Observer le ballet des oiseaux dans un jardin, ça a quelque chose d’apaisant. Et ça peut devenir vraiment enrichissant lorsque l’on commence à reconnaître les différentes espèces qui se présentent à nous. Pour y arriver sans trop de difficulté, il y a quelques astuces.


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    Toutes les périodes de l'année sont propices à la découverte des populations d'oiseaux qui fréquentent les parcs, les jardins ou encore les prairies et les forêts de France. L'hiver, ils sont bien visibles parce qu'ils n'ont pas d'arbres feuillus pour se dissimuler. Et, en quête de nourriture, ils peuvent s'approcher facilement des habitations. L'été, c'est peut-être une oreille un peu plus attentive qu'il faudra leur tendre pour les reconnaître.

    Pour ne pas se tromper, mieux vaut s'appuyer sur des applicationsapplications ou sur des guides d'identification. Des livres comme le très complet « Oiseaux d’Europe », paru aux éditions Biotope. Des milliers de photos pour découvrir l'incroyable diversité des espèces et apprendre, peu à peu, à les identifier. « Ce genre d'ouvrage est essentiel, nous confie l'éditeur, Jean-Yves KernelKernel. Car il faut savoir que les études scientifiques comme celle publiée en mai 2023 par des chercheurs du CNRS sur la disparition des oiseaux en Europe reposent sur des données recueillies par des amateurs passionnés et bénévoles. Des gens comme vous et moi qui observent au quotidien les oiseaux dans leur environnement et font remonter les informations à des bases dans lesquelles les scientifiques viennent ensuite puiser. »

    Alors que vous soyez simplement motivé par l'envie d'en apprendre un peu plus sur les oiseaux de France et pourquoi pas de briller lors du prochain repas en famille ou que vous ayez la belle ambition de prendre part à l'écriture de la science, les quelques astuces qui suivent pourraient vous être précieuses.

    Des mésanges à ne pas confondre

    Les mésanges sont des espèces très communes de nos jardins. Mais on y trouve surtout deux espèces qui pourraient être confondues : la mésange charbonnièremésange charbonnière (page 462 du livre « Oiseaux d'Europe ») et la mésange bleuemésange bleue (p. 463). Elles se présentent toutes les deux avec de charmantes joues blanches. Et si la première est légèrement plus grande que la seconde, c'est surtout leurs couleurscouleurs qui permettent de faire la différence. « La mésange charbonnière a une belle calotte d'un noir brillant - d'où son nom - et une gorge noire prolongée d'une strie marquée au milieu du ventre, nous précise Jean-Yves Kernel. La mésange bleue, elle, se coiffe d'une couleur bleu azur et garde un ventre plus jaune. »

    Notez que la mésange charbonnière peut aussi être confondue avec la mésange noire (p. 460). Celle-ci est toutefois plus petite et n'a pas de plumage jaune. La mésange bleue peut, quant à elle, se confondre avec une mésange azurée (p. 463), qui, elle aussi, troque un plumage jaune pour un plumage blanc. Et surtout, ne vit pas dans nos contrées.

    La mésange charbonnière et sa coiffe noire. © adrian fortune, Adobe Stock
    La mésange charbonnière et sa coiffe noire. © adrian fortune, Adobe Stock
    La mésange bleue avec sa calotte couleur azur. © Thorsten Spoerlein, Adobe Stock
    La mésange bleue avec sa calotte couleur azur. © Thorsten Spoerlein, Adobe Stock

    Un moineau plus rare que l’autre

    Le moineau domestique (p. 505) se croise aussi souvent dans les jardins de notre pays. Un petit oiseauoiseau brun strié de chamoischamois pour ce qui est de la femelle. Il peut être confondu avec le moineau soulcie (p. 507), par exemple, dans les régions où on le trouve, dans le sud de la France. Mais à voir des moineaux domestiques un peu partout, on risque surtout de manquer le moineau friquet (p. 505). Il est l'une des espèces les plus menacées en France. « Il passe souvent inaperçu. Il est moins démonstratif que le moineau domestique. On le reconnaît pourtant bien grâce à une tache noire sur sa joue claire. À sa calotte brune aussi alors que celle de son cousin est grise », nous explique Jean-Yves Kernel.

    Le moineau domestique – ici un mâle – est très commun dans nos jardins. © giedriius, Adobe Stock
    Le moineau domestique – ici un mâle – est très commun dans nos jardins. © giedriius, Adobe Stock
    Il n’y paraît pas ici, mais le moineau friquet apprécie tout particulièrement les cavités, les arbres creux ou les nichoirs. © PIXATERRA, Adobe Stock
    Il n’y paraît pas ici, mais le moineau friquet apprécie tout particulièrement les cavités, les arbres creux ou les nichoirs. © PIXATERRA, Adobe Stock

    Des rougequeues dont il est difficile de distinguer les femelles

    Le rougequeue est un oiseau réputé facile à observer. Il ne se cache pas et aime se poster sur le mobilier de jardin, par exemple. Et il se présente sous deux espèces différentes qui peuvent être confondues : le rougequeue à front blanc (p. 396) et le rougequeue noir (p. 397). Surtout lorsque l'on a affaire à une femelle. « Seuls les spécialistes peuvent les distinguer, nous assure Jean-Yves Kernel. En revanche, les mâles sont différenciables. La poitrine du rougequeue à front blanc est roux orangé et comme son nom l'indique, il présente une marque blanche sur le front. »

    Notez aussi que les rougequeues à front blanc ne sont présents sur notre territoire qu'à partir du mois d'avril. Il migre alors depuis l'Afrique. Dans certaines régions, le rougequeue noir, lui, est un habitant permanent.

    Ici, un beau spécimen de rougequeue à front blanc mâle. © Claude, Adobe Stock
    Ici, un beau spécimen de rougequeue à front blanc mâle. © Claude, Adobe Stock
    Pas de marque blanche sur le front de ce rougequeue qui est donc un rougequeue noir. © AGAMI, Adobe Stock
    Pas de marque blanche sur le front de ce rougequeue qui est donc un rougequeue noir. © AGAMI, Adobe Stock

    Le chant mélodieux du rossignol

    Comme le rougequeue à front blanc, le rossignol philomèle (p. 394) est un migrateurmigrateur. Il passe l'hiver dans le Sahara et revient en France à partir de la fin du mois d'avril. Mais contrairement au rougequeue, il est plutôt discret. Visuellement, on dirait un peu un moineau au corps de rouge-gorge. Il se cache souvent dans des bosquets ou des arbres épais, près du sol. « C'est surtout par son chantchant mélodieux qu'on le reconnaît », souligne Jean-Yves Kernel.

    Le rossignol est reconnu pour son chant mélodieux. © viktoriya89, Adobe Stock
    Le rossignol est reconnu pour son chant mélodieux. © viktoriya89, Adobe Stock

    Entre fauvette et mésange, attention à l’erreur d’identification

    La fauvette à tête noirefauvette à tête noire (p. 436) est aussi un oiseau très commun de nos jardins. Reconnaissable, comme son nom l'indique, par sa tête noire - pour ce qui est du mâle, en tout cas, parce que celle de la femelle est plutôt orangée. Une tête noire qui peut être confondue avec celle de la mésange boréale ou celle de la mésange nonette (p. 464). Mais ces dernières présentent aussi une bavettebavette noire dont est dépourvue la fauvette.

    Notez que tout comme le rossignol, la fauvette à tête noire se montre peu en période de nidification. « C'est alors essentiellement le chant du mâle qui défend son territoire qui permet de savoir qu'elle est bien présente dans un jardin », précise Jean-Yves Kernel. Un chant plus rapide, moins varié et plus court que celui du rossignol philomèle.

    Une femelle, de face, et un mâle, de profil, fauvette à tête noire. © franck stefanini, Adobe Stock
    Une femelle, de face, et un mâle, de profil, fauvette à tête noire. © franck stefanini, Adobe Stock
    Une mésange boréale avec sa tête et sa bavette noires. © franck stefanini, Adobe Stock
    Une mésange boréale avec sa tête et sa bavette noires. © franck stefanini, Adobe Stock