La Chine vient de lancer un nouveau satellite qui va rejoindre son système de navigation et de positionnement, dénommé Beidou. Ce satellite concurrent du GPS américain, du Glonass russe et du futur Galileo européen, doit être opérationnel vers 2020, en même temps que Galileo, dont les performances pourraient être en deçà des ambitions initiales.


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    Une fuséefusée Longue Marche-3A a lancé avec succès un satellite de positionnement de la constellation chinoise Beidou qui doit rejoindre les sept autres satellites déjà en orbite. À terme, cette constellation doit former un réseau de 35 satellites (5 géostationnaires, 3 géostationnaires inclinés et 27 en orbite moyenne). Cette montée en puissance du système chinois, qui répond d'abord à des impératifs militaires, a de quoi inquiéter l'Union européenne. En effet, Beidou pourrait être pleinement opérationnel en 2020, c'est-à-dire capable de fournir des services pour le monde entier, en même temps que l'européen Galileo, voire avant si la Commission continue à tergiverser sur son financement.

    En prenant un retard sur ses concurrents, l'Europe se met dans une position inconfortable sur la question des fréquences en bande L, celles qui seront réservées aux applications gouvernementales et aux mesures de très haute précision, qui doivent être les mieux sécurisées. En effet, ces signaux cryptés dits PRS (service public régulé) seront utilisés par les deux systèmes. Chaque système utilisera sa propre modulationmodulation, le risque étant de subir des interférencesinterférences et de n'avoir aucune garantie de ne pas être brouillé. Et comme ni l'Europe ni la Chine ne semblent être prêtes à céder, il est à craindre que le premier utilisateur impose sa technologie. Dans ce scénario, la Chine aurait donc un avantage certain.

    L'Europe doit tenir la distance

    Initialement prévu en 2008 puis repoussé en 2014, le déploiement complet de la constellation Galileo est désormais envisagé au mieux pour 2020, avec un risque que ses performances soient en deçà de celles présentées au moment de la présentation du projet.

    La raison de ce retard est d'ordre financier : sur les 3,6 milliards d'euros budgétisés, il manque 2 milliards d'euros pour déployer la constellation au complet. Un manque dérisoire si l'on considère le marché des services GalileoGalileo, évalué à plus de 240 milliards d'euros à l'horion 2020 ! Si l'Europe ne parvient pas à trouver les fonds nécessaires pour financer le projet dans sa totalité, certains estiment que la Commission n'aura pas d'autre choix que de repenser le système, avec pour conséquence des performances amoindries.

    Seule satisfaction pour les futurs utilisateurs de Galileo, le bon fonctionnement d'Egnos, précurseur des services Galileo, est une réalité opérationnelle après des années de démonstrations technologiques. Ce système qui utilise 3 satellites et un réseau de 40 stations au sol améliore la précision des signaux de navigation GPS à travers l'Europe.