Les cyclistes de la Grande Boucle s'apprêtent à conquérir l'Alpe d'Huez. Cette étape mythique est l'occasion de découvrir la biodiversité des montagnes alpines, et notamment l'algue des neiges, le « sang des glaciers », une espèce essentielle aux écosystèmes de haute altitude.
À l'occasion des dix ans de l'inventaire national du patrimoine naturel, le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) collabore avec le Tour de France pour faire découvrir au public quelques merveilles emblématiques de la nature française. En ce jeudi 18 juillet, ce tour de France de la biodiversité accompagne les grimpeurs en haut de l'Alpe d'Huez. Cette 18e étape promet d'être l'une des plus impressionnantes de la 100e édition de cette course mythique. Après un départ donné à Gap, les coureurs se chaufferont les mollets lors de la double ascension des 21 virages de l'Alpe d'Huez, entrecoupée d'une descente à couper le souffle qui traversera le barrage du Chambon. Un programme séduisant qui attirera probablement de très nombreux spectateurs.
Une fois au pied du glacier alpin, les cyclistes apercevront peut-être de curieuses taches rouges semblables à du sang, nichées au cœur de la neige d'une blancheur immaculée. Ces marques ne sont pas l'empreinte d'un crime, mais révèlent la présence de l'algue des neiges, plus communément appelée sang des glaciers.
Maillon essentiel aux écosystèmes d’altitude
L'algue des neiges Chlamydomonas nivalis est une espèce d'algue verte unicellulaire qui raffole des conditions extrêmes et se développe dans la neige, à haute altitude. En plus de la chlorophylle, elle contient un pigment rouge de type caroténoïde qui lui donne sa couleur rougeâtre caractéristique. Cette pigmentation la protège des rayons ultraviolets et absorbe la chaleur, ce qui crée une pellicule liquide protectrice contre la glace.
Pendant la période hivernale, les algues forment des spores résistantes, qui mesurent de 20 à 30 µm et peuvent se retrouver enfouies sous la neige jusqu'à 25 centimètres de profondeur. Lorsque les conditions météorologiques deviennent plus favorables, les spores se mettent à germer et donnent naissance à de petites algues munies d'un flagelle. Ce petit appendice leur permet de rejoindre la surface en remontant à contre-courant dans l'eau de fonte. Les algues peuvent alors se reproduire et former de nouvelles spores.
Ainsi, contrairement à ce que l'on pourrait penser, la fine pellicule d'eau qui recouvre les glaciers forme de véritables écosystèmes. Les algues microscopiques constituent le premier maillon d'une chaîne alimentaire complexe constituée de protozoaires, de vers, d'insectes et d'oiseaux. Retrouvez l'intégralité des vidéos sur le site du Muséum national d'histoire naturelle.
Intéressé par ce que vous venez de lire ?
Abonnez-vous à la lettre d'information La quotidienne : nos dernières actualités du jour. Toutes nos lettres d’information
Lien externe