La viande cultivée n'arrivera pas avant 2023 dans les assiettes suisses, sous réserve que la demande d'approbation réglementaire déposée par Aleph Farms auprès des autoritaires sanitaires suisses soit acceptée. C'est une première approche pour le fabricant israélien pour s'introduire et se développer en Europe.


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    L'entreprise, qui compte l'acteur américain Leonardo DiCaprio parmi ses investisseurs, a soumis une demande auprès de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinairesvétérinaires (Osav) dans le but de commercialiser ses premiers steaks de bœuf cultivés, indique-t-elle mercredi dans un communiqué. Cette start-upstart-up, basée à Rehovot dans la banlieue de Tel-Aviv, a déjà déposé des demandes d'autorisation en Israël, aux États-Unis et à Singapour, mais la Suisse est le premier pays en Europe où elle entame des démarches, a indiqué son porteporte-parole à l'AFP. En Suisse, l'entreprise Aleph Farms s'est alliée à la chaîne de supermarchés Migros -- la plus grande enseigne de distribution du pays alpin -- qui était entrée dans son capital en 2019, afin d'explorer le potentiel de cette nouvelle technologie.

    Plusieurs start-up se sont engouffrées sur le créneau de la viande de culture qui entend produire des protéines animales avec un impact moindre sur l'environnement que celui de l'élevage intensif. La société néerlandaise Mosa Meat avait été la première à présenter au grand public un steak haché in vitroin vitro conçu à partir de cellules souches de vachevache en 2013.

    Pour l'heure, les coûts de production restent cependant très élevés. La duréedurée du traitement de la demande d'Aleph Farms « ne peut pas être estimée à l'heure actuelle », a indiqué l'administration suisse à l'AFP, « mais elle prendra certainement plusieurs mois », reconnaît-elle. La procédure pour approuver les nouvelles sortes de denrées alimentaires est généralement plus longue car il faut vérifier leur innocuité, explique le site de l'Osav.  

     Si le produit d'Aleph Farms est approuvé, il ne sera probablement disponible dans un premier temps que « <em>dans la restauration haut de gamme </em>». © Firn, Adobe Stock
     Si le produit d'Aleph Farms est approuvé, il ne sera probablement disponible dans un premier temps que « dans la restauration haut de gamme ». © Firn, Adobe Stock

    La viande cultivée dans les assiettes suisses pas avant 2030

    Si le produit d'Aleph Farms est approuvé, il ne sera probablement disponible dans un premier temps que « dans la restauration haut de gamme, explique Tristan Cerf, porte-parole des supermarchés Migros. Il faudra encore attendre des années avant que le produit ne soit vendu dans les supermarchés ». Selon lui, il est peu probable de trouver de la viande cultivée dans les rayons avant 2030. 

    Selon une étude menée conjointement par Aleph Farms et Migros, « 74 % des consommateurs suisses sont ouverts à l'idée d'essayer de la viande cultivée », affirme la start-up israélienne dans le communiqué, à la fois par curiosité et par intérêt pour les questions de durabilitédurabilité et de bien-être des animaux, ajoute-t-elle. La start-up vise d'abord un prix similaire au bœuf « ultra-premium », détaille son porte-parole, même si l'objectif est de parvenir à des prix à parité avec la viande plus conventionnelle dans les années à venir. 

    En juin, le ministère américain de l'AgricultureAgriculture a inspecté et approuvé les systèmes de sécurité sanitaire des infrastructures de deux start-up, Upside Foods et Good Meat, devenant le deuxième pays après Singapour à ouvrir la voie à la viande artificielle. 

    Aleph Farms s'est fait connaître à travers une expérience dans l'espace à bord de la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale (ISS). La start-up avait fourni des cellules pour l'expérience. Les tests dans l'espace avaient permis de concevoir des tissus de bœuf, de lapin et de poissonpoisson à l'aide d'une imprimante 3D.