Avec Archaeopteryx apparaissent les premiers dinosaures-oiseaux, entièrement recouverts de plumes. On sait cependant que les plumes sont apparus bien plus tôt chez les dinosaures, sans qu’il soit clair si ces attributs recouvraient déjà l’ensemble de leur corps. Les scientifiques pourraient cependant avoir quelques réponses avec la découverte de ce fossile de Psittacosaurus.


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    Les plumes, qui ornent le corps de nos oiseaux actuels, sont apparues chez les dinosaures il y a environ 250 millions d’années, bien avant le développement des premiers oiseaux avec Archaeopteryx. Ce petit dinosaure avienavien apparaît en effet il y a environ 150 millions d'années et les fossiles retrouvés montrent clairement qu'il portait des plumes sur l'ensemble de son corps. Le débat reste cependant ouvert sur l'aspect qu'ont pu avoir les premiers dinosaures à plumes. En d'autres termes : comment s'est opérée la transition entre des dinosaures possédant une peau écailleuseécailleuse, comme les reptiles, et des dinosaures totalement « emplumés » comme l'Archaeopteryx ?

    L'<em>Archaeopteryx</em> était vraisemblablement recouvert de plumes et pouvait voler. © NobuTamura, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    L'Archaeopteryx était vraisemblablement recouvert de plumes et pouvait voler. © NobuTamura, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Un dinosaure qui ne présente que quelques plumes localisées

    Une nouvelle étude pourrait apporter certains éléments de réponse à cette question. Des paléontologuespaléontologues du University College Cork en Irlande ont en effet découvert d’infimes traces de peau sur un nouveau spécimen fossile de Psittacosaurus. Ce petit dinosaure théropode herbivore, surnommé « lézard perroquet » en raison de la forme de son becbec, a vécu au début du CrétacéCrétacé il y a environ 135-120 millions d'années, à ce moment critique où apparaissent les premiers oiseaux.

    Certains indices retrouvés sur de précédents spécimens suggèrent que Psittacosaurus arborait sur le dessus de sa queue une ligne de fibres, sans que l'on sache s'il s'agissait réellement de plumes ou de simples poils creux. Leur utilité reste également questionnée.

    Le <em>Psittacosaurus</em> possédait sur la queue des sortes de plumes ou de poils creux. © Nobu Tamura, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by 3.0
    Le Psittacosaurus possédait sur la queue des sortes de plumes ou de poils creux. © Nobu Tamura, Wikimedia Commons, CC by 3.0

    Deux types de peau différents

    L'analyse du nouveau fossile, dont les résultats sont présentés dans la revue Nature Communications, révèle cependant des détails inédits sur la structure cellulaire de la peau de ce dinosaure. Conservés sous forme de silicesilice, les fragments de peau de Psittacosaurus, qui ne peuvent être vus que sous lumièrelumière UVUV, montrent que l'animal possédait deux textures de peau différentes. L'une, s'apparentant à celle des oiseaux, n'a été retrouvée que dans la zone du corps portant des plumes. Le reste du corps présentant une peau écailleuse comme celle des reptiles.

    L'analyse du fossile de <em>Psittacosaurus</em> a permis d'identifier des restes de peau fossilisée (apparaissant ici en couleur jaune). © Dr Zixiao Yang
    L'analyse du fossile de Psittacosaurus a permis d'identifier des restes de peau fossilisée (apparaissant ici en couleur jaune). © Dr Zixiao Yang

    Cette zonation suggère que les plumes sont apparues au fur et à mesure sur les corps des dinosaures, leur permettant de conserver l'atout présenté par la peau écailleuse tout en transmettant les gènesgènes des plumes à leurs descendants. La peau écailleuse apparaît en effet comme une barrière de protection bien plus efficace que les plumes contre les attaques, la déshydratationdéshydratation ou encore les parasitesparasites, tout du moins chez ces dinosaures qui ne pouvaient pas voler.