Des chercheurs se sont penchés sur la nébuleuse NGC 6302, aussi appelée nébuleuse du Papillon. Ils y ont trouvé d'étranges structures, dont la cause reste encore non élucidée.


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    Lorsqu'une étoile de masse inférieure à 10 masses solaires épuise ses stocks d'hydrogène pour faire de la fusion, elle gonfle et passe au stade de géante rougegéante rouge. S'enclenche alors une fusion de l'hélium, jusqu'à ce que lui aussi soit épuisé. Et c'est là qu'une nébuleuse planétaire se forme : les géantes rouges expulsent leurs couches externes, et il ne reste plus que leur cœur sous forme de naine blanchenaine blanche. Si la plupart des nébuleuses prennent une forme circulaire, certaines ressemblent étrangement à des sabliers, laissant des endroits vides de matièrematière. C'est le cas de la nébuleuse du Papillon, aussi appelée NGCNGC 6302, étudiée par une équipe de chercheurs.

    Un rendu couleur de NGC 6302, à partir d'expositions en noir et blanc prises par le télescope spatial Hubble en 2019 et 2020. Dans les régions de couleur violette, de forts vents stellaires remodèlent activement les ailes nébuleuses au-dessus depuis ces 900 dernières années. © Bruce Balick, université de Washington, Joel Kastner, Paula Baez Moraga, <em>Rochester Institute of Technology, Space Telescope Science Institute</em>
    Un rendu couleur de NGC 6302, à partir d'expositions en noir et blanc prises par le télescope spatial Hubble en 2019 et 2020. Dans les régions de couleur violette, de forts vents stellaires remodèlent activement les ailes nébuleuses au-dessus depuis ces 900 dernières années. © Bruce Balick, université de Washington, Joel Kastner, Paula Baez Moraga, Rochester Institute of Technology, Space Telescope Science Institute

    D'étranges changements dans les ailes de la nébuleuse du Papillon

    Des études précédentes ont montré que ce type d'astreastre se formait lorsqu'une étoile est en orbiteorbite tout autour de l'étoileétoile parente, attirant une partie des poussières expulsées jusqu'à former les « ailes » du papillon. Mais dans le cas de NGC 6302, quelque chose cloche : des changements se produisent à l'intérieur des ailes depuis 2009. « La nébuleuse du Papillon est extrême par la masse, la vitessevitesse et la complexité des éjections de son étoile centrale, dont la température est plus de 200 fois supérieure à celle du soleilsoleil mais est à peine plus grande que la Terre, explique Bruce Balick, professeur émérite d'astronomie. Je compare des images HubbleHubble depuis des années et je n'ai jamais rien vu de tel. »

    L'équipe a découvert d'étranges éjections de matière au sein des ailes, qui contribuent à faire sortir à plus de 1 000 kilomètres par seconde une partie de la matière de la nébuleuse, de façon asymétriqueasymétrique. Certains jets de matière se croisent, formant différentes structures irrégulières. Selon les chercheurs, ces processus pourraient être dus à la fusion de l'étoile centrale avec une autre, mais impossible de le prouver, faute de visibilité suffisante au centre de la nébuleuse. La prochaine étape consiste alors à attendre des observations par le télescopetélescope James-Webb, car son instrument NIRCamNIRCam, spécialisé dans l'infrarougeinfrarouge, sera capable de pénétrer à travers la poussière.

    Des changements structurels au sein de la nébuleuse du Papillon entre 2009 et 2020. L'image révèle les modèles de croissance étonnamment complexes causés par de multiples éjections de l'étoile centrale invisible de la nébuleuse au cours des deux derniers millénaires. © Lars Borchert et Bruce Balick, Université de Washington
    Des changements structurels au sein de la nébuleuse du Papillon entre 2009 et 2020. L'image révèle les modèles de croissance étonnamment complexes causés par de multiples éjections de l'étoile centrale invisible de la nébuleuse au cours des deux derniers millénaires. © Lars Borchert et Bruce Balick, Université de Washington