L’explosion cambrienne peut être observée dans différents gisements, notamment celui de Chengjiang, en Chine. Une nouvelle étude de ce site montre que la vie des premiers animaux, il y a plus de 500 millions d’années, tire son origine dans un delta. 


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    Il y a environ 530 millions d'années, pendant le Cambrien, la Terre a connu un big bang zoologique avec l'apparition soudaine d'une multitude d'espèces animales, végétales et bactériennes. Parmi les témoins de cette explosion cambrienne, le biote de Chengjiang, un site -- dans le Yunnan, au sud-ouest de la Chine -- qui livre une faune exceptionnellement diversifiée d'assemblage de fossilesfossiles au sein duquel les détails des caractéristiques anatomiques externes et internes ont été incroyablement bien préservées.

    Plus de 250 espèces de divers fossiles y ont été retrouvés, comme des arthropodes (ancêtres des cloportes, mille-pattesmille-pattes, araignéesaraignées, scorpions, insectesinsectes) ainsi que les premiers vertébrésvertébrés (ancêtres des mammifèresmammifères, oiseaux, reptilesreptiles, amphibiensamphibiens et poissonspoissons) apportant une multitude d'indices sur l'environnement dans lequel ces organismes se sont développés et multipliés. 

    Le nombre de taxons enregistrés dans le site de Chengjiang est 300 % plus élevé que dans le Sirius Passet (qui a approximativement le même âge que le Chengjiang) et 27 % plus élevé que la carrière de Burgess, le site le plus célèbre ayant une préservation fossile exceptionnelle. © <em>Rice University</em>
    Le nombre de taxons enregistrés dans le site de Chengjiang est 300 % plus élevé que dans le Sirius Passet (qui a approximativement le même âge que le Chengjiang) et 27 % plus élevé que la carrière de Burgess, le site le plus célèbre ayant une préservation fossile exceptionnelle. © Rice University

    Une collaboration internationale entre les universités du Yunnan, d'Exeter, de la Saskatchewan, de Lausanne, de Leicester et de l'Académie chinoise des sciences, s'est formée sur ce site et a donné lieu à cette nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications. Cette large équipe de scientifiques a évalué l'environnement sédimentaire qui a existé à l'époque du gisementgisement de Chengjiang, c'est-à-dire il y a environ 520 millions d'années, à l'aide des dernières connaissances acquises via les données récupérées sur le terrain, la modélisationmodélisation des dépôts et des expériences sur l'écoulement des sédimentssédiments.

    L’environnement des premiers animaux sur Terre

    Cette étude montre que le biote de Chengjiang a été formé par une variété de types d'écoulement qui indique l'influence d'un deltadelta soumis à celle des rivières et des vaguesvagues. Il semblerait donc que la plupart des animaux dans ces lieux vivaient dans un delta riche en oxygène et en nutrimentsnutriments mais avec une salinitésalinité instable et des taux de sédimentationsédimentation élevés. Les preuves de courants marins dans l'environnement passé indiquent aussi que la zone était affectée par des inondationsinondations issues de tempêtestempêtes

    Un delta est un type d'embouchure que peut former un cours d'eau à l'endroit où il se jette dans un océan, une mer ou un lac © Nasa, Jesse Allen, <em>Earth Observatory, University of Maryland's Global Land Cover Facility</em>, DP
    Un delta est un type d'embouchure que peut former un cours d'eau à l'endroit où il se jette dans un océan, une mer ou un lac © Nasa, Jesse Allen, Earth Observatory, University of Maryland's Global Land Cover Facility, DP

    Ces résultats sont très importants car ils indiquent que les premiers animaux ont survécu à des conditions instables et à des facteurs stressants, contrastant avec le courant de pensée selon lequel les animaux colonisent des environnements marins plus profonds et plus stables. Finalement, cet environnement instable aurait pu contribuer à l'adaptation des espèces ainsi qu'à leur diversification.