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    Comment tant d’espèces animales coexistent-elles en forêts tropicales ?

    Comment tant d’espèces animales coexistent-elles en forêts tropicales ?

    Réponse : par diverses spécialisations alimentaires, comportementales, spatiales. Les forêts tropicalesforêts tropicales fournissent un écosystèmeécosystème dont les trois dimensions sont énormes, avec une riche diversité en végétaux, et une multiplicité de ressources alimentaires différentes (mais pas forcément abondantes tout le temps !).

    Etudier les petits mammifères arboricoles nécessite d’avoir accès à la canopée pour y effectuer des prélèvements, des observations, ... Une des techniques les moins coûteuses est celle de l’escalade jusqu’au sommet des arbres, après avoir fait passer une cordelette puis une corde par une branche maitresse du haut de l’arbre ciblé. © François Catzeflis

    Etudier les petits mammifères arboricoles nécessite d’avoir accès à la canopée pour y effectuer des prélèvements, des observations, ... Une des techniques les moins coûteuses est celle de l’escalade jusqu’au sommet des arbres, après avoir fait passer une cordelette puis une corde par une branche maitresse du haut de l’arbre ciblé. © François Catzeflis

    Il y a toutes sortes de spécialisations :

    1 - spécialisation dans le temps : espèces diurnes & nocturnes

    - parmi les 86 mammifèresmammifères non-volants de Guyane, 21 espècesespèces sont diurnesdiurnes, 52 sont nocturnesnocturnes, et 13 sont à la fois diurnes et nocturnes. Auxquelles se rajoutent les 100 espèces nocturnes de chauves-sourischauves-souris

    2 - Spécialisation dans l’espace

    Il faut dépasser la dichotomie simpliste terrestre/arboricolearboricole, pour reconnaître différentes stratesstrates offrant différentes niches. Au Gabon, les différentes espèces d'écureuilsécureuils de taille similaire exploitent préférentiellement différentes strates de la végétation, alors que des espèces de taille très différente se partagent le même étage de végétation

    3 - Spécialisations alimentaires

    La très belle chauve-souris Tonatia silvicola est une espèce animalivore, qui se nourrit de gros insectes qu’elle capture sur les branches et les feuilles des arbres. © François Catzeflis - Tous droits réservés

    La très belle chauve-souris Tonatia silvicola est une espèce animalivore, qui se nourrit de gros insectes qu’elle capture sur les branches et les feuilles des arbres. © François Catzeflis - Tous droits réservés

    Les chauves-souris sont la principale composante de la biodiversitébiodiversité des mammifères en Amazonie ; au moins 50% des espèces de mammifères sont des Chiroptères. Malgré une morphologiemorphologie superficiellement semblable, des adaptations à au moins sept régimes alimentaires leur permettent de co-exister : frugivoresfrugivores, insectivoresinsectivores aériens, insectivores glaneurs, nectarivores, piscivorespiscivores, sanguinivores, omnivoresomnivores, animalivores glaneurs, ....

    Un travail pionnier très souvent cité est celui de P. Charles-Dominique et coll. (1981), qui a illustré le partage de l'espace et des ressources pour une communauté de marsupiaux vivant en forêts secondaires pres de Cayenne.