirs, souvent réservés à ceux qui ont les moyens d'acheter des livres et de les comprendre. C'est là qu'entre en scène la métaphore avec l'huile du Dr Brennan. Les huiles font partie des matières grasses, la famille d'aliments la plus énergétique. Elles contiennent neuf caloriescalories pour un gramme. Et ce sont souvent ses composés qui donnent du goût à nos plats. De même, une chaîne YouTube peut contenir autant de savoirs qu'un ouvrage mais en très condensé, tout en étant beaucoup plus attractive que ce dernier. Parallèlement, cela permet de rendre la recherche plus agréable que la lecture d'un article scientifique souvent froid et abrupt. Enfin, un ouvrage n'est pas facilement transportable et ne se prête pas toujours de main en main, surtout lorsque l'on parle de gros livres de corpus scientifique. C'est là que le caractère lubrifiant de l'huile fait son apparition. Pour partager une vidéo YouTube, il vous suffit de copier une adresse Url !

    Pour partager une vidéo YouTube, il suffit de copier une adresse Url. © Cooper, Adobe Stock 
    Pour partager une vidéo YouTube, il suffit de copier une adresse Url. © Cooper, Adobe Stock 

    Raison numéro 3 : inspirez de futures vocations 

    En faisant tout cela, vous pouvez atteindre un autre objectif : celui de créer de futures vocations chez les nouvelles générations. C'est peut-être vous, derrière votre caméra, qui serait à l'origine du développement de la curiosité des scientifiques de demain, qui révolutionneront notre façon de concevoir le monde. Bien entendu, il n'est pas forcément nécessaire d'être scientifique pour ce faire. On ne pourrait écrire cette sous-partie sans avoir une petite pensée pour Jamy Gourmaud, qui est certainement l'un des vulgarisateurs scientifiques francophones qui a donné le goût de la science à beaucoup d'enfants, jeunes adultes actuellement. 

    Raison numéro 4 : améliorez la littératie et luttez contre la désinformation 

    Nous le disions, la science est difficile d'accès. Mais ce n'est pas le seul problème. Sur InternetInternet, elle est en concurrence avec la désinformation et la mésinformation. Dès lors, comme dans un deck de cartes de duel, il nous faut rétablir une dilution équitable afin de posséder un ratio en faveur des contenus de qualités au profit des contenus qui nous mènent en bateau, souvent à notre insu. Sans une bonne littératie partagée dans la population et une lutte parfois sisyphéenne contre la désinformation, ce sont la réalisation des enjeux sociaux de taille, comme le climatclimat et la santé, que nous mettons en péril. 

    Raison numéro 5 : racontez votre histoire

    Les articles publiés dans les journaux scientifiques respectent une méthode et un stylestyle strict. Il n'est pas question d'en déroger. Cela aide nettement à la communication au sein de la communauté scientifique qui sait les lire. C'est ce qui les rend, comme nous le disions, froids et abrupts. En revanche, cette ligne éditoriale de publication occulte un aspect très important de la recherche : les émotions. Conduire une recherche, ce sont des hommes et des femmes travaillant ensemble, ce sont des histoires, des déceptions, des joies, des contraintes, des impasses... Raconter son histoire permet d'ajouter une dimension narrative beaucoup plus attractive à laquelle des personnes sans formation scientifique peuvent s'identifier. 

     Conduire une recherche, ce sont des hommes et des femmes travaillant ensemble, ce sont des histoires, des émotions, des déceptions, des joies, des contraintes, des impasses... ? © ozgurdonmaz, IStock.com 
    Conduire une recherche, ce sont des hommes et des femmes travaillant ensemble, ce sont des histoires, des émotions, des déceptions, des joies, des contraintes, des impasses... ? © ozgurdonmaz, IStock.com 

    Quelques recommandations de contenus 

    Après avoir largement parlé des bénéfices de la communication scientifique sur YouTube, nous n'allons tout de même pas vous laisser partir sans rien à vous mettre sous la dent. Mais avant, quelques petits mots pour conclure. La communication scientifique n'est pas l'apanage des seuls scientifiques. Premièrement, parce que ces derniers ont déjà énormément de travail et qu'ils ont aussi, comme tout un chacun, besoin de repos et d'une vie privée. Deuxièmement, il existe des professionnels de la communication et de la transmission du savoir scientifique : les médiateurs et médiatrices scientifiques. Valoriser ce métier et sa place dans la société fait partie des objectifs à remplir si nous voulons collectivement mieux transmettre le savoir scientifique. 

    Liste de contenus (non exhaustive) : 

    • Monsieur Phi : vous aimez la philosophie, les casse-tête logiques et moraux et les monstres verts ? N'hésitez plus, vous avez trouvé la chaîne qu'il vous faut. 
    • Le Vortex : vous aimez la diversité des sujets scientifiques, des sciences « dures » aux « sciences sociales », le tout abordé par des vulgarisateurs colocataires, sur un fond d'histoire romancée ? Foncez, Le Vortex vous attend !
    • Hygiène mentale : vous savez déjà vous défendre physiquement grâce à des cours d'autodéfense ? Pouvez-vous en faire de même avec votre cerveaucerveau ? Si ce n'est pas le cas, il est temps d'aller faire le ménage avec cette superbe chaîne.
    • Science étonnante : la physique vous passionne ? Le monde créé par David Louapre, vidéaste de la chaîne science étonnante, est l'un des rares multivers où cette dernière paraît encore simple. À consommer sans modération.
    • Homo Fabulus : le comportement humain est fascinant. Avec cette chaîne mêlant sciences cognitivessciences cognitives, psychologie et biologie de l'évolution, il n'aura plus aucun secret (ou presque) pour vous. 
    • Science4all : des théories et concepts mathématiques et leurs applicationsapplications en séries sur des sujets de société. Et si vous êtes bayésien, vous gagnez d'office un cadeau. 
    • Dirty Biology :  une chaîne adaptée à son milieu qui a évolué pour vous proposer la crème de la crème concernant le vivant.
    • La boîte à curiosités : encore du vivant dans un format plus court et plus mignon animé par une vidéaste à la créativité débordante. 
    • Fouloscopie : laissez-vous emporter par la foule tout en essayant de mieux la comprendre, avec cette superbe chaîne animée par un chercheur dont c'est le domaine de recherche. 
    • Le réveilleur : le défi du changement climatiquechangement climatique vous dit-il quelque chose ? Avec cette chaîne, vous deviendrez un citoyen un peu plus éclairé sur d'innombrables sujets connexesconnexes pour faire face au flux d'informations colossal qui s'abat chaque jour sur le sujet. 
    • Heu?reka : vous n'avez jamais rien compris à l'économie ? C'est peut-être sur le point de changer...
    • Risque alpha : des statistiques, de l'épidémiologie, de l'histoire de la médecine et des chats. Et si vous êtes fréquentiste, vous gagnez d'office un cadeau.
    • La méthode scientifique : dans ce podcast quotidien, tous les domaines scientifiques sont abordés, en présence des chercheurs et des chercheuses, animé par l'inimitable Nicolas Martin. 
    • La conversation scientifique : vous vous rappelez quand nous disions que la recherche c'était aussi des émotions ? Voilà le podcast hebdomadaire qui les met en lumièrelumière, animé par Étienne KleinÉtienne Klein