Pas d’exploration spatiale sans sources d’énergie efficace et fiable. À l’aube de l’arrivée de l’Homme sur Mars et de son retour sur et autour de la Lune, la Nasa développe Kilopower, un petit réacteur nucléaire très prometteur, qui sera très utile pour les engins spatiaux et les installations sur d’autres planètes.

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    Kilopower est le nom du système de réacteurs nucléaires développé depuis 2012 par le Centre de recherche Glenn de la Nasa. Destiné aux futures missions spatiales, il subit depuis fin septembre plusieurs tests sur le site de sécurité nationale du Nevada (NNSS) où il a été transféré. Le 18 janvier, les équipes du projet ont annoncé que les premiers résultats étaient bons. De nouvelles expériences sur la résistancerésistance des composants au cœur du réacteur sont en cours et un test grandeur nature à pleine puissance durant 28 heures sera réalisé vers la mi-mars.

    « Un test réussi de Kilopower sera un grand pas en avant pour l'énergie nucléaire spatiale », a déclaré Steve Jurczyk, administrateur adjoint de la Direction des missions de technologie spatiale à la Nasa, qui n'oublie pas qu'il y a encore du chemin à parcourir.

    Le système Kilopower : une source d’énergie abondante et fiable pour les futures missions spatiales. © Nasa

    Le système Kilopower : une source d’énergie abondante et fiable pour les futures missions spatiales. © Nasa

    Kilopower, une source d’énergie efficace et fiable

    Le projet Kilopower est très prometteur pour l'exploration spatiale robotiquerobotique et aussi humaine au cours des prochaines décennies. Dans la ligne de mire de la Nasa, il y a la Lune (bases lunaires et stations orbitales) et bien sûr Mars, où les premiers colons pourraient débarquer dans une quinzaine d'années, voire même avant. Leurs besoins en énergie seront à n'en pas douter importants, autant pour préparer un café que pour s'éclairer, se chauffer, respirer et faire tourner toutes leurs installations (utilitairesutilitaires, électroniques, scientifiques, etc.), sans oublier aussi les robotsrobots. Pour y subvenir, les ingénieurs ont pensé à la collecte de l'énergie solaire mais cela paraît moins efficace et productif que la fission nucléaire active. Notamment parce que la Planète rouge reçoit moins d'énergie solaire que la Terre (c'est très variable d'une saisonsaison à l'autre), problème auquel s'ajoutent des tempêtestempêtes de poussière qui peuvent durer des mois et l'encombrement du dispositif.

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    Le réacteur nucléaire présente quant à lui de grands avantages : il n'est pas très coûteux, assez simple, compact et léger (donc facile à transporter), et il est fiable, basé sur des technologies bien comprises. « Nous voulons une source d'énergie qui peut être gérée dans des environnements extrêmes, a indiqué Lee Mason, responsable des technologies en matière de stockage d'énergie à la Nasa. Kilopower ouvre toute la surface de Mars, y compris les latitudeslatitudes septentrionales où réside de l’eau. Sur la Lune, Kilopower pourrait être déployé pour aider à la recherche de ressources dans des cratères ombragés en permanence ». Voilà qui élargit les possibilités d'exploration et d'installation sur Mars, mais aussi sur d'autres mondes.

    Le système pourra fournir jusqu'à 10 kilowatts, soit « suffisamment d'énergie pour faire fonctionner deux ménages moyens, de façon continue pendant au moins dix ans a indiqué la Nasa. Quatre unités Kilopower fourniraient assez de puissance pour établir un avant-poste ». Actuellement, les roversrovers toujours actifs Oportunity et CuriosityCuriosity disposent de moins de 200 wattswatts.

    Pas de doutes, Kilopower semble promis à un grand avenir spatial.