Un fossile de ptéranodon ayant vécu au Crétacé dans l'environnement de la fameuse mer de Niobraran, qui couvrait alors une partie de l'Amérique du Nord, porte les traces d'un évènement ancien. Une dent de Cretoxyrhina mantelli fichée dans une vertèbre montre que cette espèce de requin éteinte se nourrissait parfois de ptéranodons.


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    Il y a plus de 150 millions d'années, au Jurassique, une plaque océanique que les géologuesgéologues ont baptisé plaque Farallon (du nom des îles Farallon qui se trouvent au large de la baie de San Francisco) est entrée en collision avec le continent nord-américain sous lequel elle a subducté. Elle a disparu dans le manteaumanteau de la Terre mais ses restes se signalent encore aux sismologuessismologues et surtout, elle a provoqué l'orogenèse des Rocheuses.

    La formation de ces montagnes a provoqué également un effondrementeffondrement du continent sous forme d'un bassin orienté du sud au nord dans lequel l'eau d'une transgression marinetransgression marine au Crétacé va s'engouffrer, créant la fameuse mer de Niobraran, aussi connue sous le nom de voie maritime intérieure de l'Ouest (Western Interior Seaway). Cette transgression marine globale était due, quant à elle, à une forte activité au niveau de la dorsale médio-océanique de l'Atlantique. La production de croûte océanique étant rapide et celle-ci étant chaude donc dilatée, cet océan était moins profond qu'aujourd'hui, ce qui mécaniquement augmentait la hauteur de l'océan global, forçant l'eau à déborder sur les continents, donnant la mer de Niobraran (la mer de la craie en Europe a une origine similaire).


    Une présentation de la voie maritime intérieure de l'Ouest (Western Interior Seaway) au Crétacé et des structures géologiques qu'elle a laissées. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Explore, Rob Reep
     

    Cretoxyrhina mantelli, le superprédateur du Crétacé

    Les dépôts sédimentaires de cette mer peu profonde sont riches en fossilesfossiles de toutes sortes et ils ont notamment conservé des fossiles de mosasauresmosasaures, d'ichthyosauresichthyosaures et d'une espèceespèce de requin aujourd'hui disparue mais devenue emblématique des mers et requins du Crétacé : Cretoxyrhina mantelli. Avec une taille et une apparence similaire à celle du grand requin blancgrand requin blanc actuel, c'était l'un des superprédateurs de son époque comme l'attestent de nombreuses marques de morsuresmorsures sur les fossiles de divers vertébrésvertébrés marins.

    Or justement, voilà qu'un article publié dans PeerJ – the Journal of Life and Environmental Sciences par un groupe de paléontologuespaléontologues états-uniens fait état d'une étonnante découverte concernant Cretoxyrhina mantelli. Tout est parti en fait d'une étude revisitant un fossile collecté dans les années 1960 et concernant un représentant de la mythique espèce des ptéranodons. On sait que ces reptilesreptiles volants de plusieurs mètres d'envergure (jusqu'à 7,50 mètres), qui n'étaient pas des dinosauresdinosaures, pas plus que les reptiles marins géants de son époque, se nourrissaient de poissonspoissons, qu'ils pouvaient atterrir sur l'eau et en décoller.

    L'étude a montré que la dent de requin plantée dans le cou du ptéranodon était bien celle d'un Cretoxyrhina mantelli, qu'elle s'était bien retrouvée dans une vertèbre de l'animal à la suite d'une attaque, dont les caractéristiques restent un peu mystérieuses, mais qui n'est sans doute pas sans rappeler celles que l'on peut observer de nos jours de la part de requins qui attrapent des oiseaux à la surface de l'eau. Mais dans un communiqué récent sur son blogblog, Mark Witton, l'un des auteurs de la découverte et à l'origine du dessin d'artiste repris dans les médias, insiste sur le fait que lui et ses collègues ne savent pas vraiment si l'attaque est celle d'un charognard sur un corps d'un animal décédé ou sur un ptéranodon bien vivant mais flottant à la surface de l'eau. Dans l'esprit des chercheurs, il n'est pas question de laisser entendre que le ptéranodon a été attrapé en vol.


    Une présentation des géants du Crétacé vivant dans la voie maritime intérieure de l'Ouest. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © National Geographic