Au Centre de lancement guyanais (CSG), on en est aux ultimes préparations avant le lancement historique du jeudi 20 octobre à 7 h 34 (12 h 34 en heure française) qui verra décoller une fusée Soyouz pour la première fois. Le lanceur est désormais érigé sur son pas de tir, protégé des aléas climatiques par le portique mobile. L'installation de l’étage Fregat qui abrite les deux satellites Galileo a commencé ce weekend. Un lancement à suivre sur Futura-Sciences.

au sommaire


    À trois jours de son vol historique, tous les clignotants sont au vert pour le lancement du 20 octobre. Pour cette mission, dénommée VS01, Soyouz doit lancer les deux premiers satellites de la constellation du système européen de positionnement Galileo. Ces deux satellites font partie de la phase dite de développement et de validation en orbite (IOV) qui doit s'assurer du bon fonctionnement du système Galileo en orbite et au sol. En tout, quatre satellites IOV seront lancés, les deux prochains à l'été 2012 par SoyouzSoyouz.

    À l'issue de cette phase IOV, celle de déploiement en grandeur réelle verra la fabrication (qui a déjà débuté) et le lancement des 26 autres satellites par des Soyouz et des Ariane 5Ariane 5 jusqu'à fin 2016. Prénommés Tiis et Natalia, ces deux premiers satellites IOV ont été construits sous la maîtrise d’œuvre d’Astrium avec Thales Alenia Space et sont pleinement représentatifs des 30 satellites de la constellation Galileoconstellation Galileo.

    Onze ans après les premières études (débutées en 1998), une étape significative de la coopération avec la Russie se concrétise avec le premier lancement d’un lanceur Soyouz depuis la Guyane.  © Esa/S. Corvaja, 2011

    Onze ans après les premières études (débutées en 1998), une étape significative de la coopération avec la Russie se concrétise avec le premier lancement d’un lanceur Soyouz depuis la Guyane.  © Esa/S. Corvaja, 2011

    Pour ce vol, la performance demandée au lanceur est de 1.580 kilogrammes, dont environ 1.400 pour les satellites. La séparationséparation des satellites s'effectuera 3 h 49 mn 27 s après le décollage du lanceur, prévu à 12 h 34 mn, heure de Paris. Ils seront placés sur une orbite circulaire à 23.222 kilomètres d'altitude, inclinée à 54,7 degrés par rapport au plan de l'équateuréquateur et fonctionneront au moins douze ans.

    Le Soyouz ST commercialisé par Arianespace

    La fusée Soyouz, lanceur à tout faire de la Russie, est utilisé pour des vols habitésvols habités vers l'ISSISS, commerciaux et scientifiques, quelles que soient les orbites visées. Il a été modernisé depuis 2004 pour répondre aux exigences d'ArianespaceArianespace, tenant aux performances et à l'adaptation aux normes en vigueur au CSGCSG. Les modifications touchent plusieurs points. Un système de contrôle numériquenumérique, par exemple, assure une plus grande souplesse aux missions. Un système d'autodestruction en vol, commandé depuis le sol et appelé Kit sauvegardesauvegarde Europe, a été ajouté pour garantir la sécurité des zones habitées de Kourou et de Sinnamary (la ville où se trouve l'ELS). Parmi ces changements figure aussi un moteur plus puissant pour le troisième étage qui améliore considérablement les performances globales du lanceur.

    La fuséefusée Soyouz, proposée pour des lancements commerciaux ou bien institutionnels, comme c'est le cas aujourd'hui avec les deux satellites Galileo, compte quatre étages. Un groupe de quatre propulseurs forme le 1er étage entourant le corps principal (2e étage) puis un 3e étage surmonté de l'étage supérieur réallumable Fregat (4e étage). Dans sa version standard, ce lanceur utilise des coiffes de type ST d'un diamètre externe de 4,1 mètres et une longueur de 11,4 mètres.

    Après le lancement historique du 20 octobre, si tout se passe bien, un tir de fusée Soyouz est prévu au CSG entre le 16 et 23 décembre, pour emporter un satellite Pleiades d'Astrium. À ce jour, Arianespace a signé 14 contrats de lancements de Soyouz depuis le CSG et prévoit de deux à quatre tirs chaque année.