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    Etude BONAMI : nouvelle approche de thérapie cellulaire pour le cœur

    Etude BONAMI : nouvelle approche de thérapie cellulaire pour le cœur

    Zoom sur quelques actions ou projets financés par l'AFMAFM

    La thérapie cellulairethérapie cellulaire cardiaque représente une nouvelle approche thérapeutique très prometteuse dans l'infarctus du myocardeinfarctus du myocarde car elle vise à utiliser les propres cellules du patient pour réparer le cœur. En effet, les traitements et interventions médicales actuellement prescrits ne permettent pas toujours une récupération totale de la zone lésée et laissent des séquellesséquelles. Réparer cette zone et reconstituer le tissu cardiaque est l'objectif principal de la thérapie cellulaire cardiaque. Pour la première fois en France, un essai de grande envergure, démarré en mars 2005, utilise dans cet objectif les cellules souchescellules souches de la moelle osseusemoelle osseuse.

    Conçue par les équipes médicales et de recherche de l'Institut du ThoraxThorax de Nantes et coordonnée par le Pr. Patricia Lemarchand de l'Institut du Thorax à Nantes, l'étude BONAMI (BONe marrow cells in Acute Myocardial Infarction) a pour but d'évaluer les effets de l'injection de cellules de moelle osseuse sur le processus de réparation du cœur après un infarctus du myocarde. Cette étude est réalisée grâce à un réseau qui réunit les CHU de Nantes, de Lille, de Créteil, de Toulouse, de Montpellier et de Grenoble, et l'unité INSERM U533 au sein de l'Institut du Thorax. Elle bénéficie d'un financement du programme national hospitalier de recherche clinique et de l'AFM, grâce aux dons du Téléthon.

    Les recherches expérimentales récentes ont permis de démontrer que certaines cellules immatures de la moelle osseuse sont capables de se transformer en cellules cardiaques et en cellules vasculaires dans les zones de l'infarctus. Si les organes touchés tentent en général de se réparer par eux-mêmes, la présence de ces cellules amplifie le phénomène naturel. L'objectif dans le cas d'un infarctus est de favoriser la réparation partielle de la partie endommagée, afin d'éviter la dilatationdilatation cardiaque et la diminution des performances cardiaques conduisant à l'insuffisance cardiaqueinsuffisance cardiaque.

    L'étude BONAMI est réalisée sur des patients victimes de leur premier infarctus, de moins de 75 ans et ayant un infarctus sévère et récent. Plus de 37 patients ont été inclus à ce jour.

    Le traitement par thérapie cellulaire est envisagé après une première intervention consistant à désobstruer l'artèreartère concernée par les méthodes classiques d'angioplastieangioplastie et de mise en place d'une prothèseprothèse endocoronaire dite « stentstent ». Deux groupes de patients sont constitués : un groupe témoin recevant les traitements classiques et un groupe recevant la thérapie cellulaire. Dans ce dernier groupe, 50 ml de moelle osseuse sont prélevés chez le patient, au niveau de l'os de la hanche, avant d'être envoyés à l'Etablissement Français du Sang pour y être concentrés en une solution de 10 ml. Cette solution est ensuite réinjectée, à J+7 après infarctus, grâce à un cathétercathéter dans l'artère fémorale et envoyée via une sonde jusqu'au cœur. Le gain attendu en termes de performance cardiaque est la récupération d'une viabilité du tissu cardiaque dans la zone initialement nécrosée par l'infarctus.

    Cette stratégie thérapeutique présente un certain nombre d'avantages : les cellules sont obtenues sous simple anesthésieanesthésie locale et ré-administrées au patient dans les heures qui suivent, limitant ainsi les manipulations des cellules. Cette thérapie ne nécessitant pas de nouvelle intervention chirurgicale, elle peut donc facilement être utilisée chez des patients qui viennent d'être victimes d'un infarctus. Enfin, les propriétés thérapeutiques de ces cellules sont bien connues puisqu'elles sont utilisées depuis plus de 40 ans pour des greffesgreffes de moelle osseuse dans le traitement de leucémiesleucémies.

    Téléthon - AFM

    Téléthon - AFM

    Le deuxième objectif de cette étude est d'identifier des facteurs biologiques prédictifs de la réussite de la thérapie cellulaire. Comme n'importe quelle stratégie thérapeutique, la thérapie cellulaire cardiaque ne permettra probablement d'améliorer qu'une partie des patients atteints d'infarctus du myocarde. Il s'agit d'identifier, grâce à une analyse biologique approfondie des cellules souches de la moelle osseuse et du sang de chaque patient, le ou les sous-groupes de patients les plus susceptibles de répondre au traitement. Ainsi, dans un deuxième temps, sur un simple prélèvement sanguin on pourra prévoir si la thérapie cellulaire cardiaque est une stratégie thérapeutique avec une bonne chance de succès chez un patient donné.

    L'étude BONAMI permettra de quantifier l'effet bénéfique de cette nouvelle approche thérapeutique et d'identifier les patients pouvant en bénéficier. Elle est indispensable à un éventuel développement de la thérapie cellulaire cardiaque à grande échelle.