Une équipe de paléontologues et d’artistes vient de dévoiler la représentation la plus fidèle du Tyrannosaurus rex. Construit à partir des plus récentes découvertes, le roi des dinosaures version 2018 est toujours aussi impressionnant, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que son apparence probable nous réserve quelques surprises.

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    Une nouvelle reconstitution du plus célèbre des dinosaures vient renverser une fois encore toutes nos croyances. L'image du tyrannosauretyrannosaure effrayant que nous avons tous à l'esprit, essentiellement grâce aux films Jurassic Park, avait déjà été mise à mal lorsque les paléontologuespaléontologues avaient réalisé que ce redoutable prédateur devait posséder un magnifique plumage. Mais une équipe d'artistes et de paléontologues signe aujourd'hui ce qu'ils qualifient de plus fidèle représentation du T-Rex jamais réalisée, et surprise ! le monstre a perdu ses plumes.

    La plus fidèle représentation du T-Rex

    Réunie autour de RJ Palmer, illustrateur et concept artist californien spécialisé dans la création de créatures pour les films et les jeux vidéojeux vidéo, l'équipe s'est lancée en août 2017 dans un projet ambitieux : revisiter le T-Rex de la tête aux pieds, ou plutôt du squelette aux écailles, à la lumièrelumière des dernières recherches en matièrematière de paléontologie et de physiognomonie (étude de l'apparence physiquephysique pour inférer son comportement). L'originalité de cette vaste entreprise tient au fait qu'elle ait été commissionnée par les développeurs du jeu vidéo Saurian, dans lequel les joueurs incarnent des dinosaures et doivent survivre dans l'environnement hostile de la fin du Crétacé.

    Une équipe de paléotonlogues et d’artistes viennent de refaire une beauté au T-Rex. Voici à quoi il devait ressembler selon eux. © RJ Palmer

    Une équipe de paléotonlogues et d’artistes viennent de refaire une beauté au T-Rex. Voici à quoi il devait ressembler selon eux. © RJ Palmer

    Une reconstitution méticuleuse couche après couche

    Un corps dodu, couvert d'une peau lisse, écailleuseécailleuse et sans plumes, des pattes antérieures ridiculement petites et un centre de gravitégravité très bas : telle est l'apparence du T-Rex revue et corrigée par RJ Palmer et ses collègues. Pour en arriver là, l'équipe a étudié des fossiles et une vingtaine de publications scientifiques parues ces dernières années. Ils ont ensuite reconstitué le T-Rex couche après couche, en partant du squelette.

    La musculature représentait l'un des plus gros défis, forcément, puisque contrairement aux os, les tissus mous n'ont pas été conservés jusqu'à nos jours. Pour bien la représenter, RJ Palmer et son équipe se sont appuyés sur des publications et sur les conseils du paléobiologiste et paléoartiste Scott Hartman, un consultant pour le projet. Ce dernier a poussé RJ Palmer à affiner les pattes antérieures qu'il avait initialement dessinées plus musclées.

    Image du site Futura Sciences

    Pour aboutir à cette représentation, RJ Palmer et son équipe ont travaillé par couches successives, en partant d’abord du squelette, puis en s’occupant de la musculature, avant de terminer par la peau. © RJ Palmer

    Pour le corps, l'équipe s'est basée sur de nombreux spécimens fossiles afin de créer un T. Rex générique, situé dans la moyenne. Pour la forme des pattes, les artistes et paléontologues se sont inspirés des empreintes attribuées à un tyrannosaure découvertes dans la formation de Hell Creek, aux États-Unis, célèbre pour ses fossiles du Crétacé. « Le temps investi et l'attention aux détails m'ont stupéfait », se souvient Scott Hartman. Ainsi, le T-Rex est représenté avec les griffes des pattes arrière émoussées, à force de heurter le sol, alors que celles des bras avant sont acérées, car ils auraient beaucoup moins servi que les pattes.

    Le saviez-vous ?

    Le T-Rex n’était pas très rapide. Selon certains paléontologues, il pouvait se déplacer au maximum à 20 km/h maximum. Des estimations précédentes affirmaient qu’il pouvait atteindre 40 km/h.

    Le choix audacieux d’un T-Rex sans plumes

    Le projet a démarré à cause des récentes recherches indiquant une absence de plumes chez le T-Rex. L'équipe de paléoartistes et paléontologues s'est notamment référée à une publication de 2017 dans le journal Biology Letters. Elle décrit des empreintes de peau fossiles provenant de différentes parties du corps du T. Rex et d'espèces proches : queue, cou, bassin, cage thoraciquecage thoracique. Ces sections de peau semblent avoir été couvertes de petites écailles, similaires à celles des pattes des oiseaux modernes. C'est pourquoi le T-Rex est ici représenté avec une peau écailleuse sans plumes.

    Empreintes de peau fossile et leur emplacement sur le corps du tyrannosaure décrit dans une publication de 2017, qui ont encouragé les paléoartistes et paléontologues à donner une peau écailleuse sans plumes au T-Rex. © Phil Bell <em>et al</em>., <em>Biology Letters</em>, 2017

    Empreintes de peau fossile et leur emplacement sur le corps du tyrannosaure décrit dans une publication de 2017, qui ont encouragé les paléoartistes et paléontologues à donner une peau écailleuse sans plumes au T-Rex. © Phil Bell et al., Biology Letters, 2017

    Les paléoartistes et les paléontologues prêtent souvent aux dinosaures des couleurscouleurs éclatantes comme chez certains oiseaux. Cependant, RJ Palmer et son équipe ont opté pour des tons plus neutres, arguant que cela correspondait davantage à un prédateur géant tandis que les animaux colorés sont en général très petits. Ils se sont inspirés des couleurs moins vives présentées par les crocodilienscrocodiliens et les dragons de Komodo.

    Que ce soit pour l'absence de plumes ou l'apparence générale du T-Rex, l'équipe de RJ Palmer a dû faire des choix en ayant conscience qu'ils seront certainement débattus. « Comme pour toutes les reconstitutions, il y a bien entendu des détails que nous ne pouvons pas connaître [...] », rappelle Scott Hartman. « Mais je peux en toute honnêteté affirmer que c'est la tentative la plus exhaustive pour représenter un animal éteint sur laquelle j'ai travaillé. »

    Top 34 des représentations de dinosaures

    Le dimétrodonAlbertosaurus sarcophagus, un parent de T-RexGiganotosaurus ou Giganotosaure, l'un des plus grands dinosauresTyrannosaurus rex, le plus célèbre des TyrannosauresTarascosaurus, un théropode du sud de la FranceL'Ankylosaure et son incroyable système de défenseLe platéosaure, l'un des premiers herbivores géantsLe brachiosaure, l’un des plus grands sauropodesTyrannotitan chubutensis, un Titan tyranniqueLe stégosaureDessin d'OviraptorCamarasaurus ou CamarasaureRajasaurus narmadensis, un Abelisauridé plus tardif que les autresGuanlong wucaii, le plus ancien tyrannosaureAllosaure, un énorme carnivoreLe carcharodontosaure, un lézard aux dents de requinFossile de Guanlong wucaiiLe gigantspinosaure aux épines géantesTaille du Gigantspinosaurus ou GigantspinosaureSpécimen juvénile de GuanlongReprésentations du crâne de GuanlongEotyrannus, un ancêtre du tyranosaureFossile de Spinosaurus photographié par StromerParalititanRugops primus, un Abélisauridé du Crétacé supérieurSpinosaure, l'un des plus longs dinosaures carnivoresMapusaurus roseae, l'un des plus grands théropodesLe Rhabdodon priscusLe célèbre Tyrannosaurus rexCrâne de Triceratops horridusStruthiosaurus, un ankylosaure du Crétacé supérieurPsittacosaurus, le dinosaure-perroquetAviatyrannis jurassicaKopidodon macrognathusSquelette du dinosaure OviraptorSquelette d'ankylosaure
    Le dimétrodon

    Contrairement à ce que l'on pense parfois, le dimétrodon, de l'espèceespèce Dimetrodon grandis que l'on voit ici, n'était pas un dinosauredinosaure mais un reptilereptile. Il a vécu au début du PermienPermien, il y a entre 295 et 272 millions d'années, avant de disparaitre des dizaines de millions d'années avant l'apparition des premiers dinosaures au TriasTrias. Adulte, il mesurait selon les espèces entre 1,7 et 4,6 m et devait probablement peser jusqu'à 250 kgkg.

    Ce genre de reptile était proche des ancêtres des mammifèresmammifères, les reptiles mammaliensreptiles mammaliens. On le sait notamment par les dents de son crânecrâne constituant deux séries différentes (le nom Dimetrodon signifie d'ailleurs « deux tailles de dents ») et précurseurs des quatre types de dents des mammifères.

    Le dimétrodon est surtout connu pour son immense voile dorsale qui lui permettait probablement de réguler sa température corporelletempérature corporelle en réchauffant ou refroidissant son corps, selon la manière dont il s'orientait par rapport au SoleilSoleil.

    Le dimétrodon vivait dans ce qui est aujourd'hui l'Amérique du Nord et l'Europe.

    © DiBgd, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0