Au niveau mondial, l'Onusida a pour objectif d'éradiquer le Sida à l'horizon 2030, un objectif ébranlé par la pandémie de Covid-19. En France, les efforts de dépistage n'ont pas retrouvé leurs niveaux pré-pandémiques, retardant ainsi le diagnostic des personnes séropositives au VIH. 


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    La journée mondiale de lutte contre le Sida est organisée tous les 1er décembre. Santé publique France dresse le portrait de l'épidémie dans notre pays, et si le nombre de nouveaux dépistés chaque année est stable, les efforts de dépistage sont encore insuffisants. 

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    Des contaminations stables

    En 2021, 5 013 Français ont appris leur séropositivitéséropositivité ; et 1,5 million de personnes au niveau mondial. Le nombre de nouveaux cas est stable par rapport à 2020, peu importe le moyen de contamination ou le lieu de naissance (en France ou à l'étranger). Cette stabilisation fait suite à une baisse importante des nouveaux diagnostics en 2019, -22 % par rapport à 2020, due aux mesures sanitaires liées à la pandémiepandémie de Covid-19Covid-19. La moitié sont des personnes hétérosexuelles, 44 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, puis des transgenrestransgenres contaminés par voie sexuelle, et des utilisateurs de droguedrogue.

    Est-ce que cela signifie que la dynamique de circulation du VIHVIH a changé ? Santé publique France indique que cette stabilisation est difficile à interpréter, car si le nombre de dépistage a augmenté en 2021, on ne sait pas si l'augmentation concerne les populations les plus exposées au virusvirus.

    La vidéo « Lettre à moi-même » qui fait partie de la campagne de prévention contre le VIH de Santé publique France. © Santé publique France

    Mais des efforts de dépistage encore insuffisants

    En effet, 5,7 millions de sérologie VIH ont été réalisées dans les laboratoires d'analyses médicales. C'est 8 % de plus qu'en 2020 mais toujours inférieur aux chiffres de 2019, année de référence pré-Covid-19. Un nombre de dépistages jugé encore insuffisant car c'est un facteur primordial pour le diagnostic et la prise en charge du VIH.

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    Parmi les 5 013 nouveaux cas, 29 % sont considérés comme tardifs, ce qui réduit considérablement les chances de contrôler l'infection sur le long terme par la trithérapietrithérapie. Plus le diagnostic tombe tôt, plus le patient aura de chance de vivre longtemps avec une virémievirémie contrôlée à des niveaux indétectables et sans risquer de développer le Sida, forme ultime de la maladie où les lymphocyteslymphocytes sont trop peu nombreux pour se défendre contre les infections les plus bégnines, mais aussi sans risquer de transmettre le virus à un partenaire sexuel ou d'une mère à son enfant lors de la grossessegrossesse (contamination verticale).

    Le dépistage du VIH se fait dans un laboratoire d'analyses médicales, sans ordonnance et gratuitement. Les anticorpsanticorps dirigés contre le VIH sont recherchés dans un échantillon de sang par Elisa. Si ce test est positif, le diagnostic du VIH est confirmé par un second test où l'on recherche la présence des protéines qui composent le VIH (codées par les gènesgènes Gag, Pol et Env.). Santé publique France a réalisé une campagne de sensibilisation pour informer sur les thérapiesthérapies de préventionprévention et lutter contre la stigmatisation des personnes séropositives au VIH. Un frein émotionnel qui peut dissuader des personnes de se faire dépister.